Data and statistics about the population in France
Il nous a paru intéressant de publier cette étude de l’Ined ( Institut national d’études démographiques) dans nos colonnes. Nous en publions une synthèse. Le texte intégral et exhaustif de cette étude de l’Ined est consultable sur son site (Cliquer )
Chaque année, conformément à sa mission d’information du public sur les questions démographiques prévue dans ses statuts, l’[**Ined*] revient de manière détaillée sur les grands chiffres et tendances de la population de la [**France*]. Cet article propose par ailleurs un approfondissement sur une thématique particulière. L’accent est mis cette année sur les comparaisons européennes, montrant en quoi la France fait figure d’exception démographique à l’échelle de l’Union européenne des 28 (UE-28). Ainsi, la France demeure le pays avec l’accroissement naturel le plus élevé d’Europe. Elle est le cinquième pays d’accueil d’étrangers de pays tiers mais son taux d’immigration est l’un des plus faibles d’Europe. La France reste le pays le plus fécond avec un âge à la maternité relativement jeune. D’autre part, les interruptions volontaires de grossesse sont en augmentation et la mortalité infantile est relativement plus élevée que dans la plupart des autres pays européens.
Le 1er janvier 2019, la France comptait tout juste[** 67 millions d’habitants*] (66,99).
L’accroissement annuel a de nouveau diminué mais reste principalement soutenu par un nombre de naissances supérieur à celui des décès (plutôt que par un excédent migratoire). L’accroissement naturel a toutefois atteint un minimum historique depuis 40 ans. Au 1er janvier 2018, [**la France est le deuxième pays le plus peuplé d’Europe*] (13,1 % de la population de l’Union européenne des 28 (UE-28), contre 16,2 % pour l’Allemagne), mais aussi le plus jeune, même si la baisse récente du nombre de naissances (diminution de 82000 depuis 2010) tend à faire converger sa structure par âge vers celle de l’UE-28.
En 2017, le flux d’entrées d’étrangers de pays tiers, ceux dont les ressortissants sont soumis à l’obligation d’un titre de séjour, a représenté 237742 personnes, le plus haut niveau depuis 2000 (+ 9 % par rapport à 2016, et + 32 % par rapport à 2012). Il s’agit majoritairement de personnes en provenance d’Afrique, même si le nombre de personnes originaires d’Asie est lui aussi en augmentation. Les nouveaux entrants issus des pays tiers sont majoritairement des hommes, du fait du poids croissant des entrées en provenance d’Afrique et d’Asie traditionnellement plus masculines. Bien qu’une part importante des titres de séjours soit délivrée pour un motif familial (45,2 % –en baisse de 3,8 points en un an), ce sont les motifs « humanitaires » (réfugiés, apatrides, demandeurs d’asile) dont la part augmente le plus en 2017. À l’échelle européenne, en se basant sur les statistiques délivrées par [**Eurostat*], la France est le 5e pays européen d’immigration selon le nombre d’entrées (derrière les 4 autres pays européens les plus peuplés que sont l’[**Allemagne, le Royaume-Uni, l’Italie et l’Espagne*]), mais elle compte parmi les pays dont le taux d’immigration est le plus faible (inférieur à 0,5 %).
Pour la quatrième année consécutive, le nombre annuel de naissances enregistrées en 2018 (759000) est en baisse du fait de la diminution de la population des femmes en âge de procréer et de la fécondité. L’indice conjoncturel de fécondité est de [**1,87 enfant*] par femme en 2018, et l’âge moyen à la maternité poursuit son recul pour atteindre [**30,6 ans*]. Les premiers mois de l’année 2019 ne montrent pas de retournement de tendance, mais indiquent une diminution de l’intensité de la baisse du nombre de naissances. La baisse de la fécondité concerne principalement les 20-29 ans et est marquée par l’augmentation de l’infécondité (proportion de femmes sans enfant) à ces âges sans que l’on puisse encore déterminer si c’est le fait d’un recul de l’âge à l’entrée en parentalité éventuellement compensé plus tard, ou si l’infécondité sera définitive dans ces générations. À l’échelle européenne, la France reste le pays le plus fécond avec un âge à la maternité relativement précoce par comparaison aux autres pays à fécondité relativement élevée. La France est, avec l’Irlande, le seul pays dont les générations nées durant les années 1980 atteindront un niveau de fécondité assurant le renouvellement des générations (2,1 enfants par femme)
Le nombre d’interruptions volontaires de grossesses (IVG) est en augmentation en 2018 (224 300 contre 217 800 en 2017), sans atteindre les niveaux de 2013 et 2014. L’augmentation du recours à l’IVG se traduit par une augmentation de l’indicateur conjoncturel d’IVG (0,56 avortement par femme). La France fait partie des pays dont les taux de recours à l’IVG sont les plus élevés, en lien sans doute avec la forte fécondité. L’ouverture aux sages-femmes du droit de pratiquer les IVG dans certaines conditions depuis 2016 devrait permettre un accès plus facile et traduit une externalisation grandissante de l’offre, notamment pour les IVG médicamenteuses.
