A first novel, just brilliant !
When some sort of a halfwit turns into a serial killer


Bravo [**Laurent Saulnier *] ! Un premier roman tout à fait bien ficelé, une intrigue surprenante, bref un excellent moment de lecture.

C’est l’histoire d’un mec, un jeune garçon légèrement, très légèrement dérangé au niveau du cerveau, une sorte d’autiste vivant renfermé sur lui même. Le cadre est peu réjouissant. Ses parents ont aménagé avec sa sœur et lui dans une ancienne maison de garde-barrière coincée entre la voie ferrée et l’autoroute. Le père est mort un jour dans son fauteuil, la sœur est partie, travaille à la supérette de la ville, restent la mère et ses poules et lui qui est employé à la station service de l’autoroute. Il a une ambition : devenir le manager de la station service et un rêve : partir avec la Pontiac Bonneville familiale.

Car le père a eu un coup de folie il a acheté une Pontiac Bonneville mais celle-ci ne fonctionne plus et il est quasiment impossible de trouver une personne pour la réparer. Souvent notre héros se rêve roulant au volant de cette belle Américaine, loin de son univers quotidien, loin dans une France dont les paysages, dans son univers ressemble grandement à ceux des États Unis d’Amérique. Il a comme passagère la belle Julia, la livreuse d’essence l’imaginant vêtue non dans sa combinaison de travail habituelle mais d’un mini short en jean et surtout d’un tee shirt moulant sa belle poitrine. Julia avec qui il a échangé tout au plus une dizaine de banalités. Fantasme quand tu nous tiens.

Olécio partenaire de Wukali

Tant que la Pontiac n’est pas réparée, il roule avec la vieille Ford familiale. Non seulement il est très difficile de trouver un mécanicien capable de remettre en route l’américaine, mais en plus le coût risque d’être non négligeable. Qui plus est, il lui faut de l’argent pour pouvoir partir et ce n’est pas son salaire à la station d’essence qui lui permettra d’assouvir ses rêves. Aussi décide-t-il, après mûres réflexions de roulotter des voitures. Mais dès son premier méfait, au lieu de l’argent tant espéré, il récupére un petit cercueil. Et c’est le départ d’une série de catastrophes, qui, à son corps défendant, le transforme en tueur en série : il assassine au moins une demi douzaine de personnes. Il ne peut avoir de remords car s’il tue c’est avant tout pour qu’on le laisse tranquille et ne pas le déranger dans la réalisation de son rêve.

Le déraillement d’un train qui détruit la maison familiale remet en cause cette sorte de fuite en avant, et je vous ne vous dévoilerai pas la fin de ce petit livre avec ses derniers rebondissements.

Avec un premier roman pour la rentrée, [**Laurent Saulnier*] signe quasiment un coup de maître. C’est bien écrit, imaginatif, le lecteur peut se mettre autant faire se peu dans la peau de son héros, ce personnage quelque peu dérangé, cette sorte d’ours associable, doux comme un mouton, passif et qui devient cruel, sanguinaire comme un loup. On rêve avec lui (les descriptions des paysages imaginaires qu’il traverse au volant de sa Pontiac sont de toute beauté), on souhaite tant qu’il réussisse que l’on en oublie sa débilité et son irréalisme.

Vous recherchez un bon roman, avec [**Bonnevillle*], vous ne serez pas déçu ! Un moment de lecture plein de détente et de relaxation qui nous permet de passer de la douceur des vacances au stress du travail.


Émile Cougut


Bonneville
Laurent Saulnier

éditions Le Dilettante. 17€
Sortie en librairie le 24 août



WUKALI 05/09/2016
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