Dada and surrealism, coming sale at Sotheby’s Paris
Attention, attention, il devrait y avoir du monde à la vente aux enchères organisée à Paris ce 21 octobre par [**Sotheby’s*] autour de la [**collection Arthur Brandt*]. Les aficionados du surréalisme et de Dada vont pouvoir se régaler. Dans le catalogue de la vente : [**Marcel Duchamp, Françis Picabia, Max Ernst, Salvador Dali, Yves Tanguy, Hannah Höch, Kurt Seligmann*] et même [** Kay Sage, Tom Wesselman*] et [**Neo Rauch*] pour ce qui a trait à l’art contemporain.
Plus français et parisien que cet Américain de New-York,« tu meurs !». Arthur Brandt, un de ces Américains passionnés d’art, collectionneur, amateur éclairé qui a passé sa vie dans les salles des ventes, les ateliers d’artistes, chez les marchands à la découverte de la pièce rare, de l’oeuvre originale. Il suffit de jeter un coup d’oeil sur le catalogue de la vente pour s’en convaincre. La pièce maîtresse, la diva tant attendue, est sans doute aucun[** L.H.O.O.Q*] ( acronyme duchampien de «elle a chaud au cul»). [**Mona Lisa*], notre Joconde nationale, moustachue comme une folle sortie droit de chez Madame Arthur. Pour nos lecteurs anglophones L.H.O.O.Q est l’équivalent (en plus drôle) de : « H.O.P.A» (Hot Piece Of Ass) !
Avec cette oeuvre ( et tout comme la Fontaine, l’urinoir, «R. Mutt» de 1917) nous sommes là à la fondation même, à l’origine de l’art conceptuel. Duchamp fut inspiré et ses émules plus d’un siècle après ( voir l’exposition 1917 au Centre Pompidou-Metz) sont plus que jamais florissants. Ce que l’on oublie, ce que l’on néglige trop souvent quand on parle de Duchamp, c’est le discours, la révolte, le cabrement, le refus et par delà l’autorité intellectuelle préservée de l’artiste. Bien moins que la provocation, (celle d’aujourd’hui notamment) c’est avant tout l’analyse dans son aspect le plus glabre et astringent. Marcel Duchamp n’était pas «le tueur de la peinture» mais bel et bien celui qui souhaitait réveiller les consciences dans une Europe alors fracassée par la guerre. Nos contemporains feraient d’ailleurs bien d’y réfléchir;
L.H.O.O.Q, replacé dans son contexte historique, c’est aussi une homogènie avec le travail que faisait parallèlement **Sigmund Freud*] à Vienne ( «Le trouble psychogène de la vision dans la conception psychanalytique » 1910). Le portrait de Mona Lisa étant analysé par Freud comme l’expression de l’homosexualité refoulée du peintre. Nous avons d’ailleurs dans Wukali traité de ce sujet dans la série d’articles consacrée aux [peintures de Léonard.
Cette œuvre de 1964 fut créée d’après le Readymade original de 1919, aujourd’hui conservé au Centre Georges Pompidou à Paris souligne Sotheby’s. C’est aussi une farce, une polissonnerie d’artiste, quasiment une plaisanterie de carabin.
L’estimation de cette reproduction numérotée et signée oscille entre [**400.000 et 600.000€*].
Outre cette oeuvre, d’autres de Duchamp, glanées par Arthur Brandt seront aussi mises en vente tel un exemplaire de la « Boîte-en-valise » (estimation : 180.000-250.000 €).
L’oeuvre est emblématique de la maturité de Picabia. Il s’exprime dans sa créativité à un moment où les sociétés basculent dans le monde industriel (c’est aussi la guerre) et débutent ainsi une course vers le productivisme. «Rien de ce qui est humain ne m’est étranger» aurait-il aussi pu dire. «Tu peux photographier un paysage, mais pas les idées que j’ai dans la tête» avait-il un jour répondu à son grand-père qui estimait que face à la photographie, la peinture n’avait plus d’avenir…
Rappelons tout d’abord que [**Francis Picabia*] fera la connaissance de [** Marcel Duchamp*] à New York dès 1913 lors de la grande exposition de l’Armory show. C’est le grand moment de Dada, et la rencontre plus tard avec [**André Breton*] à Paris propulsera Picabia, comme un chef de file. Mais Picabia est avant tout un homme libre, et les outrances de Breton auront vite fait de mettre Picabia à distance. Il quittera Dada en 1921. «Il faut être nomade, traverser les idées comme on traverse les pays et les villes» disait-il.
– Permettez-moi une digression, cette liberté de penser de [**Picabia*], cette liberté tout court, celle que prônera plus tard [**Julien Benda*], c ‘est aussi celle d'[**André Gide*] qui n’admet pas les carcans, le pré-mâché, la doctrine, l’idéologie et encore moins le totalitarisme. Encore une fois nos contemporains devraient méditer sur nos grands anciens. (Rappelons les mots de [**Madame Roland*], quelques secondes avant de succomber sous la guillotine: «O liberté, que de crimes on commet en ton nom !»
Dans cette vente organisée par [**Sotheby’s Paris*] le 21 octobre prochain, des oeuvres d’artistes fameux, d’autres moins célèbres au catalogue, et le surréalisme est en gloire. À noter un fort beau Buste d’Homme (Homme Antipathique) de [**Kurt Seligmann*] (1933), huile et encre pulvérisée sur panneau 93.7 x 89 cm : estimation 60.000-80.000€
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WUKALI 03/10/2017