The sufferings of a tormented character


Il est certain que [**Pier-Antonio Quarantotti Gambini*] n’est pas l’écrivain italien le plus connu du XX siècle. Ce n’est pas[** Pirandello, Malaparte, Moravia, Lampedusa*] et j’en passe, et pourtant il connut un certain succès avec [**Les régates de San Francisco*], livre qui a fait l’objet d’une adaptation cinématographique en 1960 par [**Claude Autant-Lara*] (film qui est loin d’avoir marqué l’histoire du cinéma), et de fait, c’est dommage quand on lit ce livre que les éditions « Motifs » viennent de rééditer.

Nous sommes en 1928, à Trieste, Ario vit sur un ponton avec sa mère qui s’occupe des voiliers. Son père est parti, pour les États Unis d’Amérique, pour participer à des régates d’aviron à San Francisco et n’est jamais revenu.

Sur le ponton à côté se trouvent le club de « canotage » où se trouvent son ami Berto et sa famille dont sa sœur Lidia. Parmi les athlètes se trouve un marin, Eneo qui est considéré comme un des favoris en skiff pour les jeux Olympiques d’Amsterdam.
Sur fond de la montée en puissance du fascisme, Ario va s’ouvrir à son futur statut d’homme, à l’amour et à la sexualité. Il perd son innocence, a honte de son immaturité, de sa jeunesse, de sa timidité, de l’échec de ses révoltes. Ne sait comment exprimer ce qu’il ressent à Lidia, envie, jalousie, hait les succès d’Eneo auprès des femmes et surtout celles de son entourage Lidia et sa mère. Comme tout jeune garçon, le simple fait que sa mère puisse avoir des sentiments et pire une vie sexuelle, le révulse aussi bien physiquement que moralement.

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Ce roman est bâti à partir de scènes souvent poétiques, parfois violentes, comme la honte et le dégoût du jeune homme. En toile de fond, il y a la mer et tout ce qu’elle peut véhiculer au niveau du voyage, de l’ailleurs, cet ailleurs symbolisé par les États Unis d’Amérique, fantasme pour tous les personnages de l’endroit où la vie est facile, où les athlètes sont riches et adulés, où l’argent coule à flot. Mais la mer qui est aussi cette barrière infranchissable, du moins pour un jeune garçon, qui le retient sur son ponton sans vrai espoir quant à son avenir.

Les amateurs de littérature italienne ne seront pas déçus à la lecture des Régates de San Francisco, Les autres lecteurs non plus.

[** Émile Cougut*]|right>


[**Les régates de San Francisco
Pier-Antonio Quarantotti Gambini*]
Michel Arnaud (Traduction)
Pierre-Emmanuel Dauzat (Postface)
Editions du Rocher, collection Motifs. 8€90


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WUKALI Article mis en ligne le 11/10/2018)]

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