Voilà plus de cent ans que des régimes politiques ont gouverné bien des pays en se basant sur l’idéologie communiste. Le résultat ce sont des millions de morts, une population majoritairement pauvre à côté de hiérarques richissimes, une négation quasi totale des droits de l’homme.
Hormis, le chapitre sut le Che (et non sur Castro), toutes ces faces concernent la Russie. Il y aurait beaucoup à dire sur le maoïsme en Chine et sur les horreurs des régimes « communistes » de l’Albanie, du Cambodge, pour ne pas invoquer la Corée du Nord et autres pays satellites européens. C’est un choix et nous ne pouvons que le respecter. En plus il n’y a aucune compétition, voire de comparaisons à faire dans l’horreur et les souffrances des peuples. Or l’auteur, et c’est dommage, tombe dans le piège que nous avons bien entretenu dans nos sociétés libérales occidentales qui est que le communisme c’est obligatoirement une dictature sanglante. Il est dommage que dans un court avant-propos, il n’y ait pas quelques lignes de philosophie politique. Il est certain que le père du concept du communisme est Marx (et, dans une moindre mesure, Engels). Mais si vous lisez toute l’œuvre de Marx (un des principaux penseurs économistes de tous les temps à l’égal d’un Smith ou d’un Keynes), jamais vous ne tomberez sur le concept de dictature du prolétariat qui est la base, la pierre angulaire, de tous les états dits communistes.
Ce concept a été créé par Lénine et tous ses continuateurs l’ont magnifié. Bien sûr se pose la question de savoir si le communisme peut exister sans la dictature du prolétariat. Il y a eu… une expérience d’un parti communiste démocratiquement porté au pouvoir et qui non seulement n’a instauré aucune dictature mais a quitté le sus-dit pouvoir sans heurt. Bon soit ce fut dans la minuscule République de San-Marino et je suis le premier à reconnaître que cette expérience est peu probante…!
Quoiqu’il en soit, ce livre porte plus sur le léninisme que sur le communisme, avec tous ses avatars auxquels on pense : stalinisme, castrisme, maoïsme, trotskysme, etc. Et nous ne pouvons qu’être en parfait accord avec l’auteur quand il fait le constat que cette pensée traverse encore nos sociétés. Surtout en France où l’on a entendu un responsable de parti (LFI pour ne pas le nommer) déclarer le plus sérieusement du monde que les élections ne sont pas toujours démocratiques et que le choix fait par des responsables sachants et éclairés est nettement plus performatif pour le bien de la société ! Nous sommes, littéralement, gangrenés par une foultitude de mouvements (essentiellement dans le domaine de l’écologie) composés de membres qui eux savent ce qui est bon pour la société et les êtres humains et que leur rôle est de leur faire prendre conscience, même avec la violence, où se trouve leur bien ! Au niveau religieux, Daesh fait de même ! Aussi, et ne serait-ce qu’à ce niveau, ce livre est d’utilité publique !
Parmi tous les méfaits, toutes les horreurs engendrés par ce système en Russie en particulier, François Kersaudy en développe 10 en s’appuyant sur les dernières recherches faites par les historiens. Certains sont peu connus hors un cercle de spécialistes comme les 510 tonnes d’or de la Banque Centrale d’Espagne transférés en Russie en contrepartie… d’armes ou imaginaires ou quelque peu désuètes. L’analyse que fait l’auteur des « mémoires », qui ont fait la une des ventes en occident, qui ont servi de base à bon nombres d’historiens « sérieux », est brillante et convaincante : elles sont des faux dont les donneurs d’ordre sont à chercher de l’autre côté du rideau de fer. Depuis le protocole des sages de Sion, les services secrets russes sont spécialisés dans les faux et Poutine continue en ce domaine.
Je ne serai pas aussi élogieux en ce qui concerne le parallèle que fait François Kersaudy entre le communisme et le nazisme, mais l’histoire n’est-elle pas un domaine où les discussions sont nécessaires pour faire avancer les connaissances ? A condition, bien sûr que les arguments soient « matériels » et non déformés par une quelconque idéologie. Si je ne suis pas en accord avec lui, je pense sincèrement que François Kersaudy a une vraie démarche d’historien et non d’idéologue, c’est tout à son honneur et donne une légitimité au contenu ce livre.
J’ai adoré le chapitre sur le Che. J’en ai encore appris sur ce personnage quelque peu sulfureux. La manipulation des esprits autour de sa figure, bien développée par la propagande castriste fait encore des ravages dans nos sociétés (Lire cet égard notre article à ce sujet). Il est devenu une icône pour certains, bien loin de ce qui fut la vérité. Je vous laisse la découvrir : médecin n’ayant jamais passé son diplôme préférant, face à un camarade blessé, faire appeler… un médecin ; venu sur le tard au marxisme essentiellement par amour ; stratège nul ; écrivant à son père qu’il aimait tuer, d’ailleurs à l’ONU, il déclare que son programme est fusiller et encore fusiller ; ministre de l’économie ayant détruit l’industrie de son pays ; admirateur du système politique de… la Corée du Nord ; idolâtre de Castro qui le manipule, se débarrasse de lui et récupère son image après sa mort. Et je n’ai fait qu’un bref résumé.
Parmi les biographies faites par François Kersaudy, comment ne pas oublier la seule faite en France sur Goering, elle fait date dans la compréhension du système nazi.
Pour apprendre à combattre l’ennemi qui veut détruire les sociétés occidentales, pour comprendre ce à quoi une idéologie (qui est servi quoiqu’on en pense par des hommes) est capable, pour savoir la vérité sur certaines icônes magnifiées par une propagande faisant feu tout azimut, lisez les Dix faces cachées du communisme.
Dix faces cachées du communisme
François Kersaudy
éditions Perrin. 23€
Illustration de l’entête: Titre du journal du PCF L’Humanité, reprenant une formule de son secrétaire général Maurice Thorez..
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