492
La chronique littéraire de Laurent WATRIN.
Un récit mitraillette où l’horreur clinique et documentée fréquente une salutaire distance tragi-comique. Dans ce roman, comme à la guerre, l’humanité surnage dans la boue, jusqu’à la fin. Jean Echenoz, ébéniste surpuissant de la langue, ciseleur de rythme et sculpteur d’images, n’offre au lecteur nulle phrase gratuite, aucun mot innocent, pas de bavardage. Et l’on se dit, en refermant « 14 », que les historiens oublient toujours de mentionner que la vie des Hommes, c’est parfois comme la boucherie pour les animaux : un mauvais moment bien organisé.
L. W
JEAN ÉCHENOZ
14
Éditions de minuit