Première rétrospective du photographe de mode qui déshabillait les femmes.
Il est arrivé que les féministes des années 70 se trompent, comme lorsqu’elles se déchainèrent contre Helmut Newton qui dans le Vogue France réinventait la photographie de mode en sortant les modèles des studios pour les dénuder, lascives et arrogantes, sur les toits new-yorkais ou dans les grands hôtels de la Riviera. Mais si le père du porno-chic se moquait du bon goût, il n’avait pas grand chose à voir avec cette caricaturale accusation de sexisme.
Ce qui nous laisse admiratif c’est la puissance nouvelle des femmes qu’il met en scène, affirmées, déterminées, féminines, sexuées. Il va même, avec son livre « Un monde sans hommes » (1980) jusqu’à anticiper les fantasmes tordus des filles des années 2010.
La première rétrospective française depuis sa mort en 2004 – à 84 ans, il se crashe à bord de sa cadillac contre un mur de l’hôtel Chateau-Marmont – nous le rappelle : son sens du bizarre témoigne d’abord d’une fascination amoureuse pour la vitalité du genre féminin. Quitte à en rajouter dans la provocation pour qu’on le remarque. Et il remporte la mise.
« Helmut Newton » jusqu’au 17 juin au Grand Palais (Paris)
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