Under the moonshine with grace when Anne Quéffelec is playing piano


Le Barbier de Séville de [**Rossini*], pour débuter le concert ce mercredi 8 août dans le parc de Florans de la Roque d’Anthéron, voilà qui prépare le public à se glisser dans une atmosphère joyeuse, ludique et humoristique. Atmosphère légère qui s’installera pour la soirée. Un peu plus de tragique et de force aurait pu accompagner [**Mozart*], dans le concerto pour piano et orchestre n°22 en mi bémol majeur K 482, qui suivait Rossini. Lui aussi restait joyeux et léger. Mais [**Anne Queffélec*] est là, et c’est tout dire ! La souriante pianiste est aimée, assurément, mais elle l’aime aussi son public, et cela se sent. Il y a cette envie quasi palpable de communier tous ensemble dans l’émotion musicale. L’interprétation du concerto de piano de Mozart est tout en délicatesse. Il y a chez elle cette simplicité, cette manière qu’elle a de rendre la musique accessible… Visiblement, elle a ce concerto, dans la tête et sous les doigts. Avec Mozart, il faut être le plus précis possible et c’est dans les mouvements les plus rapides que la pianiste ébahit le plus même si on apprécie aussi sa sagesse, sa réflexion, son expérience dans les mouvements lents. On dirait, tout simplement, que Mozart «lui fait du bien» et par ricochet, à nous aussi. Peut-être ne choisit-elle pas, sciemment, de jouer ce concerto dramatiquement, dans ces parties les plus profondes, voire tragiques, car il est vrai que ce concerto possède une teinte dramatique qui n’apparaît pas vraiment ici. La pianiste privilégie la clarté pour avancer le cœur léger et traduire ainsi les émotions complexes de l’oeuvre. La simplicité dans le jeu, oui, mais seulement en apparence, car l’artiste possède ce je ne sais quoi qu’ont les pianistes d’expériences : la fraicheur, l’évidence. Anne Queffelec donne l’impression de découvrir l’œuvre pour la première fois.

[**Lio Kuokman*] dirige élégamment le Sinfonia Varsovia. Il est de ces chefs qui savent où ils vont. Il fait passer sa vision et ses conceptions de la musique à un orchestre de qualité. On se souvient de l’enthousiasme de [**Yehudi Menuhin*] qui louait la haute exigence artistique de cet orchestre polonais. Hier soir, on écoutait avec plaisir les danses slaves de [**Dvorak*], pleines de vie. Une musique très dansante aussi, car dans la veine des danses populaires. Elle s’est faite légère, et là encore, il ne faut pas chercher de dramatisme ou de grande profondeur. Question de goût peut-être ? Cette interprétation très honorable nous conduisait à un [**Bartók*] magnifique. Ce n’est pourtant pas une des ses œuvres les plus accessibles, loin s’en faut. L’inspiration mélodique est remarquable et l’adagio religioso ainsi joué était tout simplement, miraculeux ! |center>

Car le 3ème concerto est sans doute l’un des plus lumineux, des plus lyriques, des plus poétiques des concertos pour piano de Béla Bartók, mais il présente aussi des difficultés d’exécution incroyables. L’orchestre de Varsovie couvrait par moment le jeu de la soliste, mais dans l’ensemble, ce concerto, pas vraiment facile à dompter, s’est laissé approcher, accrocher par les interprètes. Tous ont trouvé un nouveau climat pour cette œuvre. Anne Queffelec ne s’est pas contenté de jouer Béla Bartók, elle s’est approprié sa musique. Elle l’a dévorée. Cerises sur le gâteau en bis : [**Bach/Vivaldi*], largo du concerto pour orgue en ré mineur ; ce largo est une merveille. Avec Anne Queffelec, il pousse à la rêverie. Le deuxième bis nous invite aussi à rêver, puisqu’il nous emmène plus tard dans la nuit, au clair de la lune, avec [**Debussy*], un chef d’œuvre de l’époque impressionniste. La musique s’écoule sous les doigts de la pianiste…. Et nous glissons dans la nuit, au clair de lune de la Roque d’Anthéron, qui n’en finit pas de briller…

Olécio partenaire de Wukali

[**Pétra Wauters*]|right>


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Festival international de piano de La Roque d’Anthéron
Programme du mercredi 8 août 2018
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Anne Queffélec
Sinfonia Varsovia
Lio Kuokman

Rossini : Ouverture du Barbier de Séville
Mozart: Piano Concerto No. 22 in E flat major K. 482
Bartók: Piano Concerto No. 3

Illustration de l’entête: Anne Quéffelec. © Samuel Corteìs)]


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WUKALI Article mis en ligne le 10/08/2018)]

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