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Les vieilles maisons sont toutes voûtées,
elles sont comme des grands-mères
qui se tiennent assises, les mains sur les genoux,
parce qu’elles ont trop travaillé dans leur vie
mais les neuves sont fraîches et jolies
comme des filles à fichus
qui, ayant dansé, vont se reposer
et qui se sont mis une rose au cou.
Le soleil couchant brille dans les vitres,
les fumées montent dévidées
et leurs écheveaux embrouillés
tissent aux branches des noyers
de grandes toiles d’araignées.
Et, pendant la nuit, sur les toits,
l’heure du clocher dont les ressorts crient –
et le poids descend
– s’en va vers les champs
et réveille subitement
toutes les maisons endormies.
CHARLES-FERDINAND RAMUZ (1878-1947)