Le 21 juin 1943, Jean Moulin était arrêté à Caluire, près de Lyon par Klaus Barbie, chef de la Gestapo pour la région. Soixante-dix ans plus tard, jour pour jour, la France a rendu hommage à cette très grande figure de la Résistance, à l’occasion de la remise du dossier administratif de celui qui, en 1937, fut nommé préfet de l’Aveyron.
Remis le 21 juin à Aurélie Filippetti par le ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, le dossier administratif de Jean Moulin – retraçant la carrière de préfet du futur chef du Conseil national de la Résistance, qui avait rejoint l’administration préfectorale dès 1937, à l’âge de 38 ans, devenant ainsi le plus jeune préfet de France – va entrer aux Archives nationales. Le document viendra rejoindre le nouveau site de Pierrefitte-sur-Seine qui rassemble depuis février de cette année tous les fonds publics postérieurs à 1790.
Ce dossier vient compléter celui qui avait été versé aux Archives nationales en 1967 : notes, rapports et états de service qui retracent la carrière de ce grand serviteur de la République. Il s’agit en effet, a rappelé Aurélie Filippetti, de « transmettre le témoignage d’un parcours républicain exemplaire » conformément à la mission des Archives nationales « qui est de faire vivre auprès du plus grand nombre la mémoire nationale dont elle sont dépositaires. Plus qu’une mission de service public, il s’agit d’un enjeu de civilisation. »
Recherches.
Manuel Valls a souligné que, s’il n’y avait « rien de sulfureux » à attendre de la publication de ce dossier, son intérêt est précisément de permettre de retracer avec davantage de précisions « l’itinéraire d’un préfet exceptionnel ». Selon la directrice des Archives nationales, Anne Magnien, ce don pourrait également susciter de nouvelles vocations et de nouvelles recherches, non seulement sur le chef de l’Armée des ombres mais aussi sur l’institution qu’il a servi comme préfet, et plus largement, sur toute cette période qu’il a marquée de son empreinte.