Le Centre Pompidou sera peut-être obligé de « sacrifier des expositions en 2013 » en raison de la baisse prévisible de sa subvention versée par l’Etat, a déclaré jeudi 20 septembre Alain Seban, le président de l’établissement public, en marge d’un point de presse sur le bilan du Centre Pompidou Mobile, petit musée nomade lancé il y a un an et qui a déjà attiré près de 130 000 visiteurs en trois étapes.
Le budget 2013 du ministère de la culture ne sera en effet pas épargné par les restrictions. Les présidents des grands établissements culturels savent qu’ils vont devoir eux aussi faire des efforts. La ministre de la culture, Aurélie Filippetti, « étudie attentivement la situation des différents établissements culturels et elle a conscience que chacun a ses spécificités », a dit M. Seban. Au Centre Pompidou, la subvention de l’Etat sert notamment à payer les salaires, ce qui n’est pas le cas pour d’autres établissements.
« PRÉSERVER LA QUALITÉ DES EXPOSITIONS »
En 2011, le Centre Pompidou avait subi une baisse de 5 % de sa subvention, comme les autres grands établissements culturels, mais cela avait été particulièrement dur à digérer pour Beaubourg. « Nous avons réduit nos effectifs de 50 emplois en trois ans » dans le cadre de la RGPP. La Révision générale des politiques publiques, instaurée par le précédent gouvernement, prévoyait le non-remplacement d’un fonctionnaire sur deux partant à la retraite dans la limite de 1,5 % des effectifs par an, formule retenue par le Centre Pompidou, dont les effectifs sont âgés.
La baisse prévisible de la subvention « aura un impact sur la programmation », dit M. Seban. Actuellement, le Centre Pompidou consacre 6,5 millions d’euros par an à ses expositions temporaires. Soit « le même montant qu’en 2000 ». Depuis, il y a eu la hausse du prix des assurances d’œuvres d’art et des coûts fixes, souligne M. Seban.
Le président de l’établissement et son équipe étudient actuellement « différentes hypothèses ». « Je préférerais n’avoir à sacrifier qu’une seule grande exposition, dit-il. Mieux vaut supprimer un projet plutôt que de faire des abattements sur les budgets, car il faut préserver la qualité des expositions. Nos budgets sont déjà extrêmement justes. » Alain Seban veut faire vivre davantage la collection permanente du Centre Pompidou. « Je souhaite pouvoir maintenir le réaccrochage de nos collections, qui va montrer notre travail d’ouverture sur la mondialisation »