Installation of the French Academy and other learned societies composing the Institut de France. Speeches uttered during the opening session


Chaque année, au mois d’octobre, les cinq Académies, composant l’Institut de France, se réunissent lors d’ une séance solennelle et traitent d’un sujet choisi collégialement. Le thème retenu pour cette année : Le Passé est-il passé ?

Nous avons choisi de vous présenter au fil des jours l’ensemble des discours prononcés par les cinq académiciens chacun délégués de leurs académies lors de la séance solennelle du 22 octobre 2013. Nous débutons par le discours de M. Georges-Henri Soutou, délégué de l’Académie des sciences morales et politiques,« Le passé, entre obsession et oubli », suivront celui de M. Paul Andreu, délégué de l’Académie des beaux-arts,« Un passé encombré et fragile » , de M. Thibault Damour, délégué de l’Académie des sciences,« Le Temps passe-t-il ? », de M. Bernard Pottier, délégué de l’Académie des inscriptions et belles-lettres « Les mémoires« du présent » et de M. Philippe Beaussant de l’Académie Française, «Le Passé est-il présent ?»


Notre époque est marquée par la confusion, l’oubli, l’indifférence et hélas bien souvent par l’ignorance du passé et de l’histoire. Moment paradoxal où dans le même temps de colossales avancées scientifiques nous propulsent vers une nouvelle civilisation prométhéenne de la connaissance, des sciences et du savoir, comme l’humanité depuis les temps des temps n’a jamais connu et dont les prolégomènes se mettent déjà en place. Aussi, nous a-t-il semblé intéressant et utile de relayer et de présenter l’ensemble de ces travaux et de ces réflexions sur une thématique remarquablement bien choisie et qui permet de placer des repères, d’éclairer le passé et d’inscrire le temps présent dans un cadre anthropologique réflexif. La richesse des contenus, la complémentarité des approches, philosophiques et académiques entre sciences morales, politiques et scientifiques, sciences du vivant et histoire de l’art ouvrent pour tout un chacun de vastes perspectives de réflexion. C’est l’honneur même de Wukali, le fondement même de son éthique, de servir, de porter et de transmettre ces travaux de la pensée, nous espérons qu’ils sauront vous intéresser.

Olécio partenaire de Wukali

Pierre-Alain Lévy


Discours prononcé par Georges-Henri Soutou*, membre de l’Académie des sciences morales et politiques, lors de la rentrée solennelle de l’Institut (1)

Le passé, entre obsession et oubli

Le sentiment du passé est le propre de l’homme. Mais cette dimension anthropologique essentielle, du récit de la Genèse aux passions mémorielles de notre temps, se situe entre deux pôles contradictoires : l’obsession, et l’oubli, qu’il soit provoqué par l’évolution culturelle ou sociale, ou par la volonté idéologique (« du passé faisons table rase »). Mais l’oubli débouche parfois sur une résurgence inattendue, sur une revanche du passé, qui suscite souvent l’exacerbation de la mémoire par la suite.

Qu’est-ce que le passé ?

Le passé, c’est à la fois une suite d’événements singuliers, et un ensemble de structures qui progressivement se construisent. Les historiens distinguent entre le temps court (les circonstances politiques, les crises de toute nature) et le temps long (les phénomènes religieux, culturels, sociaux, économiques, qui se déroulent sur des siècles voire des millénaires).

Une structure ne débouche pas forcément sur un événement. En revanche, à certaines bifurcations historiques, un événement peut engager l’avenir à long terme. « On aura les conséquences », disait Jacques Bainville à propos du Traité de Versailles.

Les « fameuses leçons du passé » ne nous disent rien sur les événements susceptibles de se produire. En revanche, elles nous éclairent beaucoup sur les structures à long terme, dont il faut tenir compte pour l’action, dans tous les domaines.

Le passé passe-t-il ?

