The starting moments of a close relationship with the people from Tahiti


Même si les formalités à l’aéroport demandent (peu) de temps, il n’est toutefois que 6 heures du matin à l’arrivée à l’hôtel. Bien sûr, les chambres ne sont pas encore prêtes. Mais on vous donne le droit d’aller dans les vestiaires du spa, salle de sport, piscine vous sont ouvertes. Enfin vous pouvez vous doucher, ôter vos vêtements et revêtir des effets plus appropriés au climat local. En plus vous avez la journée dite de repos pour récupérer des fatigues du voyage suivi d’un week-end particulièrement bien mérité.

A sept heures du matin quand vous sortez de l’hôtel vous faites connaissance avec les premiers embouteillages de [**Papeete*]. Ici, on commence à travailler tôt (entre 6h et 8h) et on se rend sur son lieu de labeur en voiture. Vous apercevez une grande quantité de 4X4 et autres « pick-up ». Vous aurez vite l’explication : sur l’île de [**Tahiti*] il y a UNE route, celle qui en fait le tour (sur la presqu’île il n’y a que deux tronçons (celui de l’est et celui de l’ouest) qui ne se rejoignent pas. Le reste de l’île, quand on sort de la bande littorale, est couvert de pistes plus qu’exceptionnellement goudronnées et en plus les pentes sont raides, très raides, d’où l’utilité d’avoir un véhicule tout terrain si on veut rentrer chez soi ou aller saluer des amis.

Une route, peu d’échappatoires, une activité économique concentrée sur un tout petit bout du territoire et la circulation n’a rien à envier à celle que certaines villes métropolitaines (Paris, Lille, Bordeaux, Toulouse) connaissent. C’est presque aussi pire qu’à Fort de France, ce qui n’est pas que dire ! Et puis ce n’est pas parce que l’on bénéficie d’un climat béni des dieux que l’on ne doit pas être victime des problèmes humains.|center>

Olécio partenaire de Wukali

Cette route, vous allez bientôt l’emprunter et très vite faire connaissance avec ses particularités. Ici on parle de la route de l’est et de celle de l’ouest (même si elles se rejoignent). Le bornage kilométrique existe se sont les PK qui rythment votre parcours. Tous les lieux touristiques ou pas sont identifiés par le « PK ». Tout à l’heure vous allez vous baigner à la célèbre plage du PK 18 (j’y reviendrai). Mais attention, il y a deux PK18, celui de la route de l’est et celui de la route de l’ouest. Le point zéro est Papeete, le point 30 au début de la presqu’île : si vous prenez une des deux demi routes de celle-ci vous commencez à PK zéro jusqu’à PK19 pour la plus grande. Mais si vous faites un simple tour de l’île, en continuant tout droit, par exemple en allant de l’orient à l’occident vous passez du PK 30 au PK29 sans même avoir fait demi-tour. Je sais, c’est loin d’être clair, mais c’est très facile à comprendre. Le tout quand on vous dit de vous rendre par exemple au PK 22,6 pour admirer une cascade, il vaut mieux savoir si c’est celui de l’est ou de l’ouest.|right>

Mais c’est une subtilité que vous apprendrez assez vite lors de votre voyage. Pour l’instant vous avez envie d’un café. Mais voilà vous n’avez que des euros et la monnaie locale est le Franc pacifique (Franc CFP), monnaie que vous n’avez bien sûr pas à votre disposition. Les euros, tout comme d’autres monnaies courantes sur le territoire sont acceptées mais payer un café avec des billets de 50 euros ce n’est pas évident. À la banque de Tahiti, un charmant guichetier veut bien nous faire du change (le cours officiel et non moins invariable est de 119 francs pour 1 euro), mais il nous explique que cela ne sert à rien, sinon de payer une commission, il suffit d’aller tout simplement au distributeur de billets ou au distributeur de change (si, si, ça existe). Et vous voilà quelques minutes après avec de magnifiques billets verts, oranges et surtout l’impression d’être très riche. Le café pris vous voilà munit d’une quantité non négligeable de pièces plus grosses et lourdes les unes que les autres. Un conseil, prévoyez un porte-monnaie renforcé et volumineux.

Le centre-ville de Papeete n’est pas immense, loin de là. Le front de mer et très agréable remarquablement bien aménagé, boisé (pour les essences d’arbres polynésiens veuillez vous adresser à un spécialiste, car il n’y a pas que des cocotiers, loin de là, même si les cocotiers sont omniprésents partout). Un havre de verdure et de fraîcheur sur plus d’un kilomètre, une belle marina remplie de catamarans sûrement achetés grâce aux lois de défiscalisation, une vue sur le port de commerce qui est aussi original que n’importe quel port de commerce au monde, sa seule véritable originalité est d’être à Papeete.|center>

Le lieu à voir, recommandé dans tout bon guide touristique mais aussi le lieu fréquenté par les autochtones est bien évidemment le marché. On y trouve de tout et dans la halle centrale et à sa périphérie : des perles et encore des perles, des tissus en général et des paréos en particulier, des fleurs et encore des fleurs aussi bien en bouquet qu’en collier, en couronne. Et surtout et avant tout des couleurs, de la chaleur, des chanteurs avec leur ukulélé, du rouge, du bleu, du blanc, un arc en ciel de couleur qui font passer les métropolitains pour des personnes vivant, s’habillant dans une grisaille perpétuelle, l’optimisme, la joie de vivre des Polynésiens est évidente au regard du pessimisme, de la solitude qui se dégage des ternes métropolitains.

