Hypermodern society, a socio-spatial system within a blind urbane network ?
Tout nous pousse à être dans le coup et même plus…
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– [**L’hypermodernité ambiante qu’est-ce que c’est ?*]
On se doit d’être hypermoderne ou trop moderne car être moderne ne suffit plus.
[**Hyper*] qui vient du grec hypér (ὑπέρ) qui signifie au-dessus ou au-delà, qui distingue donc un état supérieur.
[**Modernité*] du latin modernus ou modo, exprime l’idée qu’une époque se fait d’elle-même dans sa différence avec celle qui la précède.
L’aujourd’hui s’articulant autour d’un hier, il suffirait de se revendiquer ainsi pour se prétendre moderne. Mais alors pourquoi souhaitons-nous être au-dessus de la modernité, comme une hyperbole ou une hyper activité devançant tout ce qui viendrait à nous en étant hypermoderne; on est alors en avance sur ce qui modernise la société, on précède le futur proche.
Tout comme le vaisseau si cher à [**Han Solo*] (Harrison Ford) : le Faucon Millenium dans l’épopée [**Star Wars*] qui est le plus rapide des engins avec son hypervitesse. On laisserait «enfin» sur place le «troupeau» des suiveurs assaillants pour aller au-delà de ce que le futur propose.
Notre monde nous étale des dualités permanentes : égalité des individus dans une société où les inégalités sont encore plus criantes (valides et moins valides, riches et pauvres, croyants et non croyants), égalité des genres entourée de corps qui s’étalent à donner l’illusion de lisser nos particularités. L’individu crie à la différence au milieu de cette foule de personnes qui crient aussi sans s’entendre, s’entourant, s’encerclant, s’étouffant.
Alors, tout autant que ce cri à la différence lancé, nos sociétés se livrent une compétition pour devenir les modèles d’un monde à venir.
– [**Pourquoi être moderne ne suffit donc pas, ne suffit plus ?*]
Être moderne c’est être dans son temps qui déjà nous dépasse.
Être moderne nous rappelle l’époque historique moderne où les utilisateurs, les penseurs s’opposaient à une société traditionnelle.
Être moderne c’est donc s’opposer au passé, par un mouvement avant-gardiste (ceux qui préconisent la modernité, les évolutions techniques, technologiques pour le bien de la société)
Alors que l’hypermoderne ne lutte plus avec le passé qui est trop loin derrière lui, il réinvente ce passé, sous sa forme idéalisée, nostalgique : le «vintage».
Comme un cycle temporel où l’hypermodernité nous permettrait d’être au-dessus, avoir un regard distancié sur l’avenir car nous incarnerions le futur. Nous pourrions avoir cette distance avec le passé, entre lui et nous, il y a le présent et le moderne. Moins affecté par ce passé, nous aurions alors un regard bienveillant sur lui.
Les marques du passé comme Fila, Coq Sportif, Kappa, les jeux d’antan, Rubik’s cube, nain jaune, pétanque, pac-man, se marient très bien avec skate électrique commandé par smartphone ou voiture sans chauffeur…
On est donc issu de ce simple repérage de la signification historique de la notion de modernité qui est elle-même, sous tendue à des représentations et des valeurs. Par conséquent elle est historique autrement dit elle vaut d’un point de vue descriptif autant qu’elle est évaluative ou axiologique.
Si on sait que le moderne n’est pas le contemporain, l’actuel alors qu’est-il ? D’autant plus que ce qui est nouveau n’est pas moderne.
Au-delà des environnements historiques occidentaux qui furent définis comme époque moderne pour rompre avec le Moyen-Âge, n’y a-t-il pas une essence de la modernité chez l’Homme ? Cette essence propre à chaque homme qu’il soit occidental ou oriental. Le moderne ne serait-il pas l’homme qui remet en question la tradition, la règle établie ? Cet homme est libre de penser. C’est bien cela qui définirait la modernité et non la nouveauté : la liberté de penser (et d’exprimer librement ?)
[**Habermas*] proposait déjà de dépasser les post modernes qui réduisaient la raison à un instrument de connaissance et de maitrise, il invitait à changer et d’agir communicationnellement l’interaction du langage.
Mais alors l’hyper moderne est bien là ancré dans notre présent en mouvement perpétuel déjà ailleurs, à communiquer, passer du telex au téléphone filaire, puis un smartphone réunissant toute l’intelligence communicative : appels vocaux aux appels vidéos via réseau internet, mails et mini messages textes avec personnages animés pour exprimer ce que nous ne nous disons plus. Car oui l’hyper moderne est hyper connecté toujours communicant sans jamais échanger.
– [**Sommes-nous alors en rapports mutuels, en communion ? (étant un des sens premier au XIVème siècle de communiquer)*]
Quand nous prenons la parole, disons-nous, c’est afin d’exprimer notre pensée, et par là de la communiquer; ce mot signifie en effet étymologiquement « mettre en commun » quelque chose – ici, nos pensées.
Ainsi le langage, oral ou écrit, nous apparaît d’abord comme un moyen ou un instrument, dont la fonction est de communiquer. Mais cette première idée doit être justifiée.
Les mots sont des signes dont la fonction est d’extérioriser nos pensées.
[**J. Locke*] mettra ainsi en évidence le fait que le langage a été créé afin que les hommes puissent entrer en relation et échanger leurs idées : « Comme on ne saurait jouir des avantages et des commodités de la société sans une communication de pensée, il était nécessaire que l’homme inventât quelques signes extérieurs et sensibles par lesquels ces idées invisibles, dont nos pensées sont composées, puissent être manifestées aux autres. »
Les mots sont donc bien des signes linguistiques qui ont pour fin d’extérioriser et par là de communiquer nos pensées.
– un [**émetteur*] ou [**locuteur*], qui exprime une idée ;
– un [**récepteur*] ou [**auditeur*], qui l’écoute ;
– un [** référent*]: ce dont on parle, les échangées ;
– un [**code*], la langue, que le locuteur utilise pour exprimer sa pensée.
Ainsi les échanges linguistiques sont décrits comme n’importe quel « instrument de communication » (un téléphone, par exemple, implique aussi un « émetteur » et un « récepteur » entre lesquels circulent les informations codées sous forme d’influx électriques).
Et, même si les linguistes admettent que le langage peut s’utiliser à diverses fins (donner un ordre, écrire des poèmes, etc.), ils maintiennent cependant le plus souvent, comme [**G. Mounin*], que « la fonction communicative est la fonction première, originelle et fondamentale du langage, dont toutes les autres ne sont que des aspects ou des modalités non-nécessaires ».
Puisque nous considérons l’hypermodernité comme l’ère d’après la modernité comme définit par ceux qui seraient en avance et maitriseraient le langage ou les langages et les différentes formes de communication.
Par le passé on envisageait trois positions :
La position sophistique, au regard de laquelle l’art de la communication est un art de manipulation politique.
La position platonicienne, dans toutes ses œuvres qui, de la critique de la fonction de la rhétorique à l’éloge du dialogue, met au jour le fait que la communication doit être subordonnée à une exigence de vérité, qui paradoxalement peut autoriser celui qui détient la vérité à utiliser la communication comme un instrument de manipulation politique.
La position aristotélicienne souhaite réhabiliter la rhétorique, afin de montrer que l’acte de communication n’est plus simplement un acte instrumental, mais devient une finalité par lui-même. La maîtrise du langage, et la possibilité de communiquer de l’animal politique sont les seuls moyens dont dispose l’homme pour s’éduquer dans la cité, et de parvenir à la vertu civique.
Ensuite nait encore la fracture de l’avant avec la période dite moderne :
L’idée directrice durant cette époque est la naissance de la problématique moderne de l’acte de communication, au moment où s’affirme la subjectivité moderne, c’est-à-dire le sujet rationnel dont la réciproque politique est l’individu doté de droits. La communication devient donc le problème politique central, puisque ce n’est qu’en fonction des possibilités de compréhension mutuelle que les individus pourront se mettre d’accord sur les règles de leur vie commune. Bref, dès l’instant où la définition du bien commun ne dépend plus d’une norme transcendante, la communication devient le problème essentiel d’une politique qui va se penser en termes de contrat.
Alors que l’Ancien voue sa communication à la politique ou aux politiciens, le Moderne lui la place entre les individus pour une vie commune plus claire plus simple au regard d’un Dieu bienveillant.
Et l’hypermoderne ayant toujours un tour d’avance, un gadget de plus, il a déjà assimilé tout ce que le passé lui a fourni. Il maitrise les codes que lui a enseigné Le Prince de [**Machiavel*], n’écoute plus les élus, il ne compte que sur ses posts, les like de ses dernières parutions pour savoir qui sont ses amis, lentille Google sur la rétine à suivre les informations venues d’ailleurs, oreillette traductrice pour parler et être compris par tous les dialectes de ce monde tout en vérifiant sa montre connectée qui comptabilise les mouvements de ses amis, emmagasine les rares mètres parcourus avec ses pieds et l’informe des derniers titres à écouter ou séries à voir.
L’hypermoderne a réponse à tout, il a accès à toutes les connaissances mais il ne sait plus de quoi il est fait, par qui, pourquoi, morcelé, fissuré, sans recul toujours dans cette course folle à être en avance.
Comme Buzz l’éclair lui susurre aux oreilles des hypermodernes : «Vers l’infini et au-delà»…
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WUKALI 10/07/2017