An original animation movie : Stop and go from original chaos to architectural utopia and back again to destruction and collapse.


Un sujet habilement traité, emprunt d’une connotation biblique liée à la tour de Babel, c’est sur ce point de départ culturel que le réalisateur hollandais [**Floris Kaayk*] a construit la trame de son film: The origin of creatures.

Un univers chaotique, une ville ou ce qu’il en reste, dentelle de pierre et de façades écroulées de maisons en ruine, dernier témoignage minéral de ce qui fut apparemment une ville. Silence. Rien ne bouge, rien ne vit. Désastre atomique ou de quelles guerres, de quelles tragédies, de quel cauchemar tellurique cet amoncellement cataclysmique de caillasse et de matériaux éparpillés est-il le résultat? Nul ne le sait !

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Et puis un jour était le verbe, ou plus exactement une vibration de vie, et surgissent d’entre et à travers le néant des pierres inertes, comme des racines ou plutôt des rhizomes asexués, des appendices de chair tels des membres d’arthropodes acéphales se terminant par des mains ou des pieds de forme humaine. Tout cela vit, bouge, s’anime, s’articule, se multiplie et progresse. Un oeil apparait, il prépare à l’action, au projet, à l’invention du futur quand couplé, cloné en quelque sorte aux bras et à la force de l’énergie des formes en devenir primitif il devient inventif et permet d’entreprendre et de construire. Il se fait intelligence collective. Les formes vivantes se rassemblent, s’organisent comme des myriades d’animalcules en essaim bourdonnant, en cohortes ouvrières, en brigades de constructeurs. Véritable armée, termitière animée des élans des bâtisseurs. Les créatures posent pierres sur pierres, boulonnent, rivètent, et l’édifice s’élève. Aux bruitages de la bande sonore s’ajoute le son des instruments de l’orchestre. Mais au jour succède la nuit et les ténèbres, l’oeil est séparé de sa créature porteuse, c’est alors que survient la dissension, le désordre, le bouleversement de l’organisation générale. C’est alors que l’unité se fissure et que tout s’en va à vau l’eau. La fissure, la faille, la faute, la fêlure, le fruit interdit, l’insupportable attirance vers le néant triomphent de l’utopie regénératrice, de l’édification vers le haut, vers le ciel et la lumière. La chute, enfer et damnation, tout retombe en poussière dans le chaos originel d’un éden sacrifié. Babel inabouti !

[**Pierre-Alain Lévy*]


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WUKALI 21/01/2017

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