Pour l’Antiquité, il existait un continuum, du passé légendaire épique au présent. À un âge d’or légendaire succédait un présent, mais un présent stable, sans fin. Rarement apparaît la notion d’un futur : le fameux « Tu Marcellus eris », « tu seras Marcellus », de Virgile, qui a suscité tant d’interrogations, c’est en fait un futur antérieur, car le lecteur connaît la suite de l’Énéide, qui est le présent : Rome… Donc il s’agit là d’un passé devenu présent et qui ne passe pas vraiment.

Les religions révélées en revanche, et en particulier le christianisme, introduisent un futur, une direction de l’histoire, un vecteur : la création, la Chute, le Messie, son retour et l’avènement du Royaume de Dieu, qui abolit le passé dans l’éternité. Relisez à ce sujet les pages d’Henri Marrou ou de Paul Ricœur.

L’Ancien Régime européen est schizophrène : sur le plan religieux, il adhère évidemment à ce que je viens de dire. En revanche, sur le plan de la cité terrestre (dans le sens de Saint-Augustin) le passé est la source de toute légitimité, de toute norme, et donc ne passe pas vraiment.

Pour les Modernes, le passé passe, l’humanité suit une direction, mais sécularisée, dans le sens où Raymond Aron parlait des « religions séculières ». Il existe une eschatologie des idéologies modernes, mais avec une ambiguïté fondamentale. On veut rompre avec le présent et le passé proche, pour rejoindre un futur lumineux, mais en même temps on pense revenir à un passé plus ancien, une sorte d’Âge d’Or. C’est le mot même de Révolution qui est ambigu : il signifie rupture, mais aussi cycle, retour à l’état de choses ancien.

La Révolution française proclame un retour rousseauiste à l’état de nature, par-dessus l’obscurantisme du Moyen Âge. C’est pourquoi elle prétend s’inspirer de Rome, jusqu’au titre de Premier Consul. C’est rompre avec un passé récent, mais pour rejoindre un passé plus ancien (bien sûr mythifié).

Pour Engels, la société « primitive » était « communiste », avec possession collective des terres. La lutte des classes n’a commencé qu’après sa dissolution. La société sans classes du futur, c’est donc aussi un retour à l’âge d’or.

Selon la dialectique hégélienne, ou celle d’Auguste Comte, ou celle de Marx, l’Humanité passe par des âges successifs. Mais chaque fois le passé est repris et transformé, il ne passe pas vraiment. Dans la même veine on trouve l’historicisme, un courant intellectuel fort répandu dans la deuxième partie du XIXe siècle : tout le présent s’explique par tout le passé. Si les XVIIIe et XIXe siècles ont inventé l’histoire scientifique dans ce contexte philosophique, ce n’est pas par hasard. Finalement le passé ne passe pas si facilement que ça, même pour des révolutionnaires !

Le passé est rusé.

Car le passé est rusé. Tocqueville, dans L’Ancien Régime et la Révolution, note la persistance de structures essentielles de la France monarchique au-delà des circonstances politiques et du discours, et même la réalisation par la Révolution et l’Empire de ce qui n’avait pas été achevé par la monarchie, comme la centralisation du pays. Et de fait Napoléon reprit de nombreuses institutions monarchiques, sous un nouveau nom.

L’Institut de France est un bon exemple de cette ambiguïté : il remonte à l’Institut national de 1793, mais certaines Académies remontent bien plus haut, jusqu’à Richelieu. Comme eût dit Saint-Simon, ce sont des mystères qu’il ne faut pas chercher à pénétrer.

Une problématique similaire avait été bien étudiée pour l’URSS, prise entre le passé russe et le présent soviétique. Elle est une clé d’explication pour la Chine actuelle.

Le problème du rapport entre le passé et l’avenir.

Cependant les hommes ont toujours fait la distinction entre le passé, même légendaire, et le présent. Le vrai problème me paraît être le rapport du présent au futur. Là les conceptions sont très différentes : prévoit-on continuité et permanence, ou une évolution, ou la rupture ? Pour construire l’avenir, faut-il rompre avec le passé, ou s’appuyer sur lui ? On comprend aisément que c’est la question politique, sociale, culturelle essentielle.

