Hyper poverty, shame upon our societies, a challenge for all human beings


Voilà un livre « dérangeant », qui ne peut laisser le lecteur indifférent, le premier livre, le premier roman de [**Marie Rouzin*]. Un livre initiatique, un livre sur la révolte, un livre sur la peur, un livre sur la survie, un livre sur l’espoir aussi.

Une jeune femme se trouve (on ne sait pourquoi, de fait tout ce qu’elle a vécu avant cet instant nous sera toujours inconnu, mais cela est loin d’être déstabilisant, car elle est là, témoin, peu importe qui elle est, ce qu’elle a vécu, son point de vue, elle est « neutre », « objective », d’ailleurs elle est muette, enfin, elle s’abstient de parler durant toute l’histoire, sauf… sauf quand il faut qu’elle témoigne, qu’elle délivre le message dont elle est la dépositaire) dans un bois, le long du périphérique d’une très grande ville.

Par hasard, elle fait la rencontre d’Andronica et la suit quand elle va accoucher dans une roulotte. Accouchement difficile de jumeaux. Dès le lendemain, la jeune mère part à la recherche du père, El, pour savoir qu’elle prénom doit avoir un des deux garçons et surtout pour qu’il se reconnaisse comme père, qu’il assume le viol qu’il a commis (il aura comme faible excuse qu’il pensait que son « non » cachait un « oui »). Andronica ne veut pas se venger, ne souhaite aucune réparation, seulement qu’El se comporte comme un homme, que plus tard ses enfants sachent qu’ils ont bien un père et non un géniteur.

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Dans leurs recherches, elle rencontrent deux autres femmes et quelques hommes. Tous ont atteint la plus grande pauvreté par manque de chance (le mari qui est mort dans un accident du travail) ou à cause des vicissitudes de la vie (des immigrés clandestins en attente des papiers). Mais tous font preuve d’une totale empathie pour cette jeune mère, pour sa quête.

Ils finissent par trouver l’objet de leur quête sur un immense chantier anonyme. Là aussi règne une grande violence, celle subit par les hommes qui doivent se vendre pour pouvoir subsister, et qui ont peur de se révolter car même s’ils ont peu à perdre, ils peuvent perdre ce peu. Il faut du courage, une vraie foi, croire en un avenir (pas obligatoirement meilleur, mais un avenir sans peur où chacun retrouve sa dignité) pour arriver à surmonter cette peur.

[**Circulus*] aborde la problématique de l’extrême pauvreté, de la pauvreté subie, celle qui se résume à n’avoir rien, ou au mieux le contenu d’une valise à roulettes comme tout bien personnel. Mais pauvreté n’exclut pas la dignité, cette dignité qui nous fait rentrer de plein pied dans l’humanité.

Un livre « dérangeant », un très bon livre pour cette rentrée littéraire.

[** Émile Cougut*]|right>


[**Circulus
Marie Rouzin*]
éditeur Serge Safran. 17€90


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WUKALI Article mis en ligne le 11/09/2018)]

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