On vient de l’apprendre, Maurice André vient de nous quitter, il était né à Alès en 1933. Nous ne verrons plus ses sourcils épais sur des yeux malins au regard tendre et nous n’entendrons plus son accent rocailleux du Languedoc comme des croches de soleil.
Fils de mineur il avait très jeune commencé dans les houillères l’apprentissage du travail, travail dur, éprouvant, solidaire, il y travailla de 14 à 18 ans. Son père fut son premier professeur de musique, il lui inculqua l’amour de la musique classique et lui apprit à jouer de la trompette.
A 18 ans Maurice André entre au Conservatoire de Paris, obtient un Premier Prix de trompette et rapidement se fait un nom, il rentre dans différentes formations, : il est trompette solo aux concerts Lamoureux (1953-1960), à l’Orchestre philharmonique de l’O.R.T.F.(1953-1963) et à l’Opéra-Comique (1962-1967), sa carrière internationale le propulse partout dans le monde, il est nommé professeur de trompette au Conservatoire de Paris, collabore avec le fabricant et facteur français d’instruments à vent Selmer qui crée sous ses directives une trompette piccolo en si bémol aigu à quatre pistons issu d’un prototype Couesnon des années 50.
Nous conserverons en mémoire ses multiples interventions musicales chaleureuses dans l’émission de Jacques Chancel Le Grand Échiquier à la télévision, sa faconde toute humaine, sa discographie nous restituera le scintillement sonore du cuivre dans un souffle désormais d’éternité.
De nombreux compositeurs ont écrit pour lui et son instrument, Henri Tomasi, Boris Blacher et Marcel Landowski, André Jolivet, Antoine Tisné ou Jean-Claude Éloy.
Musicien de grand talent au sourire jovial et au grand coeur, Maurice André joue déjà dans le concert des anges…
Ecoutons le dans le concerto pour trompette et orchestre en ré mineur de Marcello (initialement composé pour hautbois. 1708)
Pierre-Alain Lévy