A Must among photography exhibitions


Par Silvia Ionna / Les Rencontres d’Arles, comme tout le monde le sait, est un événement photographique très important qui se tient chaque année à Arles, cette belle ville de Provence dans le sud de la France, et qui fête cette année son 50e anniversaire. La petite ville d'[**Arles*] est donc peuplée de professionnels et de visiteurs passionnés par la photographie, qui arpentent aussi bien des galeries privées que des lieux publics proposant d’innombrables expositions thématiques. Le festival « institutionnel », déjà très riche en événements, master classes et rencontres de toutes sortes, est également complété par un « Voies Off » dans lequel, dans des espaces et des galeries insolites, sont exposées des œuvres photographiques provenant de divers artistes.

Ce qui rend Arles si fascinant pendant cet événement, c’est la présence de différentes personnalités appartenant au monde de l’art et de la photographie, sachant que l’intention des fondateurs n’était pas seulement de créer un festival de la photographie, mais aussi un lieu où le concept même d’art pourrait être discuté en général, sans même dédaigner de faire face au problème du point de vue philologique et esthétique. |left>

Les Rencontres d’Arles constituent donc et sans nul doute un événement où l’on respire la culture et le plaisir de l’image; un lieu où, au-delà de la pensée des détracteurs (comme toujours il y en a), nous avons vu des photographes émergents exposer aux côtés de photographes célèbres; tout le monde y est gagnant, les photographes ainsi que les innombrables visiteurs, et c’est réjouissant !

Olécio partenaire de Wukali

La [**galerie Anne Clergue*] fait partie du circuit « Voie Off » où sont exposées des œuvres d’artistes émergents dans des espaces privés et alternatifs, elle propose au public des travaux de la photographe australienne [**Meg Hewitt*] et de l’Italien [**Lorenzo Castone*].|right>

[**Anne Clergue*], propriétaire de la galerie du même nom spécialisée dans la photographie, a toujours eu un exceptionnel talent pour identifier et dénicher des artistes parfois émergents, comme le jeune [**Luca Lupi*], découvert au Festival Circulation à Paris il y a quelques années. Anne Clergue a pu affiner ses goûts esthétiques et artistiques, sa «private touch» sous la houlette d’un professeur d’exception, son père [**Lucien Clergue*], l’un des fondateurs des “ Rencontres d’Arles« .

À l’occasion de cet important anniversaire, une exposition rétrospective de natures mortes lui était dédiée cette saison, avec des photos d’une surprenante modernité, malgré les années écoulées depuis leurs créations.

L’exposition de [**Meg Hewitt*], intitulée « Tokyo is yours« , exposée à la galerie Clergue jusqu’au 7/9/19, est issue d’une série de prises de vues réalisées par la même photographe lors de différents voyages effectués à Tokyo de 2015 à 2017. Certains clichés rappellent clairement ou légèrement [**Daido Moriyama*] et illustrent particulièrement l’esprit japonais.. En regardant ces images, dans lesquelles les couleurs sombres sont particulièrement accentuées, on peut voir des aperçus iconographiques de situations qui sont vraiment présentes à Tokyo. Un exemple de ceci est la stigmatisation de fils électriques en plein air qui représentent une réelle particularité, capable de laisser les visiteurs ébahis, affrontant avant tout la haute technologie et le caractère essentiel de l’esprit architectural japonais.|left>

.Les images fortes sont celles de Meg Hewitt qui rappellent la littérature japonaise de ces dernières années et ses contradictions par rapport à l’image que les Japonais voudraient communiquer au monde. Certains se souviennent des livres de [**Haruki Murakami*], du “1Q84” en particulier, de la cruauté et de la naïveté d’Aomame immédiatement après avoir consommé le meurtre d’une victime sans méfiance, en lui enfonçant une épingle tranchante dans la nuque.. |right>

D’autres rappellent les livres de [**Natsuo Kirino*], un pour tous « Grottesque » dans lequel le visage transfiguré par la surprise d’un événement que le spectateur ne peut que prédire pourrait par exemple représenter un énième humiliation, ou encore une autre oppression perpétrée par le club des étudiantes du livre, au détriment d’ une d’entre eux.

Les images cachent toujours en elles-mêmes une part de contradiction ou, en tout cas, une référence explicite à la culture japonaise: la jeune femme vêtue du kimono traditionnel jouant avec son smartphone ou le plat à base de “soba noodles”, iconographie de la culture gastronomique japonaise.|left>

Outre les galeries Clergue, il existe de nombreux autres galeries et lieux consacrés à l’affichage de photos. Dans ce cas également, cela affecte la disposition particulière qui rend cette représentation encore plus intéressante et inhabituelle. De l’exposition de [**Mohammed Bourouissa*] au dernier étage du grand magasin Monoprix à l’exposition de [**Pixy Liao*], un célèbre photographe chinois exposé dans de vieilles salles apparemment en ruines, avec des dimensions très minimales, ce qui rend l’observation des photos encore plus impressionnante. « [**Les Rencontres d’Arles*] » fermeront leurs portes le 22 septembre 2019, il est encore temps de la visiter, certaine que vous ne le regretterez pas. Comme sur le champ de bataille d’Austerlitz, il vous suffira de dire:« j’y étais !»

[**Silvia Ionna*]|right>


Les Rencontres d’Arles ( Cliquer )
Jusqu’au dimanche 22/09/2019

[**Galerie Anne Clergue*]
[**Meg Hewitt*] – [**Lorenzo Castore*], jusqu’au 7/09/2019. Arles


Illustration de l’entête: photographie de Meg Hewitt.

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Contact : redaction@wukali.com

WUKALI Article mis en ligne le 30/08/2019

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