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Le fanatisme ne serait-il pas avant tout le rejet de la femme ?

par Pierre-Alain Lévy

Relier le fanatisme au rejet de la femme, il est bien des manières d’aborder un tel sujet, un simple coup d’oeil sur nos journaux au quotidien nous en fournit la démonstration. On peut être polémique, partisan, analytique, académique ! Dans cet article  F. B Cousté a choisi un angle d’étude à travers une approche transversale et culturelle fondée essentiellement sur les corpus d’essence religieuse. C’est un travail très riche et documenté, un maillon dans un tissu culturel à l’échelle de l’histoire humaine et qui n’épuise en rien le sujet. D’autres approches sont bien évidemment envisageables, politiques, psychanalytiques, ethnologiques, sociologiques, sémiologiques, culturelles, etc. Nous y reviendrons.
P-A L


Comment, à pareille question, ne pas répondre positivement ! Non sans quelques nuances, toutefois… Aussi ferai-je le départ entre régimes religieux et profanes, publics et domestiques – et ce, de manière rhapsodique, sous différents climats.

Or qu’est-ce que le fanatisme…*

Sinon le refus de l’existence de l’autre, voire parfois de soi-même – s’accompagnant d’une série d’actes censés correspondre à un idéal. Actes ordinairement dépourvus de stratégie ou même d’esprit tactique… Le geste suprême consistant en le meurtre ou l’attentat – notamment s’il est lié au sacrifice de la vie de son auteur.

Dépourvu de base idéologique solide, le fanatisme est ordinairement le fruit d’une « illumination » ; il est le fait de personnages qui se qualifient volontiers de « born Again »…

Autre caractéristique du fanatisme : un discours imprécateur, dénonçant – au nom du Bien et de la Vérité – l’objet de sa haine : l’impie, le mauvais musulman, le sexe féminin, l’ennemi de classe, le juif, l’autre quoi !

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Si l’on en croit la psychanalyse, il s’agirait là, soit de Thanatos, soit d’un Éros perverti – pulsion de mort ou de destruction – les idéologies n’étant plus, dès lors, qu’alibis, prétextes ou références identitaires… À l’origine de tout fanatisme, on trouve, en effet, la blessure narcissique d’êtres fragiles ou marginaux – à qui leur « conversion » apporte un réconfort inespéré.

Le fanatique aspire, en outre, à l’universalisme, à une Babel où chacun serait « frère » – apostolat propre à l’islam et au christianisme… Et de massacrer sans remords tous les récalcitrants : djihad aujourd’hui, mais aussi Inquisition médiévale, massacre de la Saint-Barthélemy (1572) et, aux XVIe et XVIIe siècles, procès en sorcellerie – de femmes notamment : ainsi, en la seule année 1625, à Bamberg, siège épiscopal, aura-t-on brûlé 600 « sorcières ».

Se refusant à tout prosélytisme, le judaïsme fait glorieuse exception…

Toutes les religions ont été originellement violentes : volonté de guerre sainte, au nom d’une vérité absolue… Et ce, qu’elles fussent polythéistes ou monothéistes : les juifs avec leurs zélotes, les chrétiens leurs croisés, les musulmans leurs djihadistes. Seul, l’islam demeure « fondamentaliste », « littéraliste », marqué du sceau guerrier de ses origines… Quant à ses prétendus réformateurs, ils ne se manifestent que bien discrètement : « Plus inquiétant que le bruit des bottes est le silence des babouches ! »…
[Au risque de l’injuste procès que l’on fait aujourd’hui à la grande Élisabeth Badinter, qui a dit sur France Inter : « Il ne faut pas avoir peur de se faire traiter d’islamophobe »]

Excessive discrétion, tendant à justifier le bien méchant propos selon lequel il n’y aurait, aujourd’hui, de réformateurs de l’islam qu’« à la Sorbonne ou dans les cimetières »…

[**Misogynie des religions*]