Première chose, acheter une chemise locale. Ce n’est pas ce qui manque. Enfin si, ce qui est difficile à trouver c’est la chemise unie, celle de costume, car toutes celles qui s’offrent à vos yeux représente une infinie variation autour des couleurs et de différentes fleurs plus ou moins stylisées.

Le marché est aussi le moyen le plus rapide et évident pour connaître les principales productions locales que vous allez finir par trouver dans vos assiettes : des poissons inconnus dont le plus fameux le mahi-mahi, des légumes comme des choux, des carottes, et surtout quantité d’autres que vous êtes incapables d’identifier, des fruits, beaucoup de fruits : des bananes de toutes tailles, des goyaves, des ananas, des noix de coco et tant d’autres. Aux étals des marchands de gâteaux, beaucoup sont avec des fruits, mais il en est des assez volumineux pleins de crèmes pâtissières et recouverts de beaucoup, beaucoup, mais alors vraiment beaucoup de crème chantilly. Les effets de cette abondance de crème est visible au premier coup d’œil. |center>

La population qui vous entoure, quand vous défaites les touristes (français, américains et chinois), est composée essentiellement de métis et de polynésiens « pures souches ». Vous êtes venu en ce lieu avec dans votre inconscient le mythe de la vahiné (le collier de fleurs vous avez été témoin que ce n’est pas un mythe mais une réalité). Il y a plusieurs catégories de vahinés : la principale et de loin, est celles qui veulent remporter le titre de championne du monde de sumo. Aussi larges que grandes et généralement elles sont assez grandes. L’autre catégorie, les plus fines sont généralement très marquée par le soleil, elles sont ridées voire parcheminées. Celles de votre mythe, de vos fantasmes, il doit y en avoir, mais elles sont rarissimes et se promènent que fort peu à la vue du public. De fait les mêmes catégories peuvent être faites pour les hommes. En ce qui concerne les enfants, il y a les obèses et les autres, la première catégorie étant largement dominante. Vous vous dites que vous saviez que les autochtones des îles du pacifique sot généralement assez volumineux. Vous avez cru comprendre que c’est en outre une particularité génétique. Comme explication il y a aussi sûrement le fait qu’ils passent leur temps à manger des choses grasses et sucrés et pas de faibles quantités. Au restaurant, faites attention à la « part polynésienne », votre tartare de thon suffit à lui seul à rassasier une famille métropolitaine de quatre personnes. |left>

Soit, il y a un problème de surpoids, mais que les gens ici sont accueillants, respectueux d’eux-mêmes et des autres ! Aucun rejet de l’autre, aucune jérémiade sur « les méchants blancs qui nous ont colonisés », aucun sentiment communautaire, aucune violence verbale ou physique (à l’exception du vendredi soir où l’alcool ayant fait des ravages, il y a beaucoup de bagarres et autres violences, mais sans véritable volonté de faire du mal). Règne un sentiment d’apaisement, une certaine quiétude, de sérénité. On n’est vraiment pas dans les îles des Caraïbes, plutôt l’inverse. Une sorte de paradis perdu quand on sait ce que l’on vit en Métropole.

La ville n’a rien de très original, sa cathédrale de la fin du XIX n’a rien de remarquable, hormis ses vitraux avec des pirogues et des cocotiers (très rares en Judée) et surtout les 4 évangélistes de la chaire, magnifiques sculptures en bois dont on change quotidiennement les colliers de tiaré. Beaucoup de fresques murales, le « street-art » a ses adeptes à Papeete, certaines sont très belles. Elles habillent de nombreux immeubles, ajoutant encore et encore aux couleurs de la ville.|right>

Voilà le parc Bougainvillier, vraiment minuscule, mais essayant de retracer les impressions du navigateur français qui avait cru débarquer au paradis avant de rapidement déchanter. Ici, devant son buste comment ne pas se remémorer, comment ne pas se dire qu’il faut absolument relire « Le supplément au voyage de Bougainville » de [**Diderot*], ce petit essai d’une intelligence inouïe, cette ode à la tolérance, à l’ouverture à l’autre, cet opuscule qui, pour moi, est cent fois plus fort par son contenu, sa profondeur d’esprit, son intelligence, à toute l’œuvre des autres philosophes des Lumières ([**Voltaire*] compris). Lire dans cet endroit, que Diderot par la force des choses n’a jamais connu, « le« supplément au voyage de Bougainville » et vous mettez les divagations de[** Rousseau*] au pilori, pas difficile de comprendre que les pleurnicheries du genevois sont bien loin, mais alors bien loin de la vraie nature humaine. Voilà c’est fait, j’ai pu dire une toute, une minuscule partie de tout le mal que je pense de Rousseau.

Une chose qui frappe à Papeete et sur toute l’île de Tahiti : il y a des drapeaux français. Soit accompagnés par celui du territoire, mais il y a des drapeaux, bien plus en moyenne qu’en métropole. Et parfois, comme devant le parlement, il y a même celui de l’Union Européenne. Au moins ici il y a des gens qui sont fiers d’être français, certains devraient se demander pourquoi, car, à part le soleil, les difficultés de la vie, la misère sont bien plus omniprésents ici qu’en Métropole. Et pourtant ils ne se plaignent pas, ils sont même fiers. Et qu’on ne me dise pas que se sont des fachos d’extrême-droite, il suffit de regarder les résultats aux élections. Bien plus de drapeaux français et européens que dans l’Aisne ou le Vaucluse et pourtant aucune haine de l’autre, aucun rejet qu’une volonté de vivre ensemble le mieux possible. Ici il y a des patriotes, pas des nationalistes.

[**Émile Cougut*]|right>

[**À suivre…! *] Prochaine article: Émile Cougut pérégrine et visite Tahiti, jeudi 9 novembre


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WUKALI 07/11/2017

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