Nairobi, 11 septembre – Une exploration des ressources en eau souterraine a permis de de repérer des réserves significatives dans le comté de Turkana, une région située au nord du Kenya très touchée par la sécheresse. Les résultats de cette étude exploratoire ont été annoncés lors d’une conférence internationale sur la sécurité de l’eau qui s’est ouverte à Nairobi aujourd’hui. Elles sont le fruit d’un projet de cartographie des eaux souterraines intitulé GRIDMAP (Programme de recherche des ressources en eaux souterraines pour l’atténuation de la sécheresse en Afrique), mené par l’UNESCO en partenariat avec le gouvernement du Kenya et avec le soutien financier du gouvernement du Japon.
Deux aquifères – celui de Lotikipi et celui de Lodwar- ont été identifiés grâce à une technologie d’exploration satellitaire avancée. Leur existence a été confirmée par des forages menés récemment par l’UNESCO, même si la quantité et la qualité de l’eau restent encore à déterminer. La technologie utilisée fait appel à la télédétection ainsi qu’à des données sismiques et hydrographiques classiques pour explorer et cartographier la présence d’eaux souterraines sur de vastes zones et sur un temps réduit.
L’aquifère Lotikipi se trouve à l’ouest du lac de Turkana, le plus grand lac de désert permanent au monde. A lui seul, cet aquifère pourrait augmenter sensiblement les réserves stratégiques en eau du Kenya. L’aquifère Lodwar pourrait servir de réserve stratégique pour le développement de Lodwar, la capitale du comté de Turkana, si les résultats se confirment.
Trois autres aquifères ont été identifiés dans d’autres régions de Turkana mais n’ont pas encore été confirmés par des forages et devront être confortés par des techniques complémentaires.
Annonçant les résultats de cette étude au cours de la session d’ouverture de la réunion stratégique et de haut-niveau sur la sécurité et la coopération dans le domaine de l’eau, Judi Wakhungu, secrétaire de cabinet du ministre de l’environnement, de l’eau et des ressources naturelles du Kenya, a déclaré que cette nouvelle constituait une découverte capitale pour le pays.
« La nouvelle concernant ces réserves d’eau intervient à un moment où la présence de réserves en eau sûres est plus que jamais nécessaire. Cette découverte ouvre la voie à un avenir plus prospère pour la région de Turkana et de la nation toute entière. Nous devons désormais nous employer à exploiter ces ressources d’une manière responsable et assurer leur pérennité pour les générations futures », a-t-elle déclaré.
Soulignant la vulnérabilité et l’insécurité du Kenya concernant l’approvisionnement en eau, qui résultent d’une pluviométrie irrégulière et de l’impact du changement climatique, Judi Wakhungu a indiqué que des efforts supplémentaires en matière de recherche et d’investissement devaient être consentis pour identifier et comprendre les aquifères et améliorer la capacité de gestion et d’évaluation de ces ressources.
Sur 41 millions d’habitants au Kenya, 17 millions n’ont pas accès à une eau salubre et 28 millions n’ont pas accès à des installations sanitaires satisfaisantes.
Le gouvernement kenyan a également annoncé le lancement d’un programme national de cartographie des eaux souterraines qui sera mis en œuvre par l’UNESCO qui aidera les provinces du pays à identifier et évaluer leurs ressources en eaux souterraines.
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