An out of fashion version of The Barber of Seville
La film d’animation ne connait aucune limite thématique et il s’adresse à tous les publics, S’il fallait le vérifier un simple coup d’oeil au générique de cette rubrique serait parfaitement démonstratif. Voici un film de la réalisatrice russe[** Nataliya Dabizha*] (Наталия ДАБИЖА), datant de 1995 et qui a pour sujet une représentation du Barbier de Séville de [**Rossini*]. Ce film connut lors de sa sortie un grand succès, en effet il s’inscrivait dans une série de diffusion culturelle d’opéras à destination des jeunes publics pour leur faire connaitre les grandes oeuvres du théâtre lyrique.
Aujourd’hui ce film a considérablement vieilli. Si les marionnettes semblent un peu figées, on est en revanche déçu par la pauvreté de la mise en scène qui reste au mieux néo-classique pour ne pas dire banale et pauvre, dépourvue de fantaisie et d’imaginaire alors que précisément le médium utilisé permettrait tous les débordements scéniques et de décors. En un mot disons le tout net, c ‘est non seulement ennuyeux mais plutôt très mauvais ! En fait le parti choisi par la réalisatrice suit de façon linéaire l’opéra dans sa version scénique sans réflexion introspective sur l’essence même des possibilités offertes par le film d’animation même, comme ne le dirait pas Marcel Duchamp…!
Mais cet état d’âme eût-il été le même au moment de la sortie de ce film, n’est-on pas aujourd’hui devenu plus exigeant, plus féru de créativité tant on est nourri par l’abondance des productions ? A vrai dire, imaginer une progressivité dans l’évolution des talents serait tout bonnement absurde et inutilement prétentieux. J’imagine que ce film aujourd’hui ennuierait le jeune public tant il est devenu habitué par une sophistication des effets et un travail plus fourni sur chacun des personnages. Rossini mérite mieux !
Dans la vulgarisation musicale, je préfère et de très loin la pochade réalisée sur l’air Una furtiva lagrima de L’Élixir d’amour de [**Donizetti,*] qui fut le sujet d’un précédent article, au moins on s’amuse et ce second degré me fait personnellement hurler de rire !
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WUKALI 15/07/2017