The famous so called French Touch is not only a gimmick but it’s also a sensitive reality
« – Mais que collectionnez-vous donc au juste ?, – Des souvenirs dont plus personne ne veut ! » C’est le début du dialogue entre un huissier qui vient saisir des biens et un vieil homme rompu par les ans et enchâssé dans un fauteuil roulant. Il s’appelle Monsieur Lamartine, pur hasard ? Suit une liste improbable d’objets réels et fantasmés, une liste à la Prévert, un bric à brac insolite. Et s’il fallait aller au delà des mots et des attendus de phrase, et si c’était aussi cela la leçon de ce petit bout de film, et si c’était cela le fondement même de la solitude, de l’originalité, de l’unicité du repliement sur soi-même, et si c’était d’abord cela une vie, oui ! : « – Mais que collectionnez-vous donc au juste ?, – Des souvenirs dont plus personne ne veut ! « .
Objets inanimés avez-vous donc une âme …?
Le décor iconographique est globalement réussi. Un palette de couleurs s’étageant dans des nuances austères sombres et grises, une sophistication dans les dessins des grilles de la cage d’ascenseur, créent un climat plutôt poétique sans conférer à cet adjectif plus qu’il ne saurait donner. Une fois de plus l’habillage sonore, composé par Pierre Caillet, est plutôt chaleureux avec des réminiscences de tango argentin qui apportent la juste sensualité qui eût manqué autrement dans l’expression du personnage de l’huissier. Bon travail écrirait le correcteur en marge de la copie, très bon même !
Retenez le nom du réalisateur : [**Franck Dion*], il a du talent l’artiste et il sait combiner la perfection esthétique avec sentiment, intensité et profondeur. Nous présenterons dans de prochaines chroniques d’ autres de ses films.
Pierre-Alain Lévy
WUKALI 29/07/2017
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