Accueil Actualités Les statues des apôtres retrouvent progressivement leurs places encadrant la flèche de Notre-Dame de Paris

Les statues des apôtres retrouvent progressivement leurs places encadrant la flèche de Notre-Dame de Paris

par Communiqué musée

Restauration de Notre-Dame de Paris : dans le cadre de l’achèvement des travaux de couverture de la flèche, l’établissement public annonce la remise en place des seize statues déposées avant l’incendie, qui commence ce lundi 23 juin avec le levage de la statue de l’apôtre Saint Paul. Les autres statues seront progressivement reposées dans les prochaines semaines, conformément au calendrier.

23 juin 2025 : Préparation du grutage de la statue de Saint Paul. David Bordes © Rebâtir Notre-Dame de Paris.
  • Dessinées par Viollet-le-Duc en 1857, les seize statues en cuivre qui ornaient la base de la flèche ont été déposées le 11 avril 2019, soit quatre jours avant l’incendie du 15 avril 2019, pour être restaurées en atelier.
Les statues en atelier ont été recouvertes d’une couche de cire chaude qui a stoppé l’oxydation, les protégeant ainsi des outrages du temps.
David Bordes ©rebâtir Notre-Dame
  • Représentant les douze apôtres et les symboles des quatre évangélistes (le tétramorphe : le lion, le taureau, l’ange et l’aigle), elles ont été restaurées d’avril 2019 à juin 2021, en Dordogne, sous la maîtrise d’ouvrage de la DRAC Île-de-France. 
  • Depuis février 2023, elles étaient exposées à la Cité de l’architecture et du patrimoine (Paris 16ème).
  • En cohérence avec le calendrier de réouverture de la cathédrale le 8 décembre 2024, les travaux de couverture de la flèche ont été programmés en deux étapes. La partie supérieure, l’aiguille, a été couverte en début d’année 2024, permettant la fermeture complète des voûtes de la cathédrale pour l’été 2024. Les parties médiane et inférieure – étages ajourés, fût et gradins –, ont été couvertes à partir du début d’année 2025, en recourant à un échafaudage allégé.

Le prochain achèvement des travaux de couverture de la flèche permet de commencer la mise en place des statues, qui a débuté le lundi 23 juin 2025. Le déséchafaudage de la flèche a commencé, libérant d’ores et déjà le 2ème étage ajouré. Il se poursuivra en juillet et sera achevé en août.

Photo David Bordes © rebâtir Notre-Dame de Paris

À partir du 23 juin 2025 : repose des 16 statues sur la flèche par le groupement d’entreprises Le Bras Frères, Balas, Le Ny et UTB.

L’établissement public annonce l’achèvement des jougs des deux bourdons de la tour sud. Cette étape marque le bon avancement des travaux qui conduiront à la mise en volée des bourdons, en cohérence avec le calendrier de travaux préparant la réouverture du circuit de visite des tours, qui sera assurée par le Centre des monuments nationaux (CMN) cette année. Cliquer pour voir la vidéo

