About the death and dying, a subtle philosophical novel or tale
[**La mort est un problème à résoudre*], le titre de ce court roman, de cette nouvelle, voire même de cette fable, peu importe comment on peut la ranger dans un genre littéraire, résume parfaitement son contenu. Avec toutes les discussions actuelles sur le transhumanisme, avec les milliards que certaines entreprises internationales investissent dans ce domaine, la société, progressivement, finit par enregistrer que La mort est un problème à résoudre et qu’il finira par être résolu tôt ou tard. La foi dans le nouveau Dieu créé au XIX qu’est le progrès qui, par principe, finira par arranger tous les maux qui frappe l’humanité, est de plus en forte, dominante.
[**Guillaume Dezaunay*] n’est pas professeur de philosophie pour rien, indéniablement il partage la maxime de[** Rabelais*]: « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme ». Son héros en est la preuve.
Chercheur de très très haut niveau en génétique, il veut vaincre la mort et balaie d’un revers de main tous les arguments tirés de l’éthique que l’on peut lui opposer. « « A-t-on le droit de se prendre pour Dieu ? ». Je ne comprend pas cette question puisque on se prend toujours pour Dieu. On est une espèce créatrice, donc on est dans une certaine mesure des dieux. ». Il a une vision du monde qui l’arrange dans sa démarche : « On peut distinguer deux rapports incompatibles au monde. Dans le premier la sagesse consiste à aimer la réalité telle qu’elle est sans chercher à la modifier. Si la réalité semble dure ou insatisfaisante, c’est qu’il faut changer notre point de vue sur elle. Dans le second, qui est la mienne, la sagesse consiste à transformer la réalité pour la rendre meilleure qu’elle n’est. Le moyen de cette transformation ce n’est pas la science mais la technique. Si on avait écouté les philosophes contemplatifs et les religieux, qu’on était resté humble face à la nature, on n’aurait pas fait d’avions pour voler, on n’inventerait pas de médicaments, on n’aurait pas augmenté nos capacité et réalisé nos désirs comme les hommes de science et de technique nous ont permis de faire. ». Quand il part travailler en Corée (du sud), il en parle comme ayant été les meilleurs moments de sa carrière de chercheur, car dans ce pays les freins éthiques sont quasi inexistant.
Ce personnage est une sorte de Faust des temps modernes, un autiste qui ne pense, qui ne vit que pour la science, que pour ce qu’il peut amener à la science. Pour lui, l’univers est imparfait, alors il faut le rendre parfait (suivant quels critères, il ne donne aucune réponse, mais on comprend que se sont les siens :
« – Qu’est-ce que la science, la modification du réel ? Ou plutôt la tentative de connaître le réel ? Faire de la science c’est être fasciné par le réel, par sa complexité, par ses détails et ses équilibres originaux ?
⁃ Oui… mais l’intérêt de connaître la manière dont fonctionne le réel, n’est-ce pas de pouvoir ensuite agir sur lui, de corriger ses défauts ?.
⁃ Les défauts du réel ! Mais qui es-tu pour vouloir faire mieux que la nature ? »
Bien sûr, la vie la vraie, pas celle qu’il fantasme, finit par le rattraper. La réalité n’est pas toujours conforme à ses vœux, à ses souhaits et la science, parfois, s’avère inefficace face à elle.
La mort est un problème à résoudre aborde les sujets éthiques actuels avec simplicité mais hauteur tout en n’étant jamais pontifiant.
[**La mort est un problème à résoudre
Guillaume Dezaunay*]
éditions Balland. 13€
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WUKALI Article mis en ligne le 19/10/2018)]