Un petit film d’animation pour la route, quelques bonnes minutes de décontraction sereine et de fantaisie. Au programme de cette chronique, El vendedor de humo, que l’on pourrait traduire littéralement par le vendeur de fumée. Un grand succès dans les festivals. On pourrait aussi interpréter le titre sous l’expression, le baratineur, le bonimenteur et pourquoi pas: l’arracheur de dents…
Ah le regard de l’enfant, ou mieux encore celui du badaud que le bateleur de foire fascine comme la vipère hyptonise sa proie. Ici un prestidigitateur qui transforme un clébard en un robuste mâtin, lance dans les airs un avion jouet au regard émerveillé de l’enfant qui se voit voler avec. Mieux encore, il fait d’une rombière acariâtre et aigrie une jeune première habillée pour le bal.
La suite est intattendue, renversement de situation, le jeune histrion quitte le village où il a réussi à mettre des étoiles dans les yeux des habitants. Ainsi il caracole avec sa monture pour une autre destination et à son tour retrouve sa vérité, l’expression même de son être .
Voici un travail d’animation rondement mené, on se prête au jeu, séduit dans l’innocence du rêve qui fait croire aux nouvelles lunes.
J’avoue que je serais bien tenté de paraphraser ce court-métrage d’animation… Évoquer ces bonimenteurs d’un autre genre, ces manipulateurs de mots qui paradent sur des estrades ou au travers d’écran de télévision, qui promettent des matins qui chantent et bien souvent électrisent leurs auditoires… Mais il s’agit de bien d’autre chose et je m’égare …!