Une mise en lumière pérenne accompagnera le millénaire de la cathédrale de Strasbourg, dont les travaux de fondation ont commencé en 1015. A ce projet municipal, s’ajoute, dans l’édifice, une horloge monumentale dont l’installation aura lieu de mars à mai 2015, à l’initiative du diocèse.

Lauréat de l’appel à projets diocésain pour le millénaire de la cathédrale de Strasbourg, le « Rayon vers » entre ce printemps en phase de fabrication d’une maquette à l’échelle 1. Le nom provisoire du projet se réfère au rayon vert, phénomène observable chaque année vers midi aux équinoxes sur le dais de pierre qui surplombe le Christ de la chaire. L’ouvrage à structure métallique prend forme dans l’atelier du sculpteur Daniel Depoutot, installé dans une friche portuaire de la capitale alsacienne.

Sur un carré de 2,57 m de côté, la sculpture monumentale de 10 m de haut rendra hommage à ce que l’artiste désigne comme « la mère des machines » : l’horloge, premier outil automatique de mesure du temps.

Art total

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En face de l’horloge astronomique du XVIIIème siècle qui contribue à la renommée internationale de la cathédrale, l’installation prendra la place occupée au XIVème siècle par l’ancêtre de cette première machine. Remontée à la main et maîtrisée dans ses mouvements par une roue crantée associée à un système de poids et de contrepoids, « cette œuvre d’art totale associera la musique, la lumière et la plastique », annonce Michel Reverdy, co-pilote du projet et président de l’association Musical Comédie. Pour suggérer l’entrée dans le monde divin, les concepteurs du projet explorent la piste des hologrammes.

Ils poursuivent parallèlement les discussions avec la conservation régionale des monuments historiques, soucieuse du respect de l’intégrité du monument, et avec les financeurs du projet de 100 000 euros, hors conception non valorisée. Le tissu local du BTP a tout de suite réagi : l’échafaudeur Francis Kapp épaule Daniel Depoutot. Les trois majors du bâtiment ont donné leur accord de principe, de même que les promoteurs Icade et Nexity, le spécialiste des jets d’eau Aquatic Show et la PME de TP et chauffage Speyser. « Nous comptons sur 20 à 30 000 euros par le mécénat de compétences, et autant en cash », calcule Michel Reverdy. Le bénéfice de notoriété justifie l’investissement : hors millénaire, trois mois représentent un million de visiteurs, et les artistes ne désespèrent que leur œuvre provisoire ne connaisse le destin de la tour Eiffel.

Lumière sobre et humble

L’autre projet du millénaire, sous maîtrise d’ouvrage municipale, offre à l’Acte Lumière l’occasion de parachever son oeuvre strasbourgeoise, avec un budget de 2,13 millions d’euros TTC : déjà conceptrice du plan lumière du centre historique de Strasbourg, l’agence de Jean-Yves Soëtinck approfondit son travail sur les leds et les lumières blanches. Plus diffus que l’existant, l’éclairage neutre se veut aussi plus respectueux de la pierre et des hommes qui la travaillent : « Les gradients de teinte reflèteront l’épaisseur et la profondeur de l’architecture », commente le concepteur lumière. Pour interpréter le programme établi par le groupement Polyprogramme (mandataire), Jean-Yves Soëtinck conduit son projet avec Lollier (bureau d’études), JCBA (architecte) Ingélux et Estair (assistance technique), en vue d’un achèvement des travaux à l’été 2015.

Les 600 points lumineux consommeront 75 MWh, à comparer aux 94 MWh de la mise en lumière actuelle : ce signe des temps ouvre le second millénaire de la cathédrale sur la voie du développement durable.

Sources: Le Moniteur


Illustration de l’entête. Cathédrale de Strasbourg.
Le projet de L’Acte Lumière. 600 sources Led assureront un éclairage diffus avec une lumière blanche.

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