Les nombres de mariages et de pacs ont tous deux augmenté en 2017, mais à des rythmes différents, de sorte que l’écart entre le nombre de mariages (233 915) et le nombre des pacs (193 950) a atteint son plus faible niveau his- torique. Au total, 3,1 % des mariages et 3,8 % des pacs sont des unions entre personnes de même sexe (parmi les niveaux les plus élevés en Europe). L’âge moyen au pacs est stable en 2017 et reste inférieur à celui au mariage qui recule encore en 2017. Mariages et pacs sont en partie liés par le fait qu’une proportion non négligeable de mariages unit des couples initialement pacsés. L’analyse des statistiques concernant les pacs a permis de déterminer que cette proportion est plus élevée pour les couples de même sexe (plus d’1 sur 3 en 2016) que pour les couples hétérosexuels, chez lesquels elle n’atteint que près de 1 mariage sur 6. Les divorces sont en forte baisse en 2017, contrairement à ce qui était attendu du fait d’une nouvelle législation qui offre la possibilité de divorcer sans recourir à un juge. Cette baisse traduit en réalité un défaut de transmission des informations sur les divorces par consentement mutuel nouvellement enregistrés chez les notaires. Les statistiques relatives aux ruptures de pacs ne souffrent pas de ce problème, ce qui nous permet de publier un indicateur inédit et longitudinal de rupture de pacs : plus de la moitié des pacs enregistrés en 2007 sont dissous avant leur dixième anniversaire, d’un commun accord pour la plus grande partie d’entre eux, mais aussi par un mariage pour une part non négligeable (15 % à 20 %). Ce sont les ruptures de pacs conclus entre deux femmes qui sont les plus fréquentes, notamment lorsque les conjointes sont jeunes. Les mariages sont moins fréquents et plus tardifs en France que dans le reste de l’Europe. L’existence du pacs comme forme alternative au mariage accessible à tous les couples, singularité en Europe (seuls les Pays-Bas partagent ce type de contrat), pourrait expliquer partiellement la plus faible propension à se marier en France.
En 2018, plus de 600000 décès (614000) ont été enregistrés en France, nouveau record depuis la Seconde Guerre mondiale. La tendance à l’augmentation du nombre de décès s’explique principalement par le vieillissement de la population et l’arrivée aux grands âges des générations nombreuses de l’après-guerre. Cette tendance devrait se poursuivre. Si l’espérance de vie continue d’augmenter pour atteindre 79,4 ans pour les hommes et 85,3 ans pour les femmes en 2018, les gains d’espérance de vie sont en net recul, prin- cipalement à cause d’un ralentissement de la baisse de la mortalité avant 45 ans. Sur le long terme, les gains d’espérance de vie sont plus importants pour les hommes, et l’écart entre les deux sexes se réduit progressivement. Parmi les pays européens, c’est en France que l’espérance de vie féminine est la plus importante en 2017, mais la situation est moins favorable pour les hommes (9e position). Pour les deux sexes combinés, la France fait globalement partie des pays où la mortalité est la moins élevée d’Europe. Cette situation est liée à plusieurs facteurs dont une survie aux grands âges comparativement élevée, en partie du fait d’une mortalité par maladie cardiovasculaire plus faible que dans la plupart des autres pays européens. La France est l’un des rares pays du monde dans lesquels cette cause de décès n’est pas la première (c’est le cancer depuis 1990). En revanche, la mortalité avant 65 ans, y compris celle des enfants, est relativement forte. Le taux de mortalité infantile atteint 3,9 ‰ contre 2,0 ‰ ou 2,5 ‰ dans les pays scandinaves. La France peut espérer rattraper ses voisins européens en améliorant la lutte contre la mortalité pré- maturée. De cette façon, l’espérance de vie à la naissance pourrait encore progresser de manière significative.
WUKALI Article mis en ligne le 13/12/2019
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