Inversement une vraie compréhension du passé n’exige-t-elle pas un point de vue sur l’avenir, au moins la capacité de comprendre que celui-ci sera de toute façon différent et ne sera pas un retour en arrière ? En même temps la vision du passé en dit parfois plus sur la façon dont l’observateur imagine l’avenir que sur le passé lui-même…

Le paradoxe du passé.

Ces questions nous orientent vers le paradoxe du passé. Le passé est passé, par définition, il ne reviendra pas, il est achevé. En même temps le passé ne disparaît pas : ses conséquences demeurent, ses traces se voient, des monuments aux traditions culturelles, nationales, familiales. Et il fait partie de l’âme individuelle ou collective. Ou alors il faut admettre, comme Renan, que l’homme moderne est « un orphelin mort intestat ». Sauf les tenants d’un individualisme extrême, personne ne trouvera cela convaincant ou satisfaisant.

Je vous propose deux voies pour résoudre ce paradoxe :

Le passé est repris dans le présent, en même temps qu’il est constamment réinterprété, dans un processus dialectique constant entre réalité et représentation.

Regardons la science historique : en fait, elle n’est pas tant l’étude de la chronologie que celle des différences et des singularités.

Prenons Hérodote : certes, il a fondé le récit historique. Mais il fait bien plus : il étudie les différentes coutumes ou, comme on dirait aujourd’hui, les différentes cultures des peuples entrés en contact avec les Grecs et les Perses, dont il retrace chaque fois l’histoire singulière. Et il trouve cette diversité très bien et ne manifeste aucun complexe de supériorité, ni aucune tendance à opposer par principe Grecs et Barbares.

En fait, la perception de la différence peut faire prendre conscience du passé, ou du moins de la coexistence de rythmes d’évolution différents : on peut l’expérimenter en sortant de la gare à Venise pour déboucher sur le Grand Canal, en se rendant dans une oasis du Mzab, en visitant le Musée national de Taïpeh… « Un voyage dans le passé », dit-on couramment d’une expérience de ce genre…

Le passé envisagé comme différence permet de comprendre comment le passé continue dans le présent : les différents peuples, et dans chaque société les différentes catégories, les différents individus même, ne sont pas au même stade, le passé ne passe pas partout au même rythme. C’est en particulier là que la distinction entre structures et événements est essentielle.

D’autre part le passé ne donne pas lieu à une mémoire univoque. Les représentations divergentes, contrastées, voire opposées du passé national que peuvent avoir au sein d’un même pays des groupes politiques, sociaux, régionaux, ethniques différents, dont les expériences sont différentes, dont les rythmes culturels ou psychologiques sont très variables, ou encore les mémoires antagonistes entre deux pays par rapport à leur histoire commune, tout cela en apporte l’illustration.

Si en outre on admet que l’humanité connaît depuis le XVIe siècle une tension permanente entre mondialisation et particularismes, le passé et sa rémanence apportent un élément essentiel d’explication. On peut ainsi assumer ou dépasser le paradoxe du passé, si on le comprend aussi comme différence et représentation.

Oubli du passé ?

Une autre façon aussi d’échapper au paradoxe et au poids du passé, c’est de l’oublier. Ou de s’en libérer. Or la référence au passé, tout au moins comme facteur d’explication et d’orientation, est en net recul, dans le discours politique, dans les médias, dans les programmes d’enseignement, encore plus peut-être dans les autres pays occidentaux qu’en France, d’ailleurs. Notre société occidentale actuelle n’innove-t-elle pas dans ce domaine ? Est-ce à cause d’un refus de principe de toutes les déterminations et de la volonté de s’en libérer? Est-ce à cause du recul des grandes idéologies eschatologiques du XIXe siècle, dont j’ai souligné le rapport étroit avec l’histoire ?

