A very instructive biography about one of the most faithful and best Napoleon’s Marshals


[**Louis-Alexandre Berthier*], maréchal de France, prince de Neuchâtel et de Wagram est un des fidèles parmi les fidèles de l’Empereur. Enfin, jusqu’à la chute, encore que… Le paradoxe de celui qui fut le génial exécuteur des ordres de [**Napoléon*] (qui regretta son absence à Waterloo, [**Soult*] n’ayant pas ce don de compréhension, de rigueur qui fit la valeur de Berthier) est qu’il est sûrement le moins connu des maréchaux d’Empire. L’ombre de l’Empereur qui le couvrait n’y est pas pour rien. Pourtant, Berthier fut un des meilleurs ouvriers qui contribua à la gloire de Napoléon.

Comme [**Marmont*], [**Berthier*] est né dans la noblesse d’Ancien Régime. Noblesse récente, son père étant le premier anobli. Son père Jan-Baptiste se fait très vite remarquer par ses talents de cartographe et finit couvert d’honneurs par le roi. C’est lui qui crée le premier corps de cartographes de l’armée, qui dessine les carte des chasses royale. Avec son épouse, il a douze enfants dont un futur général et un futur maréchal. Louis-Alexandre suis le chemin tracé par son père, il poursuit des études de cartographe, mais en plus entre dans l ‘armée.

Comme beaucoup de membre de la noblesse, il participe à la guerre en Amérique où il reçoit sa première blessure, mais surtout où il entre en contact avec les idéaux de liberté portés par les insurgés et qui annoncent les prémices de la Révolution.

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Vu son travail, il fait sa carrière dans les états-majors. Sous la Révolution, sa naissance et ses soutiens ([**Custine, Dumouriez*], voire [**Lafayette*]) le font passer pour suspect. Pour autant, il n’est pas arrêté et passe son temps à demander à être réintégré dans l’armée, même comme simple soldat (il avait été rayé des cadres vu son origine). A force de persévérance, il est nommé à l’état-major de l’Armée d’Italie. C’est là où il rencontre le nouveau général en chef, nommé en même temps que lui : [**Napoléon Bonaparte*].

C’est le début d’une collaboration qui durera jusqu’en 1814. Berthier admire Bonaparte, ce dernier reconnaît en lui un organisateur né. Il va le couvrir d’honneurs, tout en en faisant son double. Durant les campagnes militaires, Berthier est toujours à côté de l’empereur, même la nuit, toujours disponible, sachant transcrire immédiatement, sans aucune interprétation les ordres, pas toujours clairs de Napoléon. En plus à [**Wagram*], il sait faire preuve d’anticipation ce qui contribue à la victoire. Alors, il fait des jaloux, voire même, étant le porteur de mauvaises nouvelles (la colère de l’Empereur), se crée des inimités durables ([**Bernadotte*] étant le plus rancunier).|left>

Il est de tous les combats, de toutes les batailles. Comme [**Lannes*], il se transforme en diplomate. C’est lui qui va faire la demande de mariage avec [**Marie-Louise*] en Autriche, c’est lui qui représente Napoléon lors du mariage à Vienne, c’est lui encore qui la conduit à Paris. Il fait partie des maréchaux, des personnes de l’entourage de Napoléon qui essaient de le « canaliser », qui comprennent que la mégalomanie de l’Empereur finira par un désastre. Il essaie de lui faire comprendre que la campagne de Russie est une erreur. Mais il suit Napoléon et se fait (mais il en a l’habitude), accuser de tous les maux endurés par l’armée.

Soit, le lien d’origine se distend, cependant [**Berthier*] reste toujours fidèle. Mais en 1814, comme les autres maréchaux, il prend le parti de [**Louis XVIII*]. Comme les autres, il veut préserver ses acquis, jouir de l’immense richesse dont la faveur impériale l’a couvert.

Louis XVIII ne l’apprécie pas. Berthier n’a-t-il pas donné suite à sa demande d’intervenir auprès de Bonaparte sous le Consulat pour faire comme [**Monck*] afin de restaurer la royauté ? Durant les Cent-Jours, Berthier est plus ou moins (plus que moins) prisonnier dans son château de Bamberg, en Bavière chez son beau-père. Il veut revenir en France, servir, servir pour défendre son pays, de fait peut importe le chef, ce qui compte c’est la patrie.

Et c’est le « drame » : le 1er juin, on retrouve le corps de Berthier dans la cour. Il est défenestré : accident, crime, suicide ? Les arguments ne manquent pas pour telle ou telle thèse. Les historiens dont [**Franck Favier*], penchent pour le suicide : on connait très bien les derniers jours de Berthier : il était très dépressif, déçu de la Restauration, se sentant prisonnier alors que la France était attaquée. Pour le maréchal Berthier, servir avait une vraie signification.

Il eut droit à des funérailles dignes de ses titres. Il repose toujours en Allemagne.
Au niveau de sa vie privée, il passa pour un original. En Italie, il rencontre la très belle marquise [**Giuseppa Visconti*]. Soit, elle est mariée, mais une grande histoire d’amour va naître entre eux qui ne s’achèvera qu’à la mort de Berthier. Cette liaison était un sujet d’étonnement et de critiques parfois acerbes de la part de Napoléon. Ils vivront ensemble, en complète harmonie. Quand Berthier finit sous la pression impériale par se marier (le marquis Visconti décédera six mois après entraînant le regret de Louis-Alexandre de ne pas avoir attendu), il restera très lié à sa maîtresse. De fait, au grand étonnement de tous, les deux femmes seront très complices et ils formeront au vue de tous un vrai couple à trois.

Berthier a largement contribué à la gloire de l’Empire, ses réceptions étaient aussi courues que celles de [**Talleyrand*]. Il a été aussi un gestionnaire attentif de sa fortune, il passa son temps à agrandir et à faire fructifier son domaine de Grosbois en région parisienne.

A Saint-Hélène, Napoléon critique Berthier (mais ne l’a-t-il pas fait durant toute leur « collaboration »?), mais surtout lui reconnaît ses qualités d’organisateur, d’exécutant de génie. Pour lui, si Berthier avait été à ses côtés, Waterloo eût été une grande victoire française. Et plus d’un historien est de son avis.

[**Louis -Alexandre Berthier*], un patriote, un vrai, plein de la culture de l’Ancien Régime qu’il sut mettre au service de l’Empire, baignant dans la philosophie des Lumières, est un exemple parfait de ces hommes qui montrèrent que les circonstances de l’histoire peuvent faire apparaître en tout un chacun, le meilleur de soi-même.

[**Franck Favier*] signe ici une excellente biographie sur un des maréchaux méconnus. Soit, on peut regretter qu’il n’aborde pas les rapports que Berthier avait avec la Franc-Maçonnerie, comme tous les maréchaux, il avait été initié, et on connait les liens plus qu’étroits qu’elle entretenait avec le régime impérial.

[** Félix Delmas*]|right>


[**Berthier, l’ombre de Napoléon
Franck Favier*]
éditions Perrin. 22€90


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WUKALI Article mis en ligne le 04/01/2020

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