Paris bruisse encore de la bataille d’Hernani (1830) qui voit naître le Romantisme. Sur les planches, dans les théâtres ou les salles d’opéra les artistes rêvent de succès, de galanteries et de passions. Pour la musique d’opéra, c’est Daniel François Auber qui est à la mode et les parisiens se bousculent dans les salles pour assister aux représentations «(Fra Diavolo», «La Muette de Portici»). En Italie à la même époque trois grands compositeurs se démarquent: Rossini, Bellini et Donizetti.
1831. Paris. Eugène Scribe, librettiste à succés qui vient de triompher avec Meyerbeer dans «Robert le Diable», propose à Auber un nouveau livret inspiré du Philtre de Silvio Malaperta. L’oeuvre est jouée à Paris en juin 1831 et les parisiens accueillent avec enthousiasme cette nouvelle création.
1832. Milan. Le directeur du Teatro delle Canobbiana de Milan cherche avidement un compositeur capable d’écrire en un très cours laps de temps un opéra pour remplir son programme de l’année, en effet le compositeur pressenti s’est désisté au dernier moment. Il fait alors appel à Donizetti dont l’étoile est montante, celui ci demande au librettiste Felice Romani de s’inspirer du Philtre de Auber. Donizetti se met immédiatement à la composition et travaille jour et nuit. En deux semaines l’opéra est bouclé. Le nouveau livret est très proche de l’original.
Quand le 18 mai 1832 l’opéra est enfin joué à Milan, c’est un triomphe, le public exulte, applaudit à tout rompre, les bouquets volent, on s’embrasse dans les loges, les chanteurs sont rappelés plusieurs fois et n’arrivent pas à quitter la scène. Donizetti vient de produire là probablement le plus bel opéra de sa carrière. C’est le Barbier de Donizetti diront certains critiques.
L’histoire est simple et métaphorique des intrigues amoureuses du théâtre ou de l’opéra. Une intrigue opposant une femme à ses deux prétendants. L’histoire est censée se dérouler dans un village du Pays-Basque à la fin du 18ème siècle et le Philtre, en l’ occurrence le vin de Bordeaux, occupe une place centrale.
L’oeuvre de Donizetti apparait plus romantique que l’ouvrage de Auber. Donizetti a placé des duos (Adina et Nemorino) qui opposent ténor et soprano, du plus bel effet. Le livret de Romani est drôle, poétique et plein d’esprit et rend hommage à la tradition, il est en effet bourré d’allusions littéraires et mythologiques ( Cupidon et Mars, Pâris (qui a enlevé la belle Hélène), Crésus et Pandora, et bien entendu Tristan et Isolde, on ne pouvait certes point les ignorer !
Quatre rôles principaux
Nemorino. Un paysan, amoureux d’Adina
Adina. Une riche propriétaire
Belcore. Un sergent
le Dr. Dulcamara. Un médecin itinérant
Gianetta. Une amie d’Adina
Paysans et soldats
L’oeuvre de Gaetano DONIZETTi a été prolifique, il a été l’auteur de 72 opéras, 28 cantates,13 symphonies, 18 quatuors, 3 quintettes et 115 autres compositions à caractère religieux. Il a pareillement écrit un grand nombre d’oeuvres pour musique de chambre.
De tous ses opéras, seul un petit nombre aujourd’hui connait l’affection du public et est joué par les grandes maisons d’opéra du monde entier, il faut citer: Don Pasquale, Lucia di Lammermoor (monté l’année dernière à l’Opéra de Metz-Métropole) La Fille du Régiment, Anne Bolene, le Duc d’Albe et bien sûr L’Elisir d’amore , actuellement aussi joué à Covent Garden à Londres.
Nul doute que les amateurs d’art lyrique écouteront avec émotion et délectation les morceaux de bravoure. « Una furtiva lagrima » soulèvera probablement les bravos des publics, et la dite furtiva lagrima voilera alors bien des regards.
Pierre-Alain LÉVY
Mise en scène et distribution
Benjamin PIONNIER. Direction musicale
Joël LAUWERS. Mise en scène
Poppi RANCHETTI. Scénographie
Dominique BURTÉ. Costumes
Patrick MÉEÜS. Lumières
Florian LACONI. Nemorino
Chiara SKERATH. Adina
Luciano GARAY. Belcore
Carlos ESQUIVEL. Dulcamara
Aurore WEISS. Gianetta
Orchestre National de Lorraine dirigé par Benjamin Pionnier
Choeur de l’Opéra-Théâtre de Metz Métropole sous la direction de Jean-Pierre Aniorte
Chef de chant. Nathalie Marmeuse
Assistante à la mise en scène. Pénélope Bergeret
Nouvelle Production de l’Opéra-Théâtre de Metz-Métropole, en collaboration avec l’Académie de Scénographie de Venise
L’ÉLIXIR D’AMOUR
de Gaetano DONIZETTI
Opéra-Théâtre de Metz Métropole
Représentations
– Vendredi 23 novembre à 20h
– Dimanche 25 novembre à 15h
– Mardi 27 novembre à 20h
ÉCOUTER VOIR
Luciano Pavarotti
Anna Netrebko et Ildebrando d’Archangelo