Mais justement, les Sciences historiques aussi évoluent : l’histoire universitaire tend à se dissoudre dans l’ensemble des « sciences sociales », ou alors elle étudie le passé non plus comme une réalité et comme un facteur d’explication du présent, mais avant tout du point de vue des représentations que s’en font nos contemporains. C’est la société actuelle qui devient en fait l’objet de la recherche, ce qui est une autre façon, sinon d’oublier, du moins de relativiser le passé.

L’oubli du passé ne risque-t-il pas de conduire à une perte de repères, à une dégradation de la culture, de la vie civique, à l’absence de projet collectif, à une politique de pure gestion ? Mais vous allez me dire que les Français se passionnent pour les Journées du Patrimoine, pour les émissions historiques, pour les livres d’histoire, pour l’histoire locale ? Il y a deux explications possibles : les Français éprouvent-ils le besoin confus de renouer avec leurs racines, de retrouver des repères, en particulier dans une période de bouleversement des horizons, provoqué par la construction européenne et la mondialisation ?

Ou alors leur curiosité pour l’Histoire se détache-t-elle de la notion d’un récit collectif et d’une réelle causalité historique : leur besoin de passé subsiste-t-il, mais sous la forme d’un sentiment vague, d’une recherche de la proximité ? Devient-il un objet de consommation, comme les autres formes de consommation culturelle ?

Les vengeances du passé : il ne se laisse pas oublier

Mais le passé se venge, il ne se laisse pas oublier. Ainsi les peuples des Balkans ou d’Europe centrale au XIXe siècle, passés brutalement de l’oubli de leur passé à une véritable obsession historique. Ainsi la France des années 1940-1944, un temps sinon occultée, du moins aseptisée, qui fit brutalement irruption dans la conscience nationale à partir des années 70. Cette réalité d’expérience induit deux modes de réaction.

La réinterprétation et la reconstruction du passé

D’abord ces retours en force contribuent au phénomène de reconstruction du passé, de recomposition, d’appropriation. On le reconstruit en fonction de sa vision du présent et de son projet pour l’avenir. Cela a toujours existé, des récits légendaires flatteurs des cités grecques aux généalogies royales, ou, sous une forme caricaturale, en URSS, à chaque changement de ligne politique, ce qui avait conduit à la formule célèbre : « en URSS, il n’y a rien de plus difficile à prédire que le passé… ».

Car tout est construction chez l’homme, le passé est donc constamment réinterprété, reconstruit. Cela vaut au niveau individuel comme au niveau collectif. Le discours politique repose sur une analyse du présent, un projet pour l’avenir, mais aussi sur une vision reconstruite du passé, tantôt sciemment, tantôt par un processus complexe de triage, de mémoire sélective, de réinterprétation. Lavisse, dans sa monumentale Histoire de France, fait magnifiquement œuvre d’historien, mais en même temps il construit un socle d’histoire nationale pour la IIIe République.

Mais aussi l’obsession du passé ?

Mais parfois aussi le passé occulté se venge, et revient jusqu’à l’obsession. Ce fut la génération des années 60 en Allemagne à propos de la période nazie, quand les enfants demandaient à leurs parents quelle avait été leur attitude sous Hitler, ce furent les réactions en France à propos de Vichy dans les années 70 et depuis. C’est la mémoire retrouvée des divers génocides, en Europe et ailleurs.

Ce phénomène est tout à fait compréhensible étant donné l’importance du passé pour l’âme humaine. Les peuples comme les individus ont droit à leur mémoire. En même temps des excès ou des dangers sont possibles. Il n’est pas souhaitable, ni pour les personnes ni pour les sociétés, de vivre dans le passé de façon obsessionnelle.

