Season of mists and mellow fruitfulness,
Close bosom-friend of the maturing sun;
Conspiring with him how to load and bless
With fruit the vines that round the thatch-eves run;
To bend with apples the moss’d cottage-trees,
And fill all fruit with ripeness to the core;
To swell the gourd, and plump the hazel shells
With a sweet kernel; to set budding more,
And still more, later flowers for the bees,
Until they think warm days will never cease,
For summer has o’er-brimm’d their clammy cells.
Who hath not seen thee oft amid thy store?
Sometimes whoever seeks abroad may find
Thee sitting careless on a granary floor,
Thy hair soft-lifted by the winnowing wind;
Or on a half-reap’d furrow sound asleep,
Drows’d with the fume of poppies, while thy hook
Spares the next swath and all its twined flowers:
And sometimes like a gleaner thou dost keep
Steady thy laden head across a brook;
Or by a cyder-press, with patient look,
Thou watchest the last oozings hours by hours.
Where are the songs of spring? Ay, where are they?
Think not of them, thou hast thy music too, –
While barred clouds bloom the soft-dying day,
And touch the stubble-plains with rosy hue;
Then in a wailful choir the small gnats mourn
Among the river sallows, borne aloft
Or sinking as the light wind lives or dies;
And full-grown lambs loud bleat from hilly bourn;
Hedge-crickets sing; and now with treble soft
The red-breast whistles from a garden-croft;
And gathering swallows twitter in the skies.
JOHN KEATS (1795-1821)
Traduction française
Saison de brumes et de fruits emplis de tendresse,
si proche amie du soleil mature;
et complotant avec lui à alourdir et bénir
de fruits les vignes qui courent autour des toits de chaumes;
à faire ployer sous les pommes les arbres moussus des chaumières;
et emplir jusqu’au cœur tous les fruits de leur mûrissement;
Et faire se gonfler les courges, et arrondir les coques des noisettes
avec un doux noyau; à faire bourgeonner tant et plus,
Et toujours plus, pour que viennent des fleurs tardives pour les abeilles,
Jusqu’à ce qu’elles pensent que jamais ne s’arrêtent les jours chauds,
Car l’été a rempli à ras bord leurs moites alvéoles.
II
Qui ne t’as point souvent vue au milieu de ton commerce ?
Parfois quiconque qui cherche tout au loin peut te trouver
assise négligemment sur le sol du grenier,
tes cheveux doucement caressés et tamisés par le vent;
ou sonore endormie dans un sillon à demi moissonné,
somnolente sous le parfum des pavots, pendant que ta faucille
dépouille la prochaine botte et toutes ses fleurs entrelacées :
Et parfois comme un glaneur tu veux garder
bien droite ta tête lourde au milieu du ruisseau,
ou près d’un pressoir à cidre, avec une attention patiente
tu observes le dernier écoulement heures par heures
III
Où sont les chants du printemps? Ah, où sont-ils donc?
ne pense pas à eux, tu as toi aussi ta musique,
Quand le jour doucement mourant fleurit de nuages défendus,
et caresse de teintes roses les chaumes;
Alors dans un triste chœur gémissent les petits moucherons
parmi les saules de la rivière, portés vers le haut
ou faisant naufrage comme le vent léger vit ou meurt ;
et bêlent les grands agneaux aux limites des vallons ;
dans la haie chante le criquet ; et maintenant doucement aérien
le rouge-gorge siffle depuis la maisonnette ;
et les hirondelles assemblées gazouillent dans le ciel.
John Keats