French, jewish and parisian witz, an excellent novel!


Victor et Ety (diminutif de Ethel, prénom relativement difficile à porter quand le nom de famille est Bel) sont une famille juive de ce début de troisième millénaire. Si lui a ses deux parents juifs, elle revendique sa judéité car seule sa mère l’était. Son frère lui n’en a strictement rien à faire. Ce sont de bon Parisiens, elle professeur de lettres, lui sociologue qui veut écrire son Œuvre sur la sociologie du «witz.» Ils sont les parents de deux filles et d’un garçon. A travers de courts récits, de petites chroniques, nous voyons ce couple, cette famille, vivre, évoluer, se poser des questions dont les principales pour ne pas dire les plus récurrentes tournent autour de qu’est-ce être juif en France à l’époque actuelle. Pas facile d’assumer cette appartenance et le poids symbolique qu’elle véhicule.

Le premier chapitre est un brillant résumé (en plus très très drôle) des questionnements qu’ils se posent : une réunion (imaginaire) des ashkénazes anonymes développe tous les malaises de la communauté avec ses limites (la souffrance potentielle des petits-enfants de déportés. Chaque chapitre est un petit moment de vie : les Glouk en vacances, les Glouk chez les ultra orthodoxes, Victor fait du bricolage, Ethy veut écrire un livre, la bar-mitsva de Jérémy, l’enfance de Victor, l’enfance d’Ethel, etc.

Les Glouk sont avant tout français et se revendiquent comme tels, la religion est un concept qui est loin de guider leur mode de vie (à l’exception qu’ils ne mangent pas de porc), mais ils se questionnent sur la façon de transmettre, de lutter contre l’oubli, de préserver cette culture ashkénaze qui tend à disparaître et qui parfois, au niveau de la langue est confondue avec l’allemand par les non connaisseurs.

Olécio partenaire de Wukali

C’est un vrai plaisir de lire[** La vie des Glouk*] tant c’est amusant, pétillant d’intelligence, caricatural par bien des aspects, mais des caricatures pleines de tendresse qui nous font encore plus apprécier Victor et Ety. Et puis, pour les goys (et pour certains juifs de ma connaissance) il ne fait pas de mal d’essayer de comprendre cette communauté, sujet à tant de fantasmes débiles et mortifères. Et l’honnêteté intellectuelle de Nelly Wolf est totale, ses charges contres les ultra-orthodoxes sont là pour prouver qu’elle n’a aucune complaisance pour eux.

[** Émile Cougut*]|right>


[**La vie des Glouk
Nelly Wolf*]
Éditions Pont 9. 19€90


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WUKALI 16/10/2017

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