Cela pose le problème des lois mémorielles, qui se sont multipliées dans tout l’Occident depuis les années 1970. On en comprend certes les raisons, et elles relèvent des autorités législatives et des pouvoirs politiques. Les historiens ne sont pas fondés à s’y opposer au nom de leur corporation (en tant que citoyens ils restent évidemment libres de leur opinion à leur sujet). Mais ils ont le devoir de rappeler que ces lois ne doivent pas nuire à leur liberté de recherche et d’expression.

En fait le devoir des historiens, ce n’est pas tant le devoir de mémoire que le devoir d’explication. « Raconter comment les choses se sont réellement passées », disait Ranke. La mémoire divise, la science historique objective unit.

Danger de l’instrumentalisation du passé

En effet, le danger, c’est l’instrumentalisation du passé. Elle a toujours existé, pour justifier des revendications, ou pour disqualifier l’adversaire. On a connu les reconstructions biaisées du passé national auxquelles se livraient maints Etats depuis le XIXe siècle, et encore plus les régimes totalitaires, de la Rome impériale revue par Mussolini à l’URSS de Staline ou à l’Europe de l’Est communiste.

Mais le risque d’instrumentalisation acquiert une qualité nouvelle, avec la tendance à la judiciarisation de l’histoire, au niveau national mais aussi international, avec la revendication de réparation de méfaits historiques (restitution d’œuvres d’art, réparation de l’esclavage, indemnisations de toute nature…).

La gestion du passé

Ceci dit, le passé est certainement une chose trop sérieuse pour l’abandonner aux seuls historiens. Les responsables politiques s’en préoccupent, et veillent aux célébrations nationales ou collectives. Parfois il s’agit d’exorciser le passé, de le dépasser, pour permettre une œuvre de reconstruction politique, comme Louis XVIII en 1815 (« Union et oubli », proclamait-il) ou l’Espagne à la mort de Franco, ou encore la réconciliation franco-allemande.

Inversement on peut prendre à bras le corps un passé complexe, conflictuel, pour lui donner un autre sens et permettre à une collectivité fragmentée de se retrouver : c’est l’exemple des musées d’histoire de Washington, où les différentes composantes de la population américaine trouvent leur place, ainsi que de l’instauration des « Black studies » dans les Universités, ou du développement de la « Global history », censée dégager l’histoire du paradigme « blanc, mâle, et mort ». On pourrait parler d’une stratégie de la mémoire : on est passé de l’exceptionnalisme américain isolationniste (« God’s own country », « The city on the Hill ») à l’idée que les États-Unis résument en eux le monde entier et que cela légitime leur leadership…

En Europe, de façon intellectuellement plus satisfaisante pour l’historien, se développe l’histoire comparée. Il s’agit de retrouver les éléments communs du passé européen derrière l’écran des historiographies nationales nées au XIXe avec le concept d’État-nation. Cela entraine certaines conséquences dans l’enseignement, comme les manuels d’histoire commun (en particulier le manuel franco-allemand).

Conclusion

Le passé est donc avant tout le lieu de la singularité, de la différence. Il passe, mais sur des rythmes différents selon les populations et les individus. Le passé n’est pas une contrainte univoque, mais un champ de forces. Ainsi compris, assimilé, dépassé de façon dialectique, en évitant aussi bien l’oubli que l’obsession, le souvenir et l’étude du passé permettent non seulement de mieux comprendre le présent, mais d’éclairer l’action pour l’avenir.



Georges Henri SOUTOU *

Agrégé d’Histoire, Docteur d’État, Georges-Henri Soutou a notamment enseigné à la Sorbonne (Paris-IV) et à Sciences Po Paris. Après une thèse sur les buts de guerre économiques de la Première guerre mondiale, il s’est spécialisé sur l’histoire des relations internationales au 20e siècle, particulièrement des relations franco-allemandes depuis 1945 et de la Guerre froide. Il est aujourd’hui membre du conseil de rédaction de plusieurs revues et préside l’Institut de Stratégie Comparée (ISC-CFHM). Il dirige le Centre de Recherches humanistes (Fondation Thiers) de l’Institut de France.


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