Qui ne pourrait croire que l’égyptologie est une science d’aujourd’hui ou tout du moins tient une place éminente dans les sujets d’actualité ? D’Indiana Jones à Astérix et Cléopâtre et tous les péplums hollywoodiens ou de Cinecita, nous avons tous été nourris de cette civilisation antique, de son imaginaire, de son panthéon et des fantasmes qu’elle suscite dans nos cervelles fatiguées.
S’il est vrai que la curiosité pour l’Égypte est ancienne, et il faudrait citer notamment les écrits des Français, Pierre Belon du Mans (1518-1564) ou Jean de Thévenot (1633-1667), le grand goût égyptien est essentiellement né au XVIIIème siècle avec les récits des grands voyageurs, des administrateurs consulaires tel Venture de Paradis et bien sûr des découvertes et travaux des savants emmenés par Bonaparte en Égypte pour ne citer que Jean-François Champollion et Vivant Denon. Précisons que l’expédition française en Égypte ouvrira ultérieurement la voie à nombre de voyageurs européens.
Il n’y a guère de semaine où l’on ne lise quelques informations ayant trait à des fouilles, des découvertes, voire des théories échafaudées sur ces siècles de civilisation et ces dynasties égyptiennes qui se sont succédés dans cette féconde vallée du Nil. Les dernières en date résultant de fouilles sur le site de Saqqarah et concernant 59 sarcophages scellés, ont été révélées lors d’une conférence de presse organisée le 3 octobre par le ministère des Antiquités égyptiennes (MSA) ( Live Science).
En l’espace d’un mois, le nombre de sarcophages scellés trouvés lors à Saqqarah est passé de 13 à 59 – et il y en a d’autres à venir – a déclaré le ministère égyptien des Antiquités dans un communiqué.
Des sarcophages polychromes qui remontent à la 26e dynastie égyptienne (688 à 525 av.J.-C.), ont été retrouvés empilés dans trois puits funéraires. Les momies ont été conservées dans leurs sarcophages et il apparait à la lecture des hiéroglyphes historiant les sarcophages que nombre de ces défunts momifiés étaient des prêtres.
À côté des cercueils, ils ont trouvé les restes de 28 petites statues. L’une des statues les plus intéressantes est une statue en bronze de près de 35 centimètres de haut du dieu Nefertoum, qui porte une coiffe en forme de fleur de lotus. La coiffe est faite de pierre d’agate rouge, de turquoise et de lapis-lazuli, selon le communiqué du ministère. Dans la mythologie égyptienne antique, Néfertoum était un dieu associé aux fleurs de lotus et était le fils de Ptah, un dieu créateur qui était populaire à Memphis, la première capitale de l’Égypte. (Saqqara a servi de lieu de sépulture à Memphis.)
Une autre petite statue trouvée près des cercueils représente le dieu Ptah-Sokar – une fusion des dieux Ptah et Sokar.
« Saqqarah s’appelait Saqqarah à cause du dieu Sokar. Il faut savoir que pour les plus récents sarcophages trouvés dans cette nécropole, il y eut une fusion entre le dieu Ptah de Memphis et Sokar », a déclaré M. Zahi Hawass, ancien ministre égyptien des Antiquités dans une vidéo publiée par le ministère. « C’est même unique. Je n’ai jamais vu cela auparavant« , a-t-il aussi déclaré à propos de la statue de Ptah-Sokar.
De nombreuses figurines funéraires, les ouchebtis, ont également été trouvées avec les cercueils. Les Égyptiens de l’Antiquité ont souvent enterré les morts avec ce type de figurines ( pareillement nommées chaouabtis), qui accompagnaient le défunt dans l’au-delà.
La 26ème dynastie a régné de 664 à 525 av. J-C. Pendant cette période le pouvoir égyptien est alors chancelant face à la menace conquérante perse aux confins orientaux. La souveraineté égyptienne s’effondre définiment en 525 av. J-C, défaite par le royaume perse dirigé par Cambyse II (successeur de Cyrus II) lors de la bataille de Péluse, marquant ainsi la fin de la dynastie égyptienne et la main mise de la Perse sur l’Égypte.