Subtle puns and plays on words
Dans la belle langue de Voltaire, laquelle, soit dit en passant est également la mienne, il est souvent question des « uns » et des « autres« . Il est de notoriété qu’ils sont difficilement inséparables, de même que Samson et Dalila, Castor et Pollux, Laurel et Hardy, Roux et Combaluzier ou encore Jacob et Delafon et, pour ne pas frustrer les patriotes, le régiment de Sambre et Meuse. N’étant pas rémunéré au mot comme les moines copistes du Moyen Age, je passerai sous silence les innombrables duos célèbres passés ou présents.
Mais revenons à nos moutons : Chaque élément d’un duo possède néanmoins sa propre personnalité, ses propres qualités ou défauts et l’on associe aisément une image à chacun, nonobstant un certain anonymat qui est souvent de mise.
Pour illustrer mon propos, je dois reconnaître que je serais bien en peine de décrire aussi bien Roux que Combaluzier... Quelle « bobine » ont-ils ?
Pour les « uns » et les « autres » on se heurte à un problème bien plus compliqué à résoudre que celui de la quadrature du cercle ou de la détermination du sexe des anges (le narrateur émet comme postulat que ces derniers existent).
Pour employer une expression quelque peu familière, voire frisant avec la vulgarité, mais que l’on acceptera comme un néologisme, les « uns » comme les « autres » sont « Multi-tronches »…
Il est évident que les « autres » se moquent pas mal de ce que font les « uns » ce qui est un non sens car les « uns » sont inséparables des « autres » quand on vient à les évoquer.
Sur les « uns » on peut dire beaucoup de choses. Doit-on pour autant pour autant négliger les « autres » lesquels, à priori, bénéficient des dispositions inscrites dans le déclaration des Droits de l’Homme donc aux mêmes égards que les premiers sus-cités.
Reconnaissons néanmoins que les « uns » sont souvent différents…
Autrement dit, les « uns » sont aux « autres » ce que les « autres » sont aux « uns » et je traiterai des « unes » ultérieurement pour ne pas compliquer mon propos de ce jour et prendre le risque de soulever une polémique inopportune .
Les « uns » sont condamnés à vivre avec les « autres » et réciproquement et vous aurez implicitement compris que si l’ont supprime les « uns », les « autres » n’ont plus leur raison d’être; de même que si les « autres » disparaissent, les « uns » ne sont plus que néant, vacuité.
Il arrive fréquemment que dans notre langage, la façon dont nous évoquons les « autres » est plus ou moins péjorative, sinon méprisante. Doit-on pour autant tolérer un tel ostracisme ? Mais reconnaissons que certaines règles de préséance suggèrent cet état de fait car on dit toujours « les uns après les autres » Alors ! Faut savoir ! Serait-ce la suprématie des » uns » sur les « autres » ? Il est vrai que l’on prête nombre de qualités aux « uns » dont, à l’évidence, ne peuvent se prévaloir les « autres » !
Ainsi les « uns » sont patients, capables, disponibles, dispensables, et la liste est loin d’être exhaustive.
Une autre notion vient confirmer que l’indéfectibilité est parfois un leurre; rappelons en effet que les « uns » sont séparables ! S’ils sont séparés que deviennent -ils ? conservent-ils la qualité attribuée aux « uns » ? tombent-ils dans la dissidence pour rejoindre les « autres » ?
Un fait est indéniable: les « uns » sont définis ce qui, aspect non négligeable, permet de les distinguer des « autres ». Toutefois, rappelons que bien souvent les « uns » se moquent bien de ce qui peut arriver aux « autres ».
Question subsidiaire mais incontournable : les éléments constitutifs des « uns » et des « autres » sont interchangeables, on peut être indifféremment « l’un » ou « l’autre« , quand les « uns » se regardent dans un miroir, ne voient-ils pas les « autres »? Pour changer d’état, il suffit de traverser ce miroir.
À suivre…
Philippe Thilloy
WUKALI 30/01/2016
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