Est-il religion qui ne fût d’emblée misogyne ? Misogynie bien sûr fondée sur la peur des femmes…

Hormis quelques déesses-mères [telles la déesse celtique Brigitt, la Sophia des Russes, Mout en Égypte ou la Freyja du panthéon nordique], on ne peut guère citer qu’une seule religion authentiquement matriarcale :

• le Shaktisme (composante de l’Hindouisme), qui considérait l’énergie comme d’essence féminine. Au-dessus de [**Shiva*], la déesse[** Shakti *] régissait, en effet, le balancier temporel…

• Mais, dès le Moyen Âge, cette tradition dépérira… L’[**Inde*] n’est-elle pas aujourd’hui le pays du viol, par excellence ? Ainsi, en août 2015, dans l’État de l’[**Uttar Pradesh*], deux sœurs (dont l’une n’a que 15 ans) ont été condamnées à être « collectivement violées », au motif… que leur frère s’était enfui avec une femme mariée !

• Rendons toutefois hommage à certain mouvement féministe indien qui – pour lutter contre la « malédiction divine des menstrues » et « l’animalisation » de la femme – mène une campagne intitulée « Happy to bleed » (heureuses de saigner), inscription que ses militantes brandissent sur des serviettes hygiéniques…

Les religions dites [**« du Livre »*] traitent systématiquement la femme comme un être inféodé (porte-pipe ou sous-verge). Confessions « à la braguette mystique », hasarderai-je…

[**Le Judaïsme, socle fondateur des trois monothéismes*]

<doc3367|left>• Voici quelle est, dans la [**Torah*], la prière du matin : </doc3367|left>

« Sois béni, Seigneur Dieu, qui ne m’a pas fait femme ». Action de grâce reprise dans la bénédiction : « Merci Seigneur, qui n’a fait de moi ni un païen, ni un esclave, ni une femme ».

• Les filles d’Ève ne sont-elles pas, en effet, impures lorsqu’elles ont leurs règles et, singulièrement, après un accouchement ? (Lorsqu’il s’agit d’un garçon, la souillure dure 7 jours, le double lorsqu’il s’agit d’une fille…)

• Et si la judéité passe par les femmes, c’est bien parce que « Mater semper certa est, pater nunquam » (l’identité de la mère est toujours certaine, celle du père jamais).

• Dans la Torah, les patriarches sont polygames – et lorsqu’est évoqué leur patrimoine, les femmes sont recensées avec le bétail ! À la mort du mari, une femme sans enfant est transférée au frère de celui-ci. C’est le « lévirat ».

• Dans L’Ecclésiaste enfin (dernier volet de la Torah), il est prescrit : « Au milieu des femmes ne t’assieds pas – car, de la femme, émane la méchanceté ! »

• Signalons qu’en France aujourd’hui, on n’ordonne toujours pas de femmes rabbin… Elles sont toutefois quatre aujourd’hui – mais ordonnées à l’étranger : [**Delphine Horvilleur*] (à New York), [**Célia Surget *] (à Londres), [**Pauline Bebe*] et [**Floriane Chinsky *] (à Jérusalem).

[**Le Christianisme *]

• [**Épître de saint Paul *] aux Corinthiens, chapitre XIV, verset 34 : « Mulieres in ecclesiis taceant, non enim permittitur eis loqui » [Que les femmes se taisent dans les assemblées, car il ne leur est pas permis d’y parler].

• 1re Épître de saint Paul à Timothée, II, 11-2 : « Mulier in silentio discat. Cum omni subjectione. Docere autem mulieri non permitto neque dominari in virum, etc. » [Que la femme reçoive l’instruction en silence, avec une entière soumission. Je ne permets à la femme ni d’enseigner, ni de prendre autorité sur l’homme ; elle doit se tenir dans le silence. Car Adam a été formé le premier, Ève ensuite. Ce n’est pas Adam qui a été séduit, c’est la femme qui – séduite – est tombée dans la transgression.]

• En 1595, un certain Acidalius Valens publiait « Disputatio nova, contra mulieres, qua probatur eas homines non esse ». Où il est démontré que les femmes ne sont pas des êtres humains, mais des animaux (in Bayerische Staatsbibliothek, Munich).<doc3368|center></doc3368|center>

• Bien après le célèbre « Taceat mulier in ecclesia » de l’apôtre Paul, on peut citer le « Taceat mulier in politicis » de Napoléon à une Mme de Staël qui l’insupportait… Et, bien sûr, le « Taceat mulier de muliere » proféré par l’auteur de Zarathustra, qui fait dire à son héros : « Tu vas chez les femmes ? n’oublie pas le fouet ! » (en probable souvenir cuisant des froideurs de Lou Andréas-Salomé).

• L’Église catholique refuse toujours l’ordination des femmes – à l’argument que « Les Écritures ne disent pas que les femmes sont des êtres humains » (www.womenpriests.org/fr/traditio/eugene.asp). Même point de vue dans la Déclaration de la Sacrée Congrégation pour la doctrine de la foi, intitulée : « Inter Insignores » (1976). Lors du dernier synode (octobre 2015), on aura pu entendre, de la bouche même d’un archevêque : « Si elles entrent, on est foutus ! »

Jésus Christ était certes moins macho que Paul : ne s’est-il pas entretenu avec la Samaritaine ? n’a-t-il pas sauvé la femme adultère de la lapidation ? et choisi Marie de Magdala (prostituée repentie qu’il aurait épousée, dit-on) comme premier témoin de sa Résurrection ? Il n’empêche que, pour lui : une femme doit obéir, se taire, porter le voile et engendrer ! Elle est, bien sûr, interdite d’apostolat…

[**L’Islam *]

Voici, empruntées au [**Coran *] quelques éloquentes sourates

• Sourate 2, verset 223 : « Vos épouses sont pour vous un champ de labour. Allez à votre champ quand vous le voulez. »

• Sourate 4, verset 11: « Allah vous commande, dans le partage de vos biens entre vos enfants, de donner au fils la portion de deux filles. »

• Sourate 4, verset 34 : « Quant aux femmes dont vous craignez la désobéissance, admonestez-les, reléguez-les dans des chambres à part, et frappez-les ! »

• Sourate 33, verset 59 : « Prescris à tes épouses et à tes filles d’abaisser un grand voile sur leur visage ! »

• Sourate 60, verset 11 : « Les fillettes ne sont qu’une part du butin que le djihad, sur ordre d’Allah, rapporte à ses serviteurs. » <doc3369|center></doc3369|center>

Et, pour sa part, le[** Prophète*] n’a-t-il pas décrété (Hadith 114) :

Le témoignage de deux femmes équivaut à celui d’un homme

• Une femme ne doit jamais se refuser à son mari, serait-ce sur la selle d’un chameau

• Quand un homme et une femme sont ensemble, Satan est au milieu d’eux

• Vous, les femmes, formez la majorité des habitants de l’enfer.

[**Port du voile, dans les religions monothéistes*]

• Son obligation trouve son origine dans une croyance sémitique (attestée en Mésopotamie, dès le XIIe siècle avant J.-C.) qui considérait la chevelure de la femme comme reflet de sa toison pubienne… Aussi le port du hidjâb fut-il déclaré obligatoire : « Les femmes mariées n’auront pas leur tête découverte ; quant aux prostituées, elles ne seront pas voilées » [tablette dite « A40 » du roi assyrien Téglath-Phalasar 1er]. Et cela, dix-sept siècles avant Mahomet !

• Dans la Bible hébraïque, le port du voile est seulement conseillé – signe de modestie en présence des hommes…

• Quant aux chrétiens, citons derechef l’apôtre Paul (chapitre VIII, verset 54) : « L’homme ne doit pas se voiler la tête : il est l’image et la gloire de Dieu, mais la femme est la gloire de l’homme. Voilà pourquoi la femme doit porter sur la tête la marque de sa dépendance ».

• Si, à l’église aujourd’hui, les femmes ne se couvrent plus guère la tête, les hommes doivent toujours y entrer, impérativement, tête nue.

[**Les choses ont-elles vraiment changé ? *]

Citons l’affligeant best-seller de la journaliste italienne Costanza Miriano : « Sposati e sii sottomessa » (Marie-toi et sois soumise). Cette jeune journaliste a été reçue par le pape François en personne, et son essai reconnu – par L’Osservatore Romano, organe du Vatican – comme : « positivement évangélisateur ».

Traduit aux bons soins de l’archevêque de Grenade, cet ouvrage (Cásate y sé sumisa) est aujourd’hui, en Espagne, un bestseller (15e des meilleures ventes). Ajoutons que Javier Martínez Fernández, l’archevêque en question, a – dans son dernier sermon de Noël – légitimé le viol pour les femmes qui ont avorté : « Violez-les (a-t-il proféré) parce qu’elles le méritent »… Et de comparer l’avortement au nazisme – mais en plus épouvantable encore ! Pour vous faire une religion, sachez que ce saint ouvrage vient d’être traduit en français, aux éditions du Centurion, 2015.

Si l’on croit la démonologie médiévale, Lilith, première épouse d’Adam (son égale, car non issue de lui) était, dit-on, «insoumissible» et sexuellement dépravée.
Quant à Pandora, autre déesse-mère, on sait l’abîme de douleurs dans lequel sa funeste curiosité plongea l’humanité – mettant fin à « l’Âge d’or », règne de Saturne…
Passons rapidement sur la reine noire Califia, amazone régnant sur une armée de femmes, que tant appréciait la regrettée[** Niki de Saint-Phalle*]…

Oublions également les exactions prêtées à la Reine Margot en sa bonne Tour de Nesle…

En perspective historique, rappelons que – pour avoir prôné la liberté de pensée – la mathématicienne grecque Hypatie (355-415) fut, à Alexandrie, successivement violée, lapidée, puis brûlée par de pieux moines chrétiens…

Au XVIIIe siècle, en France, les hommes de la bonne société étaient, dit-on, « les marionnettes des femmes ». Il n’est que d’évoquer les salons de [**Mmes du Deffand, Geoffrin, Helvétius, de Staël,*] etc. Non moins que la très emblématique marquise de Merteuil, personnage du roman épistolaire Les Liaisons dangereuses, chef-d’œuvre de [**Choderlos de Laclos.*] Personnage d’une rare perversité illustrant admirablement le bien méchant propos selon lequel « les femmes n’ont conscience de leur pouvoir que pour autant qu’elles en abusent ».

D’où la revanche, bientôt, des sans-culottes ! Ainsi[** Marie-Antoinette*] sera-t-elle taxée des pires turpitudes, et les « personnes du sexe » reléguées au domaine privé – sauf à être taxées de « filles publiques ». Au pied de la guillotine, on toléra toutefois quelques tricoteuses…


Hors le champ religieux, le fanatisme tel qu’il a pu, hélas ! s’exprimer au XXe siècle – nazisme et communisme – aura relégué les femmes à des fonctions essentiellement reproductrices. Au service d’objectifs démographiques – de puissance militaire (en Allemagne nazie) ou de production (en URSS) et ce, afin de remplacer les hommes à l’usine et aux champs.

Idéologies assurément machistes…

[**Qu’en est-il présentement ?*]

• Hommes et femmes possèdent certes des caractères, à la fois, masculins et féminins. Il est toutefois plus facile, pour une femme, de se doter aujourd’hui d’attributs masculins que, pour un homme, d’attributs féminins – cela étant alors jugé dégradant [tout le monde n’est pas[** David Bowie*] ou[** Iggy Pop*], icônes bisexuelles]. Ainsi un petit garçon jouant à la poupée soulèvera-t-il bien des interrogations, cependant qu’une fillette jouant aux petites voitures ou à des jeux scientifiques jouira d’une considération accrue.

