If thou survive my well-contented day,
When that churl Death my bones with dust shall cover
And shalt by fortune once more re-survey
These poor rude lines of thy deceased lover,
Compare them with the bett’ring of the time,
And though they be outstripped by every pen,
Reserve them for my love, not for their rhyme,
Exceeded by the height of happier men.
O! then vouchsafe me but this loving thought:
‘Had my friend’s Muse grown with this growing age,
A dearer birth than this his love had brought,
To march in ranks of better equipage:
But since he died and poets better prove,
Theirs for their style I’ll read, his for his love’.
William SHAKESPEARE. (1564-1616)
lire traduction en contrebas de page.
ECOUTER VOIR
Si tu vis après moi, quand j’aurai fait mon temps,
Quand la mort recouvrira mes os de poussière,
Si une fois de plus, tu en viens à relire
Ces vers lourds et grossiers de ton amant défunt,
Compare-les aux nouveautés de ton époque ;
Et si tu vois d’autres auteurs les surclasser,
Conserve-les pour moi, non pour leur qualité,
Dépassée par les dons d’écrivains plus heureux
Accorde-moi, alors, cette douce pensée :
» Si la muse de mon ami avait grandi,
Son amour aurait produit une oeuvre plus belle,
Pour occuper son rang en meilleur équipage ;
Mais il n’est plus, d’autres poètes le surpassent,
Je les lis pour leur style, et lui, pour son amour. »