Our literary columnist arrives in Tahiti
Enfin, le jour du départ. Un jour normal somme toute, rien de très original en matinée : le petit déjeuner, la douche, l’habillage. Soit, mais pas n’importe quel habillage, vous prenez en compte le fait que vous allez passer quelques heures en avion, donc des vêtements plutôt « décontractés », assez amples, des baskets aux pieds ou tout au moins des chaussures qui ne serrent pas vos petits petons potentiellement fragiles. Les chaussettes de contention : tout de suite ou dans les toilettes de l’aéroport ? Plutôt tout de suite car le moins que l’on puisse dire c’est que ce n’est pas particulièrement facile à mettre et vu l’espace dans les toilettes ce n’est pas évident de se tortiller dedans. Bien sûr resterait toujours la solution de les mettre dans la salle d’attente, mais votre pudeur naturelle et surtout la crainte d’être l’objet de l’attention des autres passagers, vous pousse à les mettre immédiatement. Soit, au début ça serre (c’est d’ailleurs leur principale fonction) mais on oublie très vite cette petite gène.
Voilà le TGV, chance inouïe (de fait c’est bien votre jour de chance puisque vous partez à Tahiti), vous arrivez à glisser la valise dans l’espace réservé à cet effet dans votre compartiment. Dans le train, impossible de se concentrer sur la lecture (pourtant les propos introductifs de la biographie de Charlemagne semblent très intéressants). Mais le voyage vous semble court (de fait il l’est, un peu plus d’une heure ce n’est rien par rapport à ce qui vous attend dans l’avion).
Vous voilà à l’aéroport international Charles de Gaulle. Enfin, plus exactement à la gare TGV de l’aéroport international Charles de Gaulle, nuance, car commence une lente progression (lente à cause du poids de la valise) dans les escalators. Chance, vous êtes dans le module 2 et justement votre départ doit se faire de celui-ci. Le tout c’est de trouver où… Au bout d’une bonne demi-heure et de quelques kilomètres de couloirs, enfin vous arrivez dans cet espace si attendu. Bonne nouvelle, votre collègue qui part avec vous vient juste d’arriver (la troisième larronne, elle est déjà sur place ayant pu prendre (la veinarde) une semaine de vacances avec son mari et il y a pire comme vacances (chez les beaux-parents par exemple) que celles passées en Polynésie).
Bon comme vous êtes prévoyants, vous avez cinq heures à attendre (vous auriez pu arriver plus tard, mais avec le SNCF, on ne sait jamais). Heureusement, il existe un système automatisé d’enregistrement des bagages et vous vous débarrassez de la valise. Sincèrement les halls de départ des aéroports ne méritent pas l’ombre de l’idée d’une étoile dans n’importe quel guide touristique. La cafétéria dans laquelle vous prenez un café n’a strictement rien d’original par rapport à celle où vous siroter votre café certains matins avec vos amis. Les boutiques sont des boutiques dans lesquelles vous jetez un coup d’œil en vous empêchant de surtout rien d’acheter. Votre principale activité est de regarder toutes les cinq minutes les panneaux lumineux.
Vous entrez dans l’avion. Bon, soit, c’est la classe économique, mais la bonne surprise c’est que vous êtes moins serré que vous ne l’appréhendiez. Il est 18h55, les portes se ferment, l’avion bouge, il se place en bout de piste et il décolle pour voler jusqu’à [**Los Angeles*], pendant plus de dix heures vous aller être dans les airs, il faut passer le temps. Le personnel y contribue quelque peu en vous proposant du champagne, puis un repas plutôt copieux, puis un café. Un choix impressionnant de films, de séries télé, de radios, de disques vous est offert, enfin tout ce que peut vous proposer un long courrier. Vous arrivez à lire, à somnoler, de fait le temps se passe bien plus vite que prévu. D’ailleurs on vous réveille en sursaut pour vous servir un petit déjeuner avant d’arrivée à la première étape.
Enfin, c’est votre tour : un douanier américain vous jette un coup d’œil las et regarde votre passeport. Un large sourire s’inscrit sur son visage, il vous regarde droit dans les yeux : « You French, Bordeaux (je n’y peux rien c’est ma ville de naissance), wine ». Selon quoi les vraies valeurs sont vraiment universelles. Bon, il vous prend en photo, refait les empreintes digitales : pour moins de deux minutes de contrôle vous avez déjà fait une heure d’attente. Mais ce n’est pas fini, et de loin. Votre périple continue : couloirs, escalators et vous passez dans un hall d’accueil pour reprendre des couloirs, un escalator et nouvelle queue : contrôle des passagers. Comme à Paris vous ôtez tout métal, passage sous le détecteur (qui ne sonne pas) et enfin vous êtes dans la zone de départ. Bon, vous n’avez pas le temps de faire grand-chose, même pas de regarder les boutiques de détaxe, car vous êtes appelé à embarquer. Voilà deux heures passée rapidement.
Vous retrouvez votre place, plus que sept heures de vol. Le repas est moins copieux, vous lisez moins car vous somnolez plus.
Et puis l’ANNONCE, votre avion commence sa descente vers L’aéroport de Faa’ha, enfin l’aéroport international de[** Tahiti*]. Vous regardez par le hublot et quand vous êtes en dessous des nuages au loin vous apercevez une bande de terre, une montagne que le soleil commence d’éclairer : vous êtes arrivé en [**Polynésie*].
Parti à [**18h55*] de[** Paris*], vous êtes le lendemain à [**Tahiti*] où il est [**5 heures du matin*]. Selon quoi les vols aériens ne nous rendent pas les mathématiques faciles puisqu’en plus de[** 22 heures de vol*] vous n’avez vécu que 9 heures de temps. Bon soit à Paris il est 17 heures, mais ce n’est pas votre problème. Celui qui vous importe le plus, c’est de prendre une douche et de changer de vêtements pour en avoir de plus appropriés au climat local.
A suivre
Prochain article (3), mardi 7 novembre
Illustration de l’entête: FAA , aéroport de Papeete
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WUKALI 05/11/2017