Accueil Agora La musique, melting-pot globalisé, gloubi-boulga, ou âme des civilisations ?

La musique, melting-pot globalisé, gloubi-boulga, ou âme des civilisations ?

par Francis Benoît Cousté

L’âme de toute civilisation, n’est-ce pas sa musique ? Le tout ou le tas ?.. Prenons l’exemple de la musique turque : qui pourrait, en effet, à son écoute, soutenir qu’elle appartint jamais – fût-ce de lointain cousinage – à notre généalogie ? Ce qui n’exclut naturellement pas que la Turquie puisse être, un jour, admise dans l’Union européenne – en tant, notamment, que salutaire glacis face à un islamisme conquérant. Mais c’est là une autre histoire…

« L’Universel, c’est le local moins les murs » disait ainsi Miguel Torga, grand poète portugais

Il faut, bien sûr, accepter la musique de l’autre, des autres, de tous les autres ! Sans toutefois s’illusionner… Fussions-nous éminents spécialistes du maqâm, du , du jingxi, du gamelan balinais ou des musiques bantoues (voir glossaire),nous n’en demeurerions pas moins touristes, touristes érudits certes, mais touristes – ces idiomes ne nous ayant pas été maternels.

Comment, d’autre part, ne pas accueillir tous les métissages – pour peu qu’ils surviennent par naturelle osmose, capillarité, et non au forceps ? À nous, en revanche, de refuser cette bouillie planétaire, quasiment indifférenciée – amniotiquement pulsée – que nous servent, jour après jour, radios dites « musicales » et autres fast-foods électroniques. 

Si ce mouvement d’uniformisation, cet alignement des musiques populaires devait s’amplifier – cependant que se ghettoïsent toujours davantage les musiques savantes – alors c’en serait bien fini de l’âme de nos peuples.

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Glossaire musical

Le maqâm (arabe : مقام) — en turc makam, en azéri mougham, en ouzbek maqôm, en ouïghour mouqâm — est à la fois un système musical général et ses applications particulières. Le mot maqâm signifiait le lieu où se jouait la musique ; par la suite, il désigna la modalité au Machrek. ( définition Wikipédia)

Le théâtre Nô 能
Forme théâtrale traditionnelle du Japon dont l’origine remonte au XIe siècle, le  se compose d’une suite de dialogues, de monologues, de chants ou de récitatifs répartis entre les acteurs et le chœur, de gestes stylisés et de danses, avec accompagnement instrumental. Comme le montre cette seule définition, la voix y prend une importance considérable en tant que constituant musical, aux côtés des éléments chorégraphiques (danse, gestes), littéraires (texte) et théâtraux (costumes, masques, accessoires et mise en scène).
La voix dans le théâtre nô résulte du fonctionnement simultané des poumons, du larynx et des trois cavités : nasale, buccale et pharyngienne. Chaque technique vocale se constitue en exploitant diversement ces trois organes vocaux. C’est ainsi que le  doit sa spécificité à la prépondérance accordée à la cavité pharyngienne au moment de l’émission vocale. ( définition Cahiers d’ethnomusicologie)

Le Jingxi 京剧 ou 京劇 (opéra de Pékin)
Depuis le XVIIIe siècle, le jingxi (ou jingju), populairement connu sous le nom d’opéra de Pékin , est apparu comme la principale forme de drame musical chinois. Le début du jingxi est attribué aux acteurs d’Anhui (maintenant une province de l’est de la Chine) apparaissant à Pékin (alors appelé Pékin) dans les années 1790. Cependant, le jingxi combine vraiment des éléments de nombreuses formes antérieures différentes et, comme le grand opéra occidental, peut être considéré comme un produit du XIXe siècle. En plus de tous les instruments mentionnés ci-dessus, de nombreux autres peuvent être trouvés. (définition Encyclopædia Britannica).

Le gamelan est un ensemble instrumental traditionnel caractéristique des musiques javanaise et sundanaise. Par extension, on utilise également le mot pour désigner l’orchestre balinais, qu’on appelle en fait gong (par métonymie à partir du nom de l’instrument).
Le gamelan est composé essentiellement de percussions : gongs, cymbales, métallophones de différents types (saronpekingdemungslentemgender), xylophones (gambang), tambours de divers types (ciblonkendang), auxquels peuvent s’ajouter des instruments à cordes, soit frottées comme le rebab (une vièle à pique), soit pincées comme le kacapi (sorte de cithare), et à vent comme la flûte suling et le chant — féminin et masculin.
Debussy, lors de l’Exposition universelle de Paris de 1889, avait été frappé par la gamme, les « couleurs » sonores, les ruptures rythmiques et le côté modal de cette musique.(définition Wikipédia)

La musique bantou. L’appellation « bantous » désigne les locuteurs d’un vaste groupe linguistique qui couvre la plus grande partie de l’Afrique centrale et australe. Il est composé d’environ quatre cent cinquante langues apparentées. Le CREM (Centre de Recherche en Ethnomusicologie) a effectué un vaste travail de recensement et d’enregistrement de ces musiques

Illustration de l’entête: Troupe de Jingxi jouant un opéra de Pékin La carpe fée de l’étang vert. Pékin 2005.

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