Gold in splendour in Marseilles
Après l’exposition Picasso et les Ballets Russes, le [**MuCEM*], Musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée s’est penché sur un nouveau sujet… L’or. Ses origines, sa symbolique, sa plasticité… L’or dans tous ses états et dans toutes ses splendeurs. Les grands mécènes de l’exposition sont aussi de grands habituées : le Louvre a laissé de nombreux artefacts, anciens et contemporains, et la maison Dior Parfums a confié quelques pièces maîtresse de sa collection.
[**Jean-François Chougnet*], président, et [**Zéev Gourarier*], directeur scientifique et des collections se sont pour l’occasion entourés d’un riche commissariat. Ont participé entre autres au sein du MuCEM, [**Jean-Roch Bouiller*], conservateur en charge de l’art contemporain, [**Myriame Morel-Deledalle*], conservatrice en chef du patrimoine et responsable du secteur Histoire mais aussi [**Philippe Jockey*], professeur d’histoire et civilisation grecques à Aix-Marseille Université ainsi que [**Marcel Tavé*], conseiller en création contemporaine. La scénographie, réalisée par [**Pascal Rodriguez*], est classique, claire, épurée et lumineuse : tout ce que l’on demande à une scénographie. Les œuvre sont agencées de manière intelligente et renseignées de cartels suffisamment fournis en informations. Le parcours est lisse et agréable, et, nous y reviendrons, très éclectique, ce qui révèle toute la force à cette exposition que j’ai véritablement pris le temps de découvrir. J’invite tout amateur à se s’y rendre, il ne sera pas déçu !
[**Or comme sujet bien présent*]
»Objet de convoitise et de conquête, traditionnellement symbole de pouvoir et de richesse, l’or est aussi, par sa plasticité même, le matériau de toutes les métamorphoses, qualité faisant de lui un support privilégié dans les arts. » Le MuCEM a fait le choix d’explorer toutes les facettes de ce métal qui a révolutionné le fonctionnement des sociétés, tant d’un point de vue économique, que cultuel ou artistique. Toutefois, l’exposition n’est pas une simple »accumulation de trésors ».
Il s’agit plutôt d’un gigantesque cabinet de curiosité, bien rangé et pensé dans une logique d’hétérogénie qui ouvre la perception de l’usage de l’or dans son ensemble et dans ses spécificités. Si la différence des œuvres, en terme de datation, de supports et d’interprétation, est impressionnante de richesse, le dialogue entre elles est tout à fait perceptible. Le fil conducteur de l’or ne se rompt jamais. Un fil d’Ariane grâce auquel on glisse pour appréhender l’or.
Ainsi, le musée à choisi d’aborder plusieurs thèmes : l’éternelle quête du matériau précieux (localisation, extraction, fascination, thésaurisation) et les revers de celle-ci (effets négatifs sur les hommes et l’environnement), les aspects techniques liés à sa découverte, sa transformation et son exploitation, ses nombreux dimensions, mais aussi cultuels et rituels ainsi que ses aspects festifs et démonstratifs. Et d’autres sous-thèmes. Les thèmes se suivent et s’entrecoupent : ils se font écho et sont en véritable conversion d’un bout à l’autre de l’espace d’exposition. On touche au sacré, à l’esthétique, au social et à la politique d’hier et d’aujourd’hui.
[**Véritable croisement d’œuvres*]
C’est ce qui fait tout l’intérêt de l’exposition : sa richesse et la manière dont les œuvres dialoguent entre elles à travers époques et esthétiques. Elles s’imitent, se narguent, se boudent ou s’entendent à merveille, mais elles sont là toutes pour une raison. Mettre en avant l’or.
Ceux entre autres de [**Ossip Zadkine*] (peinture et sculpteur cubiste puis abstrait, proche de Picasso), [**Victor Brauner*] (peintre dadaïste puis surréaliste, proche de Ionesco), [**Yves Klein*] (peintre de l’avant-garde de l’après-guerre et du nouveau réalisme), [**Louise Bourgeois*] (sculptrice et plasticienne expressionniste puis surréaliste), [**Man Ray*] (peintre, photographe et réalisateur dadaïste)… Le tout rythmé par des séquences vidéo et divers documents complémentaires.
Je retiens en particulier la présence d’une copie d’un Masque dit d’Agamemnon, grand ennemi d’Achille lors de la guerre de Troie, qui aurait fait partie du Trésor d’Atrée découvert par [**Heinrich Schliemann*]. Également ce couple bodybuildé scintillant d’or : une réplique d’Adam et Eve chassés du Paradis de Masaccio. Musclés, trop musclés. Un clin d’œil… Original mais troublant. J’ai été interpellé par la reconstitution de mosaïques de la mosquée de Damas et le moulage des mains d'[**Edith Piaf*]. J’ai admiré longuement la robe qu’a porté Charlize Theron pour les campagnes de publicité Dior ainsi que les flacons vides de parfums qui l’entouraient, le pouce de César… Et tant d’autres !
Une superbe exposition marseillaise à découvrir au MuCEM avant la fin septembre
MuCEM Musée des Civilisations de l’Europe et de la Méditerranée – 7 Esplanade Robert Laffon – Marseille
Exposition jusqu’ai 10 septembre 2018
[(
– Cet article vous a intéressé, vous souhaitez le partager ou en discuter avec vos amis, utilisez les icônes Facebook (J’aime) ,Tweeter, + Partager, positionnées soit sur le bord gauche de l’article soit en contrebas de la page.
– Peut-être même souhaiteriez pouvoir publier des articles dans Wukali, nous proposer des sujets, participer à notre équipe rédactionnelle, n’hésitez pas à nous contacter ! (even if you don’t write French but only English, we don’t mind !)
– Retrouvez tous les articles parus dans toutes les rubriques de Wukali en consultant les archives selon les catégories et dans les menus déroulants situés en haut de page ou en utilisant la fenêtre «Recherche» en y indiquant un mot-clé.
Contact : redaction@wukali.com
WUKALI Article mis en ligne le 19/07/2018)]