So British !


Une des plus grandes œuvres de [**Dickens*], et de la littérature anglaise, est sûrement Les contes de Noël ( A Christmas carol). On connaît l’importance dans la culture anglo-saxonne de la fête de Noël et des milliers d’histoires, légendes, contes qui traitent de cet évènement annuel attendu par tous petits et grands, mais haït par les dindes.

Quoiqu’il en soit, [**Stella Gibbons*] nous trompe, enfin un peu… Elle est anglaise et se doit donc d’écrire au moins une nouvelle autour de cette fête et c’est ce qu’elle a fait. Mais il n’y a qu’une nouvelle autour de Noël, les quatorze autres, elle n’y fait aucune allusion.

Il existe un fil conducteur : la morale victorienne autour des bonnes manières, du « qu’en-dira-t-on », de l’avis des autres, de ce qui se fait et de ce qui ne se fait pas. Cette morale qui étouffe la plupart des protagonistes de ces nouvelles, qui les plonge, de fait dans une totale solitude, même quand ils sont en couple. Tout réside dans les apparences et malheur à qui viole les lois non écrites comme Sophie dans Charité bien ordonnée. Heureusement qu’il reste le rêve, mais parfois, le rêve s’avère être non un cauchemar mais un fantasme qui nous fait retomber dans la réalité (Vanité dorée).

Olécio partenaire de Wukali

Les personnages de Stella Gibbons ne sont pas malheureux, loin de là, ils se contentent de ce qu’ils ont et passent leur temps à respecter scrupuleusement les normes sociales. Il ne faut surtout pas y déroger, mais suivre scrupuleusement le chemin que les autres attendent que vous suiviez. Tout n’est qu’apparence dans cette société qui paraît figée : chaque personne est à sa place et doit remplir sans faute le rôle qui y est attaché.
Il y a des conventions sociales, pourquoi les violer ? Si elles existent, c’est qu’il doit bien y avoir des raisons. Bien entendu, pas un de ces personnages ne cherche à les connaître !

Au-delà de cette description de cette société surannée, [**Stella Gibbons*] scrute l’âme humaine, dans tout ce qu’elle a de profond, mais aussi d’étonnant et de paradoxal : « Elle se comportait comme la plupart d’entre nous lorsque nous sommes amoureux : elle ne pensait jamais à son bien-aimé comme à un être humain, mais seulement comme à une image qu’elle pouvait habiller de ses rêves. »

[**Il y a du Jane Austin, du Brontë, du Dickens chez Stella Gibbons*].

Mais, elle est anglaise, alors, au détour des pages, elle fait preuve d’un humour certain. Pas du [**Woodhouse*], ni du [**Lewis*], mais on n’y est pas loin : « à la différence des bouledogues, les tantes lâchent prise, si on les décourage systématiquement  ».
Ce recueil de nouvelles( so British) est un cadeau parfait pour mettre au pied d’un beau sapin de Noël. (Yes my Lord, we’ll do it… !)

[**Émile Cougut*]|right>


[**Le petit sapin de Noël
Stella Gibbons*]
éditions Héloïse d’Ormesson. 22€


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WUKALI Article mis en ligne le 10/11/2018)]

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