• Il est clair qu’aujourd’hui, les femmes réussissent mieux que les hommes dans quasiment tous les domaines – en témoignent leurs résultats à l’école et à l’université. Si, en série S, la parité est quasiment acquise, une différenciation se manifeste toutefois au niveau des options : les filles visant plutôt les professions dites humanistes, et les garçons les métiers davantage techniques…

• À l’École, on parle désormais de « fracture sexuée » – les garçons apparaissant comme les grands perdants du système éducatif, « le sexe faible »… Ainsi, à 15 ans, un garçon sur trois (et seulement une fille sur huit) n’a pas acquis le niveau minimum en lecture. Les trois-quarts des décrocheurs sont des garçons… Chose due – notamment dans les milieux de récente immigration – à un refus de l’échec et des sanctions [machisme ordinaire, culture exacerbée de la virilité], face à un corps enseignant par trop féminisé. Absence donc, pour les garçons, de modèles identificatoires… Cependant que les filles font preuve d’une bien plus grande adaptabilité au système scolaire.

• Dans nos sociétés occidentales, la parité fait certes de notables progrès, bien que « plafond de verre » et « plancher collant » ne semblent pas près de disparaître – une femme devant toujours en faire davantage qu’un homme pour accéder au même niveau de responsabilités. Dans l’entreprise aussi bien que dans le monde politique… Mais aussi dans l’horreur : ainsi de ces gamines djihadistes qui incitent des enfants de un an à jouer au football avec des têtes coupées…

• Pour la réduction des disparités sexuelles, la[** France*] occupe le 15e rang (sur les 198 États de la planète), l’[**Islande,*] le 1er rang. Nous sommes toutefois en tête pour la réduction des inégalités dans les domaines de l’éducation et de la santé [Forum économique mondial, 2015].

[**Quid de la « faiblesse des femmes » ? *]

• Il s’agit là, à bien des égards, d’une idée reçue. Certes, la force brutale appartient toujours au sexe impair ! Mais les veufs ne courent guère les rues…

• Quant à cette prétendue « faiblesse », il n’est que de citer les noms de : [**Sappho*] (630-580),[** Hypatie*] (350-415),[** Hildegard von Bingen *] (1098-1179), [**Christine de Pisan *] (1364-1430), [**Marie de Gournay *] (1565-1645), [**Olympe de Gouges *] (1748-1793), [**Louise Michel*] (1830-1905), [**Hannah Arendt*] (1906-1975), [**Dolores Ibárruri*], « la Pasionaria » (1895-1989), la philosophe [**Simone Weil *] (1909-1943) – pour ne citer que de grandes disparues… Et, parmi nos chefs d’État : [**Golda Meir*], [**Indira Gandhi,*] [**Angela Merkel,*] [**Tsai Ing-wen*] – voire, peut-être bientôt, [**Hillary Clinton *].<doc3370|center></doc3370|center>

• Sans oublier qu’ont été conquis, de haute lutte des bastions farouchement hostiles aux femmes que furent longtemps l’[**Institut de France*] ou le[** Grand-Orient.*]

Bien plus pragmatiques que les hommes, les femmes ont peu de goût pour l’abstraction ; d’où leur quasi-absence des disciplines parfaitement « schizophréniques » (i.e. dépourvues de lien avec la réalité) que sont les mathématiques pures et la composition musicale – particularisme qui tient, d’évidence, à leur profond accord avec les rythmes naturels, leur capacité d’enracinement, leur puissance vitale… Elles sont aussi bien moins crédules et naïves que les fils d’Adam (quelles que soient les vengeresses plaisanteries dont ces malheureux accablent « les blondes »). De même, les femmes évitent, le plus souvent, les conduites hasardeuses, et n’ont guère de goût pour l’absurde et le nonsense.

