Freedom of speech imprisoned in Iran. A woman artist thrown to jail


Elle a 28 ans, elle s’appelle Atena Farghadani, c’est une artiste iranienne, elle est belle comme un coeur, elle est peintre et caricaturiste et vient d’être condamnée à 12 ans de prison. Son crime: «avoir insulté» les élus du parlement iranien, le Majlis ( مجلس), en les représentant sous forme d’animaux dans une caricature diffusée sur les réseaux sociaux (voir illustration). On l’accuse de s’être mise hors la loi pour avoir ainsi critiqué une loi qui restreint le contrôle des naissances et le droit des femmes et les hommes à la contraception. Dans l’acte d’accusation on lui reproche aussi pèle -mêle une «activité contre-révolutionnaire» et de s’être rapprochée de sectes «déviantes», les Bahais qui sont largement persécutés en Iran.

Arrêtée en aout 2014, Atena Farghadania été incarcérée jusqu’au mois de novembre et a eu à subir des conditions de détention particulièrement difficiles. Malgré l’acharnement de ses gardiens à l’humilier, elle réussit tant bien que mal à dessiner en récupérant des tasses à café en carton qu’elle transformait en support papier, elle a été battue parce qu’elle refusait de se dénuder à l’occasion d’une fouille, c est ce que révèle Amnesty international.

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Atena Farghadani a été nouveau incarcérée en janvier de cette année pour avoir mis en ligne en décembre une video sur You Tube et où elle dénonçait les sévices et tortures qu’elle eut à subir. À la suite d’une grève de la faim elle a fait une crise cardiaque et depuis lors est en détention en confinement solitaire dans la prison d’Evin زندان اوین‎ de Téhéran de sinistre réputation.

Cette répression, ces attaques aux Droits de l’Homme (et de la femme!), culminent depuis quelques années en Iran. Nombre d’intellectuels et d’artistes iraniens ne supportent plus cette gangue d’arriération et cette répression qui s’abat sur leur pays et très nombreux sont ceux qui cherchent à quitter l’Iran. Sous le voile des apparences, il faut y déceler aussi la lutte feutrée que se livrent les partisans du Guide Suprême ( رهبر معظم), Ali Khamenei علی حسینی خامنه‌ای et ses partisans, les pasdarans, Gardiens de la Révolution islamique (سپاه پاسداران انقلاب اسلامى, ) au président Hassan Rohani حسن روحانی, élu en 2013 et qui cherche une ouverture avec l’Occident. Tout le pouvoir réel demeure entre les mains de l’ultra-conservatisme et de l’islamisme radical incarné par Ali Khamenei.

Pierre-Alain Lévy


WUKALI 05/06/2015

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