Dark days to come for the art business


Parmi les multiples désordres créés par le [**Brexit*] figure celui des prix atteints par les œuvres d’art dans les diverses ventes du [**Royaume-Uni,*] aujourd’hui désuni puisque l’Écosse va devenir indépendante.

Pour des chefs d’œuvre universels, cela n’a aucune incidence : les prix allant toujours vers le haut, pour des artistes mondialement reconnus non plus : [**Picasso, Brancusi *] ou [**Modigliani *] ne craignent rien.

En ce qui concerne des artistes à cote moyenne, c’est différent. Il est parfaitement clair que le Brexit va provoquer une baisse. Alors que vont faire les marchands ? Envoyer à [**New-York*] ? Rester sur le continent, à [**Paris*] par exemple ?

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La situation est nuancée : expédier de l’autre côté de l’Atlantique a un prix de revient élevé. Il leur faut être quasi-certain de vendre. Et tout peut dépendre de l’humeur d’un collectionneur, des revenus d’un broker ou des finances d’un marchand. Les antiquaires ou les galeristes qui vendent à Paris, qu’on le veuille ou non, ont leur clientèle potentielle limitée. L’expérience prouve qu’un objet, apparu pour la première fois dans une obscure vente de province, acheté par un marchand européen, puis mis aux enchères chez [**Sotheby’s*] ou [**Christie’s*] à [**Londres*] se vendra plus cher, quelque soit la publicité faite autour sur le continent : les habitudes sont tenaces et les acheteurs importants feront toujours « leur marché » à Londres. La plupart d’entre-eux ne s’intéressant que de loin en loin à ce qui se passe à Paris.

En revanche, le plus grave pour le marché londonien, c’est que les objets mis en vente ne sont réglés que 35 jours plus tard, au mieux. Ce qui signifie qu’un objet vendu le premier juin 2016, avant le Brexit donc, sera payé en livres sterling le 15 juillet, donc après le Brexit… Avec des pertes considérables pour le vendeur (environ 10 à 12% à ce jour). Dans ces conditions le petit marchand qui pratique, à son niveau, ce type de travail… ne le fera plus à l’avenir.

Soit il vendra ici en France ou en Europe continentale, soit il arrêtera ses affaires… Impliquant un manque à gagner pour lui d’abord, pour l’état ensuite puisque les cotisations sociales, les taxes prélevées et les impôts induits seront bien moindres. A l’échelle d’un individu, c’est sans importance. A celle d’une profession, c’est une catastrophe…
Voici un des effets pervers du Brexit…Naturellement, il y en a d’autres…

[**Jacques Topor*]


WUKALI 03/07/2016
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