The starting moments of a close relationship with the people from Tahiti
Même si les formalités à l’aéroport demandent (peu) de temps, il n’est toutefois que 6 heures du matin à l’arrivée à l’hôtel. Bien sûr, les chambres ne sont pas encore prêtes. Mais on vous donne le droit d’aller dans les vestiaires du spa, salle de sport, piscine vous sont ouvertes. Enfin vous pouvez vous doucher, ôter vos vêtements et revêtir des effets plus appropriés au climat local. En plus vous avez la journée dite de repos pour récupérer des fatigues du voyage suivi d’un week-end particulièrement bien mérité.
A sept heures du matin quand vous sortez de l’hôtel vous faites connaissance avec les premiers embouteillages de [**Papeete*]. Ici, on commence à travailler tôt (entre 6h et 8h) et on se rend sur son lieu de labeur en voiture. Vous apercevez une grande quantité de 4X4 et autres « pick-up ». Vous aurez vite l’explication : sur l’île de [**Tahiti*] il y a UNE route, celle qui en fait le tour (sur la presqu’île il n’y a que deux tronçons (celui de l’est et celui de l’ouest) qui ne se rejoignent pas. Le reste de l’île, quand on sort de la bande littorale, est couvert de pistes plus qu’exceptionnellement goudronnées et en plus les pentes sont raides, très raides, d’où l’utilité d’avoir un véhicule tout terrain si on veut rentrer chez soi ou aller saluer des amis.
Mais c’est une subtilité que vous apprendrez assez vite lors de votre voyage. Pour l’instant vous avez envie d’un café. Mais voilà vous n’avez que des euros et la monnaie locale est le Franc pacifique (Franc CFP), monnaie que vous n’avez bien sûr pas à votre disposition. Les euros, tout comme d’autres monnaies courantes sur le territoire sont acceptées mais payer un café avec des billets de 50 euros ce n’est pas évident. À la banque de Tahiti, un charmant guichetier veut bien nous faire du change (le cours officiel et non moins invariable est de 119 francs pour 1 euro), mais il nous explique que cela ne sert à rien, sinon de payer une commission, il suffit d’aller tout simplement au distributeur de billets ou au distributeur de change (si, si, ça existe). Et vous voilà quelques minutes après avec de magnifiques billets verts, oranges et surtout l’impression d’être très riche. Le café pris vous voilà munit d’une quantité non négligeable de pièces plus grosses et lourdes les unes que les autres. Un conseil, prévoyez un porte-monnaie renforcé et volumineux.
Le lieu à voir, recommandé dans tout bon guide touristique mais aussi le lieu fréquenté par les autochtones est bien évidemment le marché. On y trouve de tout et dans la halle centrale et à sa périphérie : des perles et encore des perles, des tissus en général et des paréos en particulier, des fleurs et encore des fleurs aussi bien en bouquet qu’en collier, en couronne. Et surtout et avant tout des couleurs, de la chaleur, des chanteurs avec leur ukulélé, du rouge, du bleu, du blanc, un arc en ciel de couleur qui font passer les métropolitains pour des personnes vivant, s’habillant dans une grisaille perpétuelle, l’optimisme, la joie de vivre des Polynésiens est évidente au regard du pessimisme, de la solitude qui se dégage des ternes métropolitains.
Première chose, acheter une chemise locale. Ce n’est pas ce qui manque. Enfin si, ce qui est difficile à trouver c’est la chemise unie, celle de costume, car toutes celles qui s’offrent à vos yeux représente une infinie variation autour des couleurs et de différentes fleurs plus ou moins stylisées.
Soit, il y a un problème de surpoids, mais que les gens ici sont accueillants, respectueux d’eux-mêmes et des autres ! Aucun rejet de l’autre, aucune jérémiade sur « les méchants blancs qui nous ont colonisés », aucun sentiment communautaire, aucune violence verbale ou physique (à l’exception du vendredi soir où l’alcool ayant fait des ravages, il y a beaucoup de bagarres et autres violences, mais sans véritable volonté de faire du mal). Règne un sentiment d’apaisement, une certaine quiétude, de sérénité. On n’est vraiment pas dans les îles des Caraïbes, plutôt l’inverse. Une sorte de paradis perdu quand on sait ce que l’on vit en Métropole.
Voilà le parc Bougainvillier, vraiment minuscule, mais essayant de retracer les impressions du navigateur français qui avait cru débarquer au paradis avant de rapidement déchanter. Ici, devant son buste comment ne pas se remémorer, comment ne pas se dire qu’il faut absolument relire « Le supplément au voyage de Bougainville » de [**Diderot*], ce petit essai d’une intelligence inouïe, cette ode à la tolérance, à l’ouverture à l’autre, cet opuscule qui, pour moi, est cent fois plus fort par son contenu, sa profondeur d’esprit, son intelligence, à toute l’œuvre des autres philosophes des Lumières ([**Voltaire*] compris). Lire dans cet endroit, que Diderot par la force des choses n’a jamais connu, « le« supplément au voyage de Bougainville » et vous mettez les divagations de[** Rousseau*] au pilori, pas difficile de comprendre que les pleurnicheries du genevois sont bien loin, mais alors bien loin de la vraie nature humaine. Voilà c’est fait, j’ai pu dire une toute, une minuscule partie de tout le mal que je pense de Rousseau.
Une chose qui frappe à Papeete et sur toute l’île de Tahiti : il y a des drapeaux français. Soit accompagnés par celui du territoire, mais il y a des drapeaux, bien plus en moyenne qu’en métropole. Et parfois, comme devant le parlement, il y a même celui de l’Union Européenne. Au moins ici il y a des gens qui sont fiers d’être français, certains devraient se demander pourquoi, car, à part le soleil, les difficultés de la vie, la misère sont bien plus omniprésents ici qu’en Métropole. Et pourtant ils ne se plaignent pas, ils sont même fiers. Et qu’on ne me dise pas que se sont des fachos d’extrême-droite, il suffit de regarder les résultats aux élections. Bien plus de drapeaux français et européens que dans l’Aisne ou le Vaucluse et pourtant aucune haine de l’autre, aucun rejet qu’une volonté de vivre ensemble le mieux possible. Ici il y a des patriotes, pas des nationalistes.
[**À suivre…! *] Prochaine article: Émile Cougut pérégrine et visite Tahiti, jeudi 9 novembre
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WUKALI 07/11/2017