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Pharaon, Osiris et la momie, l’Égypte ancienne s’invite à Aix-en-Provence

par Pétra Wauters

Pharaons !  Voilà une exposition pharaonique ! S’il est un mot qui exprime le gigantisme, le démesuré, la puissance, c’est peut-être bien celui-là. Et si vous êtes fascinés par l’Égypte antique, les pyramides, les pharaons, les momies, et tous les mystères qui les accompagnent, l’exposition du Musée Granet d’Aix-en–Provence est faite pour vous. Prenez le temps de choisir votre jour de visite, elle est ouverte jusqu’au 14 février 2021.

Cercueil de Ptahirdis (et momie) – Musée Granet

Dans le hall d’entrée, une grande carte vous projette dans cette époque lointaine. On découvre les sites importants de la civilisation égyptienne. Vous suivez des yeux un itinéraire, vous entrez dans le cœur de l’Égypte, vous remontez le Nil, entre la mer noire et les oasis, l’invitation au voyage se fait soudain pressante.  Les salles seront autant d’escales où il fait bon s’attarder.  

Mais déjà, pourquoi l’Égypte ancienne à Aix ? Il faut savoir que le Musée Granet possède l’une des plus grandes collections d’art de cette époque. 150 pièces de très grande qualité y sont présentées. L’exposition nous permet de découvrir d’autres œuvres prêtées par le Musée du Louvre,des chefs-d’œuvre que l’on n’est pas près d’oublier. 

Emmenez les enfants. Ils se régalent. Le jour de notre visite, un mercredi, ils sont nombreux dans les salles, bouche en cœur, yeux écarquillés. Des bas-reliefs de la grande pyramide de Khéops, des stèles magnifiques, des sarcophages, des momies…  Des couleurs, des dessins mystérieux et de drôles d’écritures. Justement, Jean-François Champollion n’est pas loin dans notre esprit et cette exposition en parle joliment. Lui, le magicien, qui déchiffrait les hiéroglyphes, grâce à son étude de la pierre de Rosette trouvée lors de l’expédition de Bonaparte en Égypte en 1799. On est en 1822, il y a presque 200 ans, après des années de recherches, l’histoire allait enfin parler et livrer quelques secrets.  On allait désormais comprendre le sens des textes. 

Olécio partenaire de Wukali

Cette exposition nous apprend quantité de choses. Certaines, que l’on croyait connaitre un peu, se livrent sous un jour différent. La mort chez les Égyptiens représente la séparation entre le support matériel et les éléments immatériels. Le « ba » correspond à l’âme, le Ka, à l’énergie vitale, qui se nourrit des offrandes. Les deux doivent se retrouver au réveil de la nouvelle vie.  Ils devaient réintégrer le corps. La momification avait ce but de purifier le corps, le rendre divin car les Égyptiens croyaient à l’immortalité de l’âme, et cette technique permettait de l’atteindre. Osiris devint alors le dieu des morts, le dieu des morts qui redonne la vie. 

On découvre encore des rituels funéraires liés à l’après-vie.Ils sont surprenants, mais finalement, assez « proches » de nous ainsi présentés. On est parmi les morts, dans le monde des vivants.  Il est question de mort certes, et pourtant on sourit. On découvre notamment un livre magnifique, indispensable à tout défunt souhaitant vivre paisiblement dans l’au-delà. Ce livre de mort est rempli de formules magiques. Voyez la balance sur la partie basse du recueil ci-après, elle représente une pesée du cœur effectuée par des dieux. Les formules magiques permettront elles à la défunte de passer sous silence ses « mauvaises actions » ?

La pesée du cœur, Livre des morts de la dame Tabaakhet, provenance inconnue, époque ptolémaïque, fin du premier millénaire
Musée du Louvre.

Des enfants et des parents heureux !

Comment ne pas être fascinés par tous ces rituels qui marquent ce moment phare de la vie après la mort, par le fait que le défunt puisse conserver une apparence humaine, dans l’au-delà. 

Des momies incroyables ! Le musée Granet à Aix-en-Provence conserve une pièce unique au monde : la momie d’un varan du Nil. Les momies d’animaux, comme les chats, les crocodiles, on connait, mais une momie de varan, voilà qui est rare ! C’est du reste une pièce unique au monde qui est présentée là. 

Momie de varan du Nil. Époque ptolémaïque, dim. : 106 x 17 x 15 cm.
Aix-en-Provence, musée Granet. © 2019 Musée Granet/Hervé Lewandowski.

En effet, en fin de parcours, on peut jouer !
Discovery Assassion’s creed, Egype antique”, édité par Ubisoft est simplement le Jeu à découvrir pour tout public. Il n’est pas question de violence, les images sont sublimes, le propos est intelligent et éducatif. C’est suffisamment rare pour le souligner.  Par ailleurs de nombreux dispositifs multimédias pédagogiques enrichissent la visite. A découvrir !

Statue du confiseur d’Amon Samout et de sa femme, la dame Moutnefert – Vers le règne de Thoutmosis III (vers 1479-1425 av. J. –C.) ou d’Aménophis II (vers 1427-1400 av. J. –C.). Calcaire peint, 37,4 x 20,9 cm.
Paris, Musée du Louvre © 2008 Musée du Louvre / Christian Décamps

L’un de nos coups de cœur : Pharaon, Osiris et la momie – Un couple que l’on sent uni et bien « au-delà ». 

Pharaon, Osiris et la momie
Musée Granet. Aix-en Provence
Exposition jusqu’au 14 février 2021.

Commissariat d’exposition Christophe Barbotin, conservateur général du patrimoine au département des Antiquités égyptiennes du Louvre et Bruno Ely, conservateur en chef du musée Granet.

Toutes les mesures sont prises depuis la réouverture le 2 juin après le confinement pour assurer la sécurité de chacun : masque obligatoire dans les salles, jauge par salle réduite, parcours différenciés pour les visiteurs

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