Accueil Actualités Le Petit Prince se raconte aux Baux-de- Provence aux Carrières des lumières

Le Petit Prince se raconte aux Baux-de- Provence aux Carrières des lumières

par Pétra Wauters

Cet été, les Carrières des Lumières aux Baux-de-Provence vous invitent à retomber en enfance avec l’expérience Le Petit Prince, l’Odyssée immersive !

Sur les murs immenses, le public peut encore découvrir jusqu’à la fin de l’année les expositions Monet, Impression soleil levant, et Le Douanier Rousseau, au pays des rêves. (retrouver l’article dans WUKALI avec l’interview d’Étienne Devic, directeur des Carrières de Lumières)

Avec Le Petit Prince, l’Odyssée immersive, le voyage est tout autre :
On déambule « pour de vrai », ou assis sur un banc de pierre, à travers les étoiles, les planètes, le désert. Chacun choisit de se promener ou de se poser pour admirer « l’œuvre » tout entière.
 On découvre les aquarelles délicates que l’on connaît tous, mais qui prennent ici une autre dimension, sur les murs XXL qui soudain s’animent.

Tout commence par un carnet de souvenirs jauni par le temps. Des photos en noir et blanc qui s’affichent, une série d’images à la fois familières et insaisissables. 
Sur les murs des Carrières de Lumières, les premières projections font frissonner les pierres : un avion aux lignes anciennes s’élève dans un ciel envoûtant. Celui de Saint-Exupéry, évidemment. 
L’engin fend les nuées projetées et laisse dans son sillage des loopings de fumée. Son ombre portée glisse sur le sol rugueux et poussiéreux, et l’illusion est parfaite. Le vrombissement du moteur s’unit à la musique, en une étrange symphonie aérienne.
 Soudain, au sommet d’un pic escarpé, on l’aperçoit. En ombre chinoise apparaît cette silhouette fragile du héros, Puis elle se précise, l’écharpe claquant dans le vent imaginaire certes, mais on en sentirait presque le souffle.

Olécio partenaire de Wukali

On nous raconte une histoire que l’on croyait connaître par cœur, celle du Petit Prince.
À vrai dire, on la redécouvre, émerveillés, comme pour la toute première fois. Je l’ai d’ailleurs dit à la journaliste de France 3 qui s’approchait de moi pour me demander ce que je connaissais du Petit Prince. Elle est difficile, cette question !
 Je lui ai répondu que « j’avais des flashs sur la vie, les moments importants, que j’ai retenu la poésie dans sa globalité, même si je ne sais plus qui le Petit Prince rencontre en premier ». C’était aussi son sentiment.
Cette histoire revient à nous par bribes. Ici, elle est recomposée par la magie du lieu et du spectacle. Chaque image, chaque éclat de lumière vient y ajouter un souffle nouveau… et on savoure toutes les rencontres de ce voyage, extra-ordinaire : le roi, le géographe, le vaniteux, la rose, le renard qu’il faut apprivoiser, une des dernières scènes admirables sur la musique de Stand by Me (Ben E. King) — mais là, c’est tout à la fin.
 Car avant tout cela, il y a cette célèbre phrase : « S’il te plaît… dessine-moi un mouton. »

Et le mouton se dessine, lentement, sur les murs. Il surgit d’abord sur un fond noir d’encre, puis éclate de lumière sur un fond blanc, presque aveuglant.
 On devine alors le fantôme bienveillant d’Antoine de Saint-Exupéry, qui s’avance, efface, recommence. Il froisse le papier, le jette, et reprend le dessin, encore et encore.
 Parfois, le texte se mêle à la musique, les mots se noient dans les notes… mais cela n’importe guère. La magie opère.

Un astronaute s’élève dans l’espace, le Petit Prince veille sur sa planète, et d’étranges couchers de soleil teintent les parois d’une douceur presque irréelle.
 Nous sommes dans la pierre, dans une grotte gigantesque, et pourtant le soleil semble avoir été invité à pénétrer l’espace clos de ces lieux. Et voilà que le Petit Prince s’active : il gratte la terre, déracine de la végétation capricieuse. Miracle ! Des fleurs et des arbres surgissent de l’obscurité.

« Que vous êtes belle ! »« Auriez-vous la bonté de penser à moi ? »« Je ne crains rien, j’ai mes griffes. »« Je t’interdis de bâiller. »« Je ne tolère pas l’indiscipline. »« Admirez-moi. Applaudissez-moi. »

Les mots s’affichent sur la pierre, gravés, évocateurs ; ils résonnent, parfois drôles, souvent émouvants, toujours justes.
La musique, elle, épouse parfaitement les respirations du récit, les moments d’intimité, les moments de tendresse.
Et l’on se surprend, émus, à retrouver ce que l’on croyait avoir oublié. Une voix d’enfance, une étoile perdue, un mouton dans une boîte.

L’arrière-petit-neveu de Saint-Exupéry était présent à la soirée de vernissage. Thomas Rivière est le créateur de la marque Le Petit Prince™, et gère aujourd’hui les droits de licence et l’image commerciale du Petit Prince, qui est, ne l’oublions pas, l’un des livres les plus traduits et les plus vendus au monde. 
Imaginez : plus de 200 millions d’exemplaires et plus de 500 langues et dialectes !

La version spectacle de Nicolas Charlin est superbe, c’est le fruit d’un savant mariage entre art et technologie. Le directeur artistique de l’exposition a eu carte blanche, une confiance absolue de la part des ayants droit tout au long du processus de création.
« Ils ont suivi parce que nous avons respecté l’œuvre. »
« Chaque musique est liée à un moment d’écriture », nous dit-il encore. « J’ai travaillé pendant près d’un an sur cette création, et certaines musiques étaient évidentes : Hendrix, Neil Young, Ben E. King et tant d’autres. »


Pour les images, on part d’un livre avec une quarantaine d’illustrations, des aquarelles que l’on reconnaît au premier coup d’œil. On s’est posé beaucoup de questions.
Comme celle de traiter le texte comme un élément graphique — et tous les textes sont présentés différemment. 
Il a fallu aussi créer des images, et cela était un sacré défi. On se souvient de l’exposition immersive sur le thème Tintin, Objectif Lune, relatée dans nos pages

Étienne Devic, directeur des Carrières, a fait le choix de présenter la nouvelle exposition uniquement en soirée le vendredi et en journée le samedi :
« Ce choix car nos expositions Monet et Rousseau marchent déjà très bien. L’Odyssée du Petit Prince, c’est un instant de rareté qui s’ajoute ! »

Le Petit Prince, l’Odyssée immersive est proposé tous les vendredis soirs des vacances scolaires et les samedis en journée.
Une co-production Culturespaces Studio® / Succession Antoine de Saint-Exupéry.
Direction artistique : Nicolas Charlin
Conception et animation : Spectre Lab
Bande-son : Start-Rec
Route de Maillane, 13520 Les Baux-de-Provence

Ces articles peuvent aussi vous intéresser