Mozart guest star


C’est la grande nouveauté de cette 6ème édition. Le Festival de Pâques a offert un moment musical à partager en famille. C’était ce Samedi 31 mars à 12h au Conservatoire Darius Milhaud en compagnie de la pianiste C[**laire-Marie Le Guay*]… et de Wolfgang Amadeus Mozart (1756-1791). Des parents et grands-parents étaient heureux d’accompagner leurs enfants ou petits-enfants. Partir à la découverte de [**Mozart*], sa vie, ses compositions, ses joies, son époque, avec Claire-Marie Le Guay musicienne douée et excellente pédagogue, voilà une belle occasion de voyager.

La jeune femme a raconté moult histoires autour du compositeur de génie. On se laisse bercer par sa voix déjà, douce et caressante, et séduire par son jeu, car elle est avant tout une grande pianiste concertiste. Déjà, en 2016, au festival de Pâques, la musicienne avait impressionné par ses talents de pédagogue lors d’une mémorable master-class. S’en suivirent des échanges avec le public, des passerelles entre la scène et la salle, et des moments de complicité entre générations dont tous les participants se souviennent encore. Le même scénario s’est reproduit samedi pour ce concert interactif. Partir à la découverte de Mozart, avec un piano et un clavecin sur scène, et suivre les doigts de la pianiste qui glissent sur le clavier, s’arrête sur un morceau, le commente, nous interroge, nous invite à chanter… C’est ludique à souhait et donne envie d’en savoir toujours plus.

Cette année le Festival de Pâques a également offert « Le Parcours Mozart », toujours sous la houlette de Claire-Marie Le Guay. Un travail effectué en amont et à la suite de son concert, avec les enfants de l’école Les Floralies d’Aix-en-Provence. En cinq séances et à travers cinq thématiques différentes, la pianiste a fait découvrir Mozart à cinq classes de l’établissement aixois : Mozart et l’opéra, Mozart et sa famille, Mozart et les instruments d’époque, Mozart et le sacré, Mozart et l’enfant. Samedi, à l’occasion de ce concert en famille, ce sont les enfants de CM2 qui sont montés sur scène pour chanter un extrait de l’Air de Bastien-Bastienne, une oeuvre que Mozart a composé à 12 ans. A peine plus âgé que les écoliers. La pianiste nous a parlé de cette belle histoire du jeune berger Bastien qui après quelques péripéties a pu reconquérir le cœur de sa chère bergère Bastienne… Ils n’étaient pas trop intimidés les élèves de Claire-Marie Le Guay, ravis d’interpréter « Gai Gai, marions-nous ! »

Olécio partenaire de Wukali

Autre jolie anecdote : On apprend que le papa de Mozart, lui aussi musicien, alors qu’il ramassait des feuillets qui jonchaient le sol, s’est mis au piano pour jouer ce que son fils avait composé. Une feuille prise au hasard, parmi tant d’autres. Et le résultat était à ses yeux bouleversant. « J’aime mettre ensemble des notes qui s’aiment », lui aurait dit l’enfant, tout simplement.

Claire-Marie Le Guay nous raconte encore l’histoire du clavecin, le premier instrument de Mozart. De 35 touches, puis 60, la musicienne nous explique quels changements musicaux on peut observer. Et en jouant pour nous, de ce jeu toujours si limpide et raffiné, il fut aisé de comprendre ses propos, ces clés musicales si utiles pour apprécier la musique. L’amplitude que le nombre de touches donne à l’instrument est évidente. Evidente aussi la musique de Mozart ainsi jouée par Claire-Marie Le Guay. On s’émerveille devant sa facilité à retranscrire les différents états, la tristesse, la douceur, la tendresse, la nostalgie, le souvenir, puis la gaité, qui l’emporte toujours chez cet homme resté « éternel enfant » et mort si jeune, à 35 ans. La pianiste nous parle encore de ces messes, où le compositeur s’adresse à Dieu, nous livre les secrets de son Requiem, chef-d’œuvre absolu, dont Claire-Marie Le Guay nous jouera un extrait, autre moment de grâce dans ce concert ! [**Haydn*] et [**Mozart*] s’appréciaient et étaient amis. Leur destin était intimement lié. Un superbe extrait nous présente « papa Haydn », dans un style là-encore reconnaissable entre tous. Puis la pianiste demande deux volontaires pour « interpréter « la tartine au beurre ». Sans doute Mozart aimait-il les petits-déjeuners, mais une chose est sûre, il aimait rire et avait beaucoup d’humour. «Les gens qui ne rient jamais, ne sont pas des gens sérieux !» disait-il. Pourtant Mozart a souffert. Effondré par la mort de sa maman tombée gravement malade, alors qu’ils étaient tous les deux « en tournée », il a souffert aussi de ne pas être assez reconnu et aimé, lui qui travaillait sans relâche.

Le concert touche à sa fin. Claire-Marie Le Guay nous interprète La marche alla Turqua l’une des pièces les plus connues de Mozart mais sûrement pas la plus facile. La pianiste s’est déjouée de toute les difficultés. Elle la connaît bien cette pièce, sur le bout des doigts même, et son bis le prouve. Elle nous a régalé d’une belle surprise. Une merveille de Marche turque revisitée, qui reprend le thème de Mozart, sagement dans un premier temps, puis soudainement, joyeusement, librement, les notes se mirent à swinguer. Claire-Marie Le Guay revient gentiment à la partition initiale avant de s’échapper de nouveau vers du jazz « Alla Turca » dans un jeu subtil et généreux, nous laissant Heureux. Du grand art que le joyeux Mozart aurait sans doute adoré !

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Pétra Wauters*]|right>


Grand Théâtre de Provence
Festival de Pâques
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WUKALI 01/04/2018)]

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