Elene Usdin’s work, a representation of dreams and nightmares. A magician !


À peine rentrée de votre long séjour aux États-Unis et à [**Détroit*] où vous avez triomphé lors d’une exposition organisée au Museum of New Art, vous avez accepté de présenter vos travaux dans WUKALI.

Vos photographies couvrent une période de temps démarrant avec votre fameux «autoportrait au miroir» en 2003 jusqu’à votre toute récente collaboration pour «Contact» avec la[** Compagnie Philippe Decouflé*]

Quel démon vous habite Elene, où trouvez-vous votre énergie ?

Olécio partenaire de Wukali

A.N


[**Elene USDIN.*] La photographie est devenue pour moi, après le dessin, le moyen le plus riche pour exprimer mes idées, grâce à la possibilité de mettre en scène, de créer un décor de toutes pièces, d’utiliser des espaces concrets, de faire jouer des rôles à mes modèles. Je conçois le cadre de mes images comme une véritable scène de théâtre. Chaque élément a sa place et son sens, même si celui ci ne se révèle pas tout de suite, et souvent de façon inconsciente à moi même et varie selon l’interprétation de celui qui regarde l’image.


Mes rêves ont une grande part de responsabilité dans la conception de mes images. Je note et dessine en effet mes rêves et puise à l’intérieur de ceux-ci mes mises en scène.

Aujourd’hui, je me tourne petit à petit vers la création de vidéos et POM, un moyen encore plus vaste d’exprimer une idée. Techniquement plus difficile à appréhender, ces médias m’offrent la nouveauté de m’exprimer autour du mouvement et de la bande sonore.

L’important pour moi est aussi de m’entourer de personnes avec qui j’aime travailler. Mes assistantes, les stylistes, chef déco, maquilleuses, musiciens, ou monteur, comme Cécile Henryon, Jean François Fontaine, Jason Glasser, Joseph Siran, Véronique Bataille, Hélène Muyal, sont tous de véritables artistes et amis.

Mon travail fait partie de ma vie totalement, il n’y a pas de frontières entre la partie privée et professionnelle, je suis totalement, tout le temps, en train de réfléchir, imaginer, concevoir de nouveaux projets, idées, images…

Je continue en parallèle à dessiner et peindre, sur des sujets assez similaires à mes photographies. Cela tourne autour de créatures oniriques et effrayantes, autour du double et du genre.


Parcours biographique

Diplômée de l‘École Nationale Supérieure des Arts Décoratifs de Paris en 1996, Elene Usdin est d’abord illustratrice. En 2003, elle se tourne peu a peu vers la photographie.

Privilégiant à ses débuts l’autoportrait, elle se met en scène dans des lieux publics et privés, réorganisant ces espaces autour d’elle, y inventant des autofictions. Elle revendique ainsi sa volonté de laisser une empreinte, d’imposer sa réalité. De cette nouvelle démarche nait une réflexion sur l’espace, la représentation du corps, le paraître et le genre.

Elen Usdin est lauréate du Prix Picto de la Jeune Photographie de mode en 2006, expose aux Rencontres internationales d’Arles la même année, puis à la Galerie Farmani de New York en 2010 et récemment au Théâtre de la photographie et de l’image de Nice .

Elle signe la Carte Blanche PHPA 2011. Elle est actuellement résidente à la Cité internationale des Arts de Paris. Une monographie de son travail est sortie en Novembre 2013 aux Éditions Contrejour. Une exposition personnelle de son travail est exposée du14 Septembre au 12 Octobre 2014 au Museum of New Art de Detroit aux États Unis.

Elene Usdin vit et travaille à Paris.


WUKALI 30/08/2016 ( publié une première dans Wukali le 30/09/14)
*Courrier des lecteurs *] : [redaction@wukali.com


Ces articles peuvent aussi vous intéresser