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En Syrie, il ne reste plus rien du minaret de la mosquée des Omeyyades, joyau historique de la ville d’Alep. Il a été touché par un obus durant les combats. Rebelles et forces loyalistes s’accusent mutuellement de sa destruction. Ces derniers jours, l’opposition armée vise particulièrement les aéroports du Nord pour provoquer les désertions.

La mosquée des Omeyyades se situe dans la Vieille ville d’Alep, classée au patrimoine mondial de l’Unesco. La Coalition de l’opposition accuse directement le régime et évoque « un crime contre la civilisation ».

Selon certains témoignages de militants anti-régime, Damas aurait même volontairement visé le minaret. Ce que conteste la télévision d’Etat : pour celle-ci, cette destruction est le fait des jihadistes du Front al-Nosra, organisation qui a récemment prêté allégeance à al-Qaïda en Irak.

Ces derniers auraient « fait sauter le minaret de la mosquée d’Alep puis l’ont filmé (…) pour ensuite faire endosser (sa destruction) à l’armée syrienne ».

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Provoquer les désertions

De fait, la bataille des aéroports a repris dans nord de la Syrie. L’armée libre a attaqué plusieurs bases de l’aviation gouvernementale. Selon Merwane Abou Omar du réseau Sham, un réseau d’informations militant, l’objectif de ces attaques est de faciliter la désertion des soldats.

« La stratégie de l’armée libre est de cibler les garnisons militaires gouvernementales, détaille-t-il. L’armée libre sait qu’il y a un grand nombre de soldats dans les casernes du régime qui voudraient faire défection et rejoindre la rébellion. Malheureusement, ils n’ont aucun moyen de passer à l’acte. Ces soldats sont eux-mêmes surveillés de très près. Il y a des tireurs embusqués, des soldats iraniens ou des hommes du Hezbollah chargés de tirer sur tous ceux qui pourraient quitter leur poste sans en avoir eu l’ordre. »

Une des raisons pour lesquelles l’armée libre mène actuellement des opérations contre l’aéroport international d’Alep, contre l’aéroport militaire de Menagh qui est la dernière position des troupes fidèles au nord d’Alep.

Sources RFI


La Grande Mosquée d’Alep, comme celle de Damas, a été fondée par le calife al–Walid vers 715, soit dix ans après la décision d’ériger la mosquée des Omeyyades à Damas. Construite sur l’emplacement de l’agora hellénistique, elle fut complètement détruite en 1169. Seul le minaret échappa au terrible incendie qui la ravagea. Erigée par les Seldjoukides en 1090, ses 50 mètres de hauteur en firent le plus haut édifice de Syrie durant plusieurs siècles. En 1260, la mosquée fut rasée par les Mongols.

Chaque étage présente une décoration différente : frise épigraphique, arcs et moulures à trois ou sept lobes, oculi, fenêtres. Le sommet se présente sous la forme d’un balconnet recouvert d’un toit. Le muezzin y prend place pour l’appel à la prière. La mosquée, reconstruite par Noureddin au XIIe siècle, après l’incendie, présente une cour rectangulaire dallée. Les motifs de marbre au sol repris sur les façades jouent harmonieusement avec les rayons du soleil. Au Sud se trouve une vaste et sombre salle de prière voûtée. On y honore, dans un cénotaphe aux couleurs vertes, la tête de saint Zacharie, père de saint Jean Baptiste qui, lui, est vénéré dans la Grande Mosquée de Damas. Le minbar (escabeau pour le sermon) de bois sculpté remonte au XIIe siècle.

Information: Syrie Voyage


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