Dans l’histoire de l’humanité, la lutte des sexes (« misogynie vs misandrie ») est certes antérieure à la lutte des classes… N’a-t-on pas mis en lumière – et cela, dès le paléolithique – les comportements centrifuges des mâles, centripètes des femelles ? De toute manière, hommes aussi bien que femmes ne se sentent-ils pas toujours plus à l’aise et libres de s’exprimer parmi celles et ceux de leur propre sexe ?

Le fanatisme peut être aussi le fait des femmes – envers les hommes naturellement – mais aussi (lorsqu’elles se sentent en concurrence) envers leur propre sexe. Personnages de la vamp, de la femme fatale – Salomé, Carmen, L’Ange bleu

Si, en effet, dans la compétition sexuelle ou sociale, l’homme peut être « un loup pour l’homme », la femme peut ne pas être moins « une hyène pour la femme ».
Même s’il ne s’agit là que de cas d’espèce (tel celui d’une[** Meryl Streep*] dans Le diable s’habille en Prada). Signalons toutefois l’existence d’un joyeux collectif anarcha-féministe intitulé : « Hyènes en jupons » !

« Un maître sur lequel régner ! » Si l’on devait en croire le bon[** Lacan*], c’est ce que rechercheraient la plupart des femmes… Composante sadomasochiste qui a heureusement tendance à se résorber, aujourd’hui… <doc3371|center></doc3371|center>

Il ne faudrait toutefois pas que les femmes qui souhaitent se consacrer à leurs enfants, s’occuper de leur maison, se sentent culpabilisées, affligées du… « Complexe de Cendrillon », sentiment né de l’éducation différenciée des hommes et des femmes. Lesquelles, outre le Prince charmant, guigneraient un chef, un maître, un boss. Cela pouvant peut-être expliquer cette chronique pénurie de candidates aux postes de responsabilité que chacun déplore – plus ou moins hypocritement… « Plancher collant » et « Plafond de verre » ne seraient peut-être pas seuls à mettre en cause !

Versus la théorie du genre, il est un mot d’ordre frappé au coin du bon sens : « Hommes et femmes rassemblons-nous, ne nous ressemblons pas ! »

Dussent s’en étouffer les féministes radicales, telle une [**Simone de Beauvoir*] qui, naguère, pondit cette énormité : « On ne naît pas femme, on le devient » (propos fort heureusement recadré par la féminologue[** Antoinette Fouque *] qui le qualifia de « plus grande ânerie du siècle »).

Dussent aussi s’en étouffer les apôtresses du SCUM Manifesto de Valerie Solanas, qui prônent l’éradication des hommes (SCUM étant aussi l’acronyme de « Society for Cutting-Up Men »). Ces bonnes personnes ne soutiennent-elle pas, en effet, que « l’intelligence des mâles n’est que vulgaire outil au service de leurs pulsions » ? Et je ne résiste pas au plaisir de citer leur merveilleuse formule : « Une femme sans homme, c’est comme un poisson sans bicyclette ! »

[**En conclusion…*]

Malgré tous les contre-exemples qui, pour la plupart, ne concernent que les femmes occidentales -, la condition des femmes sur la planète ne cesse d’empirer (viols, mutilations, esclavage, lapidations, massacres), digne des pires films d’épouvante.

Comportements dus à la haine qu’inspirent un peu partout les femmes, laquelle trouve ses racines dans cet égarement que sont les religions. Le sujet est loin d’être épuisé…

Et si je ne vais pas jusqu’à reprendre le mot de [**Mark Twain*], selon lequel « la religion a commencé quand le premier escroc a rencontré le premier imbécile », je dirais, quant à moi – dussé-je me faire (une nouvelle fois) taxer de blasphème – que… « si Dieu n’existe pas, c’est bien là sa seule excuse » !

<img3743|right>Francis B. Cousté</img3743|right>


WUKALI 01/07/2016
*Courrier des lecteurs *] : [redaction@wukali.com
Illustration de l’entête: Swin Cash, double championne NCAA, triple championne WNBA.ESPN. The Mag body Issue 2013

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