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Les pionniers de la photographie dans les collections numériques de la Bnf

par Communiqué

Durant le déconfinement, la BnF continue de donner accès à la richesse de ses collections grâce à la diversité de son offre numérique. 
Conférences en ligne, documents sonores, podcasts, livres numériques, expositions virtuelles, œuvres d’art issus des fonds de la Bibliothèque… 
Des millions de ressources sont accessibles gratuitement à distance. Cette semaine la BnF met en avant un thème à explorer dans son univers numérique, les pionniers de la photographie.


Henri Le Secq (1818-1882). Pichet, pipe, n°31 vers 1852-1860
Négatifs sur papier ciré sec, 35 x 25 cm environ
BnF, Estampes et Photographie. Ei 1b boîte Réserve. Ancienne collection Gabriel Cromer, acquisition 1945

Des milliers de photographies anciennes dans Gallica : 

Nadar, Le Gray, Le Secq, Atget, fonds de l’atelier Reutlinger ou des agences de presse Monde & Caméra, oeuvres d’artistes, d’amateurs ou de reporters, épreuves sur daguerréotype, calotype, ambrotype… 
Classées par photographe, collection ou procédé, les photographies anciennes numérisées dans Gallica se comptent par milliers. Elles racontent  » l’universelle stupéfaction  » dont parle Nadar quand il évoque 
l’apparition de la photographie et montrent comment, affaire de peintres et de scientifiques à ses débuts, celle-ci est devenue rapidement une profession, puis une industrie, enfin un art à part entière. 

Des expositions virtuelles pour redécouvrir les pionniers de la photographie

Olécio partenaire de Wukali

Dès son invention en 1839, la photographie révolutionne le rapport à l’image et annonce l’avènement de la civilisation des médias. Pour Napoléon III, elle va ainsi devenir un instrument et un symbole du pouvoir à travers la commande d’albums ; pour les Nadar, elle est un formidable moyen de dresser l’inventaire de la comédie humaine ; pour des artistes tels que Gustave Le Gray, peintre de formation qui s’approprie avec virtuosité le nouveau médium, elle offre une esthétique totalement nouvelle. Autant de photographes qui nous ont laissé un formidable témoignage du XIXesiècle, nous entraînant aussi bien dans le Paris populaire immortalisé par Atget que dans un Orient jusqu’alors très mystérieux.


Portrait de femme : Julia Margaret Cameron, une photographe au style affirmé 


 C’est sur le tard, à l’âge de 48 ans, que Julia Margaret Cameron (1815-1879) découvre la pratique de la photographie ; elle s’y consacre alors avec passion pendant une douzaine d’année, créant un style immédiatement reconnaissable, que ce soit dans ses portraits ténébreux et fortement contrastés ou dans ses mises en scène librement inspirées de l’imagerie chrétienne, de la mythologie ou de la littérature chevaleresque, pour lesquelles elle recrute ses proches. Son œuvre, avec ses imperfections techniques assumées au nom d’une stylisation artistique, s’est progressivement imposée comme une des plus 
marquantes du XIXe siècle, et compte de véritables icônes de l’époque victorienne, dans ses figures illustres (Tennyson, Darwin, Rossetti, Herschel…) comme dans ses rêveries.

« Qu’est-ce qu’une mise au point ? Et qui a le droit de dire quelle mise au point est légitime ? Mon aspiration est d’ennoblir la photographie et d’inscrire sa particularité et ses usages dans les beaux-arts en associant le réel et l’idéal, et, sans y sacrifier la vérité, par un dévouement total à la poésie et à la beauté. »
—        Lettre de Julia Margaret Cameron à John Herschel, 31 décembre 1864 

Adalbert Cuvelier. Portrait d’homme, 1852. BnF


De la peinture à la photo, une histoire de famille : 
Aldabert (1812-1871) et Eugène (1837-1900) Cuvelier


L’œuvre photographique des Cuvelier père et fils entretient des rapports étroits avec la peinture. Adalbert était membre de l’école artistique constituée à Arras dans les années 1850 autour de la figure de Camille Corot, dont il fit plusieurs portraits. Eugène, installé à Barbizon, était un proche de Millet et Rousseau. Dans leurs productions dominent les paysages des environs d’Arras et surtout de la forêt de Fontainebleau mais aussi quelques admirables portraits et natures mortes. Le sens très pictural de la composition et de la lumière, le goût de la simplicité et de l’épure, l’exploitation subtile des qualités graphiques et tonales du calotype et du papier salé caractérisent ces images d’une intense poésie, parmi les plus belles réussites de la photographie primitive française.

Illustration de l’entête: Album Reutlinger de portraits divers, vol. 2. Ethel Sargent ; Bessie Dean ; Courtès. BnF

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