A musical programm from the French » impressionists » to the jazzy Americans
La public avait la tête dans les étoiles ce samedi 25 février pour un concert d’exception avec l’orchestre Régional d’Avignon Provence, dirigé par [**Samuel Jean,*] qui invitait ce soir-là la pianiste [**Vanessa Wagner*].
Dans cette «Nuit d’étoiles » scintillait un bijou en ce début de soirée, que l’orchestre a joué avec maestria. Une œuvre peu connue du grand public, « Aux étoiles » d’[**Henri Duparc*]. Puis Vanessa fit son entrée sur scène.
Avec ses cheveux désormais courts, elle a un petit air de [**Barbara*], Vanessa Wagner, belle et élégante, elle a la grâce et la vigueur de la dame en noir. Une grande pianiste assurément.
Si la musique est un moyen d’expression artistique, poétique, pleine de couleurs, la palette de [**Vanessa Wagner*] est infinie. Elle-même a maintes fois fait ce parallèle avec la peinture. La musique est selon elle très liée à l’univers de certains peintres ainsi qu’à la nature, dont elle se sent également très proche.
Quand le silence est rendu au silence, sa musique continue de chanter, de vibrer, c’est quelque chose qui se décrit difficilement. Elle est faite d’émotions intérieures. Dans le répertoire impressionniste, nous plongeons littéralement dans cet univers-là, ces connexions à la nature, au mouvement et aux couleurs. C’est une musique qui parle à nous tous. Ballade pour piano et orchestre (1881) de [**Fauré*], précurseur du piano impressionniste de[** Debussy*], lui permet de belles audaces. C’est un morceau plein de charme, une musique lumineuse joliment descriptive.
Puis Vanessa Wagner aborde [**Ravel*], et nous sommes d’emblée séduits par son interprétation qui nous offre une belle palette de sentiments et d’images poétiques. Une connexion américaine se fait déjà avec la seconde partie que nous proposera l’orchestre car il s’agit du célèbre Concerto pour piano en sol (1929), inspiré des musiques américaines découvertes après un séjour aux Etats-Unis, et qui porte joliment l’empreinte du Jazz. Un morceau délicat, car s’il est une œuvre difficile à jouer, c’est bien celle-ci. L’interprétation dénote une incontestable intimité avec ce registre-là et la musicienne a cette volonté de rendre les plus infimes nuances de la partition, qu’elle joue avec éloquence et précision.
Après l’entracte l’orchestre a proposé deux pièces du répertoire américain aux rythmes jazzy, écrites par Gershwin et Bernstein. Et Les musiciens inspirés de nous embarquer dans un voyage outre-Atlantique joyeux et envoutant : « Trois épisodes de danse », extraits de « On the town » de[** Leonard Bernstein*], l’occasion encore pour nous de retrouver des thèmes tour à tour entraînants, éloquents et bluesy, et « Catfish row », suite de « Porgy & Bess » de [**Gershwin.*] Une fin de soirée avec cette nuit américaine étoilée, c’est le bouquet final offert par cet orchestre si typé, aux belles couleurs… on y revient !
Un bouquet coloré et ô combien enivrant, voire entêtant. Mais on est heureux d’être ainsi grisé par tant de flagrances et de senteurs rares, car malgré les différences notables de style, il faut souligner cette belle association d’esprit entre ces compositeurs programmés : tous convoitent un « ailleurs » lumineux, dépaysant… une note exotique, lumineuse, avec la courte prestation d’un joueur de banjo virtuose. La pianiste de l’orchestre n’a pas démérité non plus, entourée des cordes, des cuivres, des percussions, au top niveau !
Energique, précis dans les moindres détails, l’orchestre régional d’Avignon Provence, dirigé par un Samuel Jean, brillant, charismatique, a fait ressortir les différents styles qui se sont côtoyés tout au long de la soirée. La complicité entre le chef et les musiciens était évidente, tout partageant leur plaisir immédiat avec les spectateurs du GTP.
[(Vanessa Wagner sera le 4 mars à la Cité de la Musique à Paris. « Vienne au clavier »
D’autres dates : http://www.infoconcert.com/artiste/vanessa-wagner-47663/concerts.html)]
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WUKALI 28/02/2017