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  • La tour sud de la cathédrale abrite deux bourdons : le gros bourdon Emmanuel (13,3 tonnes), daté de 1686, et le bourdon Marie (6,2 tonnes), placé aux côtés d’Emmanuel en 2013, à l’occasion du 850ème anniversaire de la cathédrale.
  • Les jougs – imposantes pièces en bois de chêne massif permettant aux bourdons d’être mis en mouvement pour sonner à la volée –, prennent place à environ 60 mètres de hauteur, dans la chambre des cloches
  • Leurs dimensions – hauteur de près de 1,30 mètre, longueur de 3,30 mètres pour une section de près de 50 cm sur 50 cm pour le joug du bourdon Emmanuel, hauteur de près de 1 mètre, longueur de 3,20 mètres pour une section de près de 38 cm sur 44 cm pour le joug du bourdon Marie – sont adaptées au poids des cloches qu’elles ont à supporter : 13,3 tonnes pour le gros bourdon Emmanuel et 6,2 tonnes pour le bourdon Marie.
  • Le beffroi sud n’a pas été touché par l’incendie, mais les jougs des deux bourdons ont révélé à l’examen des fragilités structurelles qui ont nécessité leur complet remplacement, en tirant parti de l’environnement de chantier disponible dans le massif occidental.
  • En mars 2025, ces travaux ont été confiés par l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris, maître d’ouvrage, à l’issue d’un appel d’offres rédigé sur la base des études réalisées au sein de la maîtrise d’œuvre exercée par les architectes en chef des monuments historiques, par Hervé Gouriou, expert pour le patrimoine campanaire auprès du ministère de la Culture, au groupement composé de sept PME artisanales du réseau ATC (Artisans et Techniciens Campanaire) : Gougeon (Indre-et-Loire), mandataire, Brouillet et fils (Corrèze), Frotey (Haute-Saône), André Voegele (Bas-Rhin), Chomel Dard (Allier), Paschal ( Pas de Calais) et Atelier du Temps ( Hautes Pyrénées).
  • La conception des deux jougs a nécessité environ 70 heures d’études (plans d’exécution, notes de calcul) et, à au printemps 2025, environ 500 heures de fabrication en atelier, au sein des ateliers de la Société Voegele Artisans Campanaires de l’Est, à Strasbourg (Bas-Rhin), par une équipe par une équipe de 9 d’artisans campanaires maîtrisant à la fois la charpente, la serrurerie et la mécanique.
  • En juin 2025, le montage à blanc des jougs en atelier, conformément à l’art multiséculaire des artisans campanaires, permet de vérifier la bonne exécution de tous les assemblages. Les jougs, entièrement démontés et acheminés jusqu’à la cathédrale, seront ensuite remontés pièce par pièce  à leur emplacement définitif, dans la tour sud, en cohérence avec le calendrier de travaux préparant la réouverture du circuit de visite des tours, qui sera assurée par le Centre des monuments nationaux (CMN) cette année.

La construction des jougs des deux bourdons de la tour sud de la cathédrale par la Société Voegele Artisans Campanaires de l’Est (Bas-Rhin), a mobilisé de nombreux savoir-faire : outre une équipe de 9 artisans campanaires pour leur fabrication, ceux de l’expert campanologue et d’un expert bois pour la sélection des poutres brutes de sciage – des pièces en chêne sciées depuis 10 à 15 ans, d’une longueur de 8 à 9 mètres avec une section de 50 à 60 cm.


Une fois les plans établis et validés par la maîtrise d’œuvre, la fabrication a pu être lancée.

Joug campanaire pour le bourdon Emmanuel de Notre-Dame de Paris

Les artisans campanaires ont alors procédé aux étapes suivantes :

  • Pré-débit des bois (découpe des poutres brutes dans des dimensions approchant les dimensions voulues)
  • Pour chaque éléments découpé, dressage des deux faces de référence (planéité et équerrage des deux faces)
  • Calibrage de chaque éléments (lui donner la section voulue)
  • Tracé des coupes et des profils (tracés des éléments moulurés du chapeau des jougs)
  • Identification des points de références sur chaque pièce
  • Découpe finale des éléments des jougs
  • Entaillage (des logements des axes, des logements des têtes de boulons…)
  • Ponçage
  • Traitement du bois à base d’huile de lin
  • Montage à blanc

Parallèlement à la fabrication des éléments en bois de chêne massif, les éléments de serrurerie composant les jougs ont été fabriqués dans le même atelier :

  • Fabrication des axes
  • Fabrication des brides d’axes et des brides de suspension
  • Fabrication et préparation de la boulonnerie de fixation
  • Préparation des paliers à roulement à billes et des semelles de fixation

« Cette visite illustre l’étendue et la variété des restaurations qui, au-delà des dégâts de l’incendie, permettent à Notre-Dame de Paris de faire face aux effets de l’âge et de continuer à nous émerveiller. Grâce au talent et au savoir-faire des artisans campanistes, nous découvrons aujourd’hui le nouveau joug que le gros bourdon Emmanuel va bientôt recevoir pour accompagner à nouveau le culte catholique et les grands événements de la Nation. Je remercie les nombreux donateurs qui rendent ces avancées possibles. Nous voyons là que Notre-Dame de Paris continue d’avoir besoin de notre générosité pour recevoir, dans toutes ses composantes, les soins dont elle a besoin. » déclare Philippe Jost, président de l’établissement public Rebâtir Notre-Dame de Paris.

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