C’est toujours un plaisir que de lire les romans de Nicolas Rey, un univers, un style bien à lui, des personnages bien campés, et son dernier roman publié aux éditions Au Diable Vauvert (autant vous le dire tout de go) nous a enchanté.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que Martin Faubert, cinquantenaire, est un médecin généraliste assez original. Il n’hésite pas à dire leurs quatre vérités à ses patients quand leurs demandes n’entrent pas dans son domaine de compétence. Par exemple comment faire pour qu’un bébé ne pleure pas : le jeter par la fenêtre ou quand leurs pathologies sont avant tout psychologiques et ne nécessitent nullement la prise d’une quelconque molécule médicamenteuse. En plus, ses tarifs de consultation varient suivant les revenus apparents des personnes venant le consulter. Le fait qu’il a commencé à pratiquer dans l’humanitaire n’y est pas pour rien.
Marié depuis quinze ans, sa vie privée est devenue une vraie routine, protectrice mais peu épanouissante. S’il n’a aucune communication avec Antoine son aîné, il a une relation fusionnelle avec la cadette Chloé.
Sa vie un jour va basculer quand une nouvelle patiente Aurore entrera dans son cabinet. Il tombe immédiatement amoureux de cette très belle cheffe d’une entreprise internationale de textile. Sans bien réfléchir aux conséquences, dans le seul espoir de la revoir, il va mentir, lui inventer une maladie (la syphilis) ce qui ne va pas sans entraîner des conséquences au niveau de la vie privée (et intime) de la jeune femme. Amoureux. C’est ainsi que Martin va progressivement entrer dans la spirale des mensonges à son entourage et fera tout pour charmer Aurore.
Il se fait aider par l’un de ses patients dépressif, Nicolas qui tient (au niveau de la rédaction de certains SMS) le rôle de Cyrano quand il aide Christian dans la pièce de Rostand. S’ensuivent ruptures, retrouvailles mais aussi affrontements avec Justine, l’aînée d’Aurore en pleine crise d’adolescence, et surtout oui une consommation sans retenue de cocaïne pour tenir un rythme de plus en plus important. Mais les mensonges finissent toujours par rattraper leur auteur.
Nicolas Rey signe là avec Médecine douce un roman satirique avec un personnage principal parfois énervant mais plein d’auto-dérision, lucide sur sa propre personne mais totalement dépassé par la situation dans laquelle il s’est lui-même plongé. Un vrai être humain somme toute, quelque peu cynique avec certains des zèbres qui l’entourent mais ne souhaitant au fond de lui-même qu’à faire le bien autour de lui et d’essayer d’être heureux. La lecture de Médecine douce sans nul doute vous apaisera et vous fera du bien. Disons-le sans ambage, une bonne thérapie!
Médecine douce
Nicolas Rey
éditions Au Diable Vauvert. 20€
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