« Cinéma, is something of a dream come true » says Renaud Capuçon, the leading French-born violinist of today. “Film music can be sublime and it has involved some very great composers.”
Samedi 13 avril, au Grand Théâtre de Provence, coup d’envoi de la 7 ème édition du Festival de Pâques.
« La musique transcende les images et donne du relief à nos émotions. C’est avec bonheur que j’ai découvert ces musiques de film étant enfant, adolescent ou adulte et c’est avec passion que je les aborde aujourd’hui. Je suis heureux de vous proposer ce voyage dans le temps. »
[**Renaud Capuçon*] est un cinéphile et un violoniste accompli. Il a offert au public du Grand Théâtre de Provence d’Aix un pur moment de bonheur pour ce premier concert du festival de Pâques. Accompagné par l’orchestre de l’Opéra de Lyon, sous la direction de [**Geoffrey Styles*], parfait, Renaud Capuçon, en Maître de cérémonie, nous a invités à un « spectacle total » rempli d’images. On a pu explorer toute une palette de musiques de film, des musiques qui sont presque tout aussi célèbres que les films eux-mêmes !
Le violoniste nous parle de l’émotion qu’il a ressentie dans ses jeunes années à l’écoute de Cinéma Sérénade, un disque de reprises de bandes originales de films par le violoniste israélien,[** Itzhak Perlmann*]. «Je crois que je suis la personne qui a le plus écouté ce disque au monde ! » Renaud Capuçon précise encore que la musique de film n’est pas une catégorie « en dessous » de la musique classique. Il y a des compositeurs, et certains écrivent aussi des musiques de film.
En effet, que seraient certains de ces longs métrages sans ces violons qui préviennent d’un danger, de la mort, l’adrénaline entretenue par de redoutables thèmes musicaux. Dans « La vie est belle » qui débute la soirée Cinéma, on se remémore dès les premières mesures des séquences du film, un magnifique conte, qui n’est pas d’une grande gaieté et dont l’ambiance sombre est portée par l’orchestre tout entier. Emotion de nouveau avec « Le cercle des poètes disparus » du réalisateur [**Peter Weir*] sur une musique de [**Maurice Jarre*]. On garde en mémoire le retentissant « Captain, my captain » oui, Merci Ô capitaine ! Mon Capitaine Capuçon », vous qui êtes dans le cercle des poètes bien vivants de la musique classique et bien plus encore… On se souvient de la musique de [**Nino Rota*], et son thème « Le Parrain » si souvent repris, notamment par [**Andy Williams*] et son magnifique « Speak softy love ».
C’est une musique singulière qui est proposée à la suite. Dans « Mission », le grand [**Ennio Morricone*] joue avec des tonalités et des rythmes très différents, offrant un foisonnement de thèmes, des dissonances qui marquent des temps forts du film… Gabriel’s oboe (Le hautbois de Gabriel) nous conduit à Dieu, et ce soir là, c’est aussi le violon de Renaud Capuçon qui nous parle du divin. C’est une musique complexe et l’écouter ainsi, sur une scène, lui donne une autre dimension. Le violon se prête à toutes les émotions encore dans Cinéma Paradiso, d’Ennio Morricone. (Offert en bis, pour deux fois plus de bonheur !). Un magnifique hommage au Cinéma avec un thème musical bouleversant de lyrisme. On se souvient du cinéma qui prend feu, et les violons de s’enflammer, littéralement… Que dire encore de la musique [**d’Erich Wolfgang Korngold *]qui illustre ″Les Aventures de Robin des Bois″ un vieux film de [**Michael Curtis*] ? Dans cette interprétation, Renaud Capuçon a le panache d’[**Errol Flynn*], et on revit avec lui des grandes scènes d’anthologies, comme si on y était. Le violoniste nous parle encore de l’admiration qu’il porte à ce compositeur viennois, à la vie tourmentée. « Il est aussi à l’origine de ce projet « Cinéma ». Avant d’immigrer aux Etats-Unis, et devenir le compositeur attitré d’Hollywood, il faut savoir que c’était un enfant prodige et un musicien complet.
[**Johnny Mercer, Henry Mancin*]i, Moon River ( Diamants sur canapé) un des standards de la musique américaine. La sublime [**Audrey Hepburn*] nous apparaît.
Avant l’entracte, un choc, une révélation, un joyau : Le Concerto de Berlin (La septième Cible) sur la musique intemporelle de [**Vladimir Cosma*]. Le public est emporté par l’atmosphère de la partition symphonique de concerto, une musique qui colle si parfaitement à ce polar oppressant. A l’écouter en concert, on réalise à quel point ce morceau est virtuose, digne des plus grandes partitions.
C’est [**Alexandre Desplat*] qui débute la seconde partie de la soirée avec « New Moon », « Twilight ». Envoûtante musique. Que l’on soit fan ou pas de la saga, ici, c’est la musique qui l’emporte !
Comment parler Cinéma sans évoquer [**Michel Legrand*] ? « Je n’ai pas osé le déranger pour lui parler du projet, je le savais très occupé » dira le bienveillant [**Renaud Capuçon*], on le reconnaît bien là. S’Il regrette de n’avoir pas eu le temps de lui parler de « Cinéma », il lui a rendu samedi soir un vibrant hommage avec « Un ’été 42 », et son fameux thème « The summer knows ». La puissance émotionnelle du thème marque les esprits, on était sur un petit nuage. On a savouré encore Jentl, du même compositeur, et son « Papa, Can You Hear Me ? »
Renaud Capuçon nous parle encore de la naissance d’ « Hippocrate aux enfers », une musique superbe de [**Jean Pascal Beintus*] qui illustre le documentaire de [**Michel Cymes*] sur les médecins des camps de la mort. Le médiatique médecin est ami du violoniste et lorsqu’il a demandé à Renaud d’enregistrer cette musique, ce dernier n’a pas hésité. On reste dans la même ambiance inquiétante mais par moment pleine d’espoir avec « La liste de Schindler ». Que serait en effet ce film sans ces mélodies bouleversantes, cette musique raffinée de [**John Williams*], complice de toujours de [**Steven Spielberg*]. L’orchestre trouve le ton juste pour évoquer ce moment de l’histoire tragique de la guerre et le violon joue un rôle poignant face aux persécutions. Frissons garantis.
Comment rester insensible encore devant « Le Mépris » de [**Georges Delerue,*] et le film inoubliable de [**Jean-Luc Godard*] ? On se souvient surtout de « Camille », mais toute la partition est superbe. On se love dans une ambiance presque Mahlérienne, faite de tendresse et de tragédie. On entend le temps qui passe, l’amour qui file… Il faut juste fermer les yeux, et les images reviennent.
[**James Horner*] et ses « Légendes d’Automnes » propose un autre univers, un autre grand moment, avec une profusion de thèmes passionnés et des orchestrations sublimes. Que serait le film sans doute le plus romantique de[** Sydney Pollack*], « Out of Africa » sans ces violons qui nous enivrent, sans ces cuivres d’une si belle profondeur ? L’orchestre tout entier nous permet de revivre les moments forts de ce film culte sur fond de paysages kényans.
Des images drôles nous apparaissent cette fois-ci. Celles du violoniste maladroit du « Grand blond avec une chaussure noire » d’[**Yves Robert.*] [**Vladimir Cosma*], lui même violoniste, compositeur et chef d’orchestre en a écrit la musique, joviale, enjouée. Si la musique de film doit apporter une dimension supplémentaire, cette musique de Cosma, assurément s’entend, se remarque, se voit. La partition avec une flûte de pan soliste, quel bonheur mais avec le violon soliste, un arrangement de Cosma lui-même, c’est tout aussi jubilatoire.
Ce fut, tout au long de la soirée, une rencontre fabuleuse de tous ces compositeurs géniaux qui ont marqué le genre de la musique de film. Et pourquoi pas « Un joyeux Noël » à Pâques, avec en fin de concert, le somptueux Aria écrit par[** Philippe Rombi*] ? Il s’agit d’une magnifique musique, qui nous parle d’absence et de nostalgie. [**Renaud Capucon*] l’a dédié à [**Michel Lucas*], Président du CIC, mécène, et l’un des fondateurs du Festival de Pâques, décédé en décembre 2018.
Le film est superbe, et la musique l’est tout autant. Des frissons, jusqu’au bout de la nuit.
[**Le Festival de Pâques 2019*].
Orchestre de l’Opéra de Lyon
[**Lawrence Foster*], direction
[**Renaud Capuçon*], violon
[**CD: Cinéma. Renaud Capuçon. Warner Classic*]
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WUKALI Article mis en ligne le 15/04/2019
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