Dealing with death with respect and decency
[**Laurence Loutre-Barbier*] est photographe ET écrivain. Elle signe présentement un essai, un témoignage, une réflexion aussi bien écrite que photographique.
Tout par d’une réflexion sur la mort. La mort qui est présente en nous tous mais qui est aussi synonyme de l’absence. L’absence pour les autres mais aussi pour soi, car à la mort on est absent de soi, ne reste plus que l’enveloppe charnelle qui démontre que nous fûmes mais que nous sommes plus.
Elle s’est rendue dans la « dernière chambre », celle d’un hôpital où la majorité des occidentaux « passent », car on ne meurt plus chez soi, mais dans des lieux médicalisés, où les soignants ont juré de mettre tout en œuvre pour faire reculer la mort. Et même quand on décède ailleurs que dans un milieu hospitalier, l’évolution de nos sociétés fait que le défunt passe rarement le temps restant jusqu’à l’inhumation à son domicile, dans sa chambre.
La dernière chambre, la chambre mortuaire est le lieu de transition, de passage entre la vie et la mort, où la mort est omniprésente mais où elle côtoie étroitement la vie. Ce lieu, pris dans son ensemble est de fait divisé en deux parties : celle du public qui vient voir le défunt pour la dernière fois, le lieu où s’exprime la douleur, les souvenirs et où se bâtit leur avenir avec cette absence ; et la partie privée où s’exprime la plus grande humanité.
Dans ce lieu privé, interdit au public, arrivent les corps qui sont « préparés » par des soignants. Car se sont des soignants qui travaillent dans ce lieu, qui mettent en oeuvre tout leur art, leur empathie, leur amour en l’humanité pour leur offrir un « départ » digne et serein.
Ces « travailleurs de l’ombre » « aident » les vivants dans leur travail de deuil, ils représentent un vrai pont entre la vie et la mort, rendant cette dernière totalement partie intégrante de la vie. Et ce, quelque soit l’âge du défunt, car la mort est présente dés la naissance. [**Laurence Loutre-Barbie*]r signe des passages d’une extraordinaire beauté autour du corps d’un bébé mort-né, d’une fillette de sept ans : elle leur restitue une vraie personnalité, les intègre dans l’univers global que représente l’humanité.
Ce lieu, les personnes qui y travaillent sont quasiment inconnus, sont cachés, et presque absent de la conscience de tout un chacun alors qu’il est fondamental dans la structuration de la personnalité de tout un chacun.
Les photographies qui illustrent cet essai, sont toutes d’une grande pudeur, juste un petit morceau d’un corps, pas un visage, rien de glauque, mais une beauté, une vraie beauté, celle de la vie dont la mort n’est qu’une partie.
[**La dernière chambre
Laurence Loutre-Barbier*]
21 illustrations
éditions Fage. 15€
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WUKALI Article mis en ligne le 02/03/2019)]