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Le déploiement du Charles de Gaulle centré sur le bassin méditerranéen

par Revue de presse

Quand on parle de géostratégie, de quoi parle-t-on, à nos dictionnaires donc !

La définition du Petit Larousse 2022 (à vivement conseiller, cette nouvelle édition est parfaite, érudite, très agréable à lire et à utiliser) est très claire: « Étude des relations de forces entre puissances, à partir de données géographiques, politiques, militaires, économiques, etc. » Un domaine, je l’avoue, que j’affectionne et qui nous ancre les pieds sur terre ou dans la richesse de son sous-sol, sur ou sous les eaux, dans le ciel et l’espace, dans l’histoire et notre temps. Finalement, rien moins qu’une poésie, une propédeutique de nos maillages, de nos connexions pour parler « moderne ».

« La mer, la vaste merconsole nos labeurs ! »écrivait Baudelaire, effectivement elle est tout à la fois notre bain amniotique et notre ressource. L’actualité est riche et complexe, creuse banalité que de le dire ! Sous le déluge informatif cependant qui nous assaille au quotidien, il est aussi indispensable de cribler. Telle est en tout cas notre détermination à WUKALI, celle de choisir des articles de fond qui donnent du sens. Aussi nous appartient-il d’être au monde, sans angélisme mais avec rigueur et responsabilité.

À cet égard, deux sujets sont présentés dans cet article, le premier, la présentation d’une conférence devant des étudiants et chercheurs qui s’est tenue tenue dans le cadre de l‘Institut Français de la Mer avec pour invité l’amiral Pierre Vandier, chef d’état-major de la Marine. Le propos est passionnant, documenté et parfaitement explicité. Son sujet: les enjeux de la Marine Nationale aujourd’hui. Tout y est dit et avec grand talent.

Dans notre revue de presse, un article ci-dessous paru dans l’excellente revue Mer et Marine, le 24/01/2022 sous la plume experte de Vincent GroizeIeau.

Pierre-Alain Lévy

Le déploiement du Charles de Gaulle centré sur le bassin méditerranéen

Constituant la Task Force 473, le groupe aéronaval (GAN) français, articulé autour du porte-avions Charles de Gaulle, quittera Toulon début février pour son déploiement annuel. Baptisée « Clémenceau 22 », cette mission sera, ce qui est une première hors crise, intégralement conduite en Méditerranée.

Sauf si de nouvelles circonstances imposaient de dépêcher le GAN dans une autre région du monde, il évoluera donc jusqu’en avril exclusivement dans les eaux de la Grande Bleue, de la Méditerranée occidentale au canal de Syrie, avec même une incursion en Adriatique. Des éléments de la TF 473 devraient aussi pousser jusqu’en mer Noire.

Marquer la présence française aux portes de l’Europe et renforcer la coopération au sein de l’UE

Alors que la France vient de prendre pour six mois la présidence du Conseil de l’Union européenne, cette décision de centrer le déploiement du GAN dans cette zone, planifiée de longue date, vise notamment à démontrer le plein engagement des forces armées françaises dans la sécurité des approches maritimes immédiates de l’Europe et de ses frontières. Paris avait déjà fait ce choix en 2020, lorsque le Charles de Gaulle avait évolué de la Méditerranée jusqu’à la mer du Nord, où on ne l’avait vu qu’en 2010. Mais il est vrai que depuis la mise en service du porte-avions français, en 2001, ses déploiements l’ont essentiellement mené vers le Moyen-Orient et la zone Indopacifique, cette dernière étant clairement présentée comme une priorité ces dernières années. Avec certes des séquences systématiques en Méditerranée, mais le symbole n’est pas le même quand la présence s’inscrit seulement à l’occasion de transits vers un objectif final plus lointain. « Bien que nous ayons une présence navale constante en Méditerranée, ce que nous reprochent parfois nos partenaires concernant le groupe aéronaval, c’est de nous concentrer sur les déploiements lointains. Le choix géographique pour Clemenceau 22 permet ainsi de montrer clairement que l’on n’oublie pas la protection des approches de l’Union européenne. Cela s’inscrit aussi dans la dynamique de la PFUE (présidence française de l’UE, ndlr) dont l’un des objectifs est d’accroître la coopération avec nos partenaires européens », explique à Mer et Marine un officier général. Et en cela, le porte-avions a toujours été un puissant catalyseur de coopération : « Il permet d’intégrer les moyens d’autres pays au sein du groupe aéronaval et c’est d’autant plus aisé en Méditerranée où nous pouvons travailler facilement avec certains de nos principaux partenaires, comme les Italiens et les Espagnols ».

Olécio partenaire de Wukali
Forces françaises, armées
Rafale Marine à l’envol sur le porte-avions Charles de Gaulle.©Marine Nationale

Intégration de moyens internationaux

Comme à son habitude, le GAN va, ainsi, intégrer des moyens internationaux, européens mais aussi américains. La frégate espagnole Juan de Borbon sera présente au début du déploiement, alors qu’une frégate et un sous-marin de la flotte grecque feront une grande partie de la mission, à laquelle participera de bout en bout le destroyer américain USS Ross. La Belgique, qui ne peut pas mobiliser cette année une frégate auprès du Charles de Gaulle, enverra quant à elle un hélicoptère NH90. Une participation qui peut paraitre anecdotique mais sera en fait très intéressante et précieuse tant pour la marine belge que pour son homologue française. Cet appareil sera en effet embarqué sur la frégate de défense aérienne (FDA) Forbin, permettant à ses pilotes et son équipe de soutien de maintenir leurs compétences et qualifications à la mer, en attendant l’arrivée des futures frégates belges qui seront nativement conçues pour mettre en œuvre un NH90, ce qui n’est pas le cas des Leopold Ier et Louise Marie qu’elles remplaceront. Dans le même temps, la possibilité d’embarquer un hélicoptère de ce type sur la FDA est une aubaine au moment où la disponibilité du parc de Caïman Marine (version française du NH90 NFH) de l’aéronautique navale est très faible. De même, la présence dans le GAN d’un sous-marin grec à propulsion conventionnelle, qui complètera l’habituel sous-marin nucléaire d’attaque du type Rubis (le nouveau SNA Suffren n’étant pas encore admis au service actif), offrira des capacités complémentaires au groupe aéronaval. Surtout que les petits sous-marins classiques sont très intéressants dans des mers comme la Méditerranée. La participation dans la durée de ce bâtiment grec, qui évoluera de manière coordonnée avec le SNA, permettra aussi aux marins français de conduire des exercices poussés pour s’entrainer contre ce type de menace. On notera par ailleurs qu’en plus des moyens, le caractère international de la force se matérialisera par l’intégration au sein de l’état-major embarqué sur le Charles de Gaulle d’officiers étrangers, provenant des pays disposant de moyens dans le GAN, mais aussi d’autres partenaires, comme l’Italie et l’Allemagne. 

Deux FREMM dont l’Alsace et un BCR

En plus de la FDA Forbin et du SNA, la Marine nationale va engager, aux côtés du Charles de Gaulle, la frégate multi-missions (FREMM) Normandie. Un bâtiment basé à Brest et dont l’intégration au GAN offrira à ses marins l’opportunité d’évoluer dans une autre zone que leur terrain de jeu habituel en Atlantique. C’est d’ailleurs une tendance qui s’accentue au sein de la flotte française, où les unités sont de plus en plus régulièrement déployées sur d’autres façades maritimes que celles où elles sont stationnées.

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L’escorte du Charles de Gaulle sera également constituée de la toute nouvelle Alsace, première des deux FREMM de la Marine nationale dotées de capacités de défense aérienne renforcées. Quant au soutien logistique, il sera assuré par le bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Marne. A l’exception de ce dernier, opérationnel depuis 1987 et qui sera remplacé dans le cadre du programme BRF, la flotte de surface accompagnant le Charles de Gaulle sera donc constitué d’unités très modernes, avec une très forte composante en matière de défense aérienne, mais aussi des capacités de premier plan en matière de lutte anti-sous-marine et antinavire. Sans oublier les frappes dans la profondeur grâce aux missiles de croisière MdCN que peut mettre en œuvre la Normandie (et l’USS Ross avec ses Tomahawk) ainsi que le groupe aérien embarqué (GAE) du Charles de Gaulle, qui déploie des armements conventionnels tout en contribuant la dissuasion avec la Force aéronavale nucléaire (FANu).

Le groupe aérien embarqué

Ce GAE sera notamment constitué d’une vingtaine d’avions de combat Rafale Marine provenant des flottilles 12F et 17F, ainsi que de deux avions de guet aérien E-2C Hawkeye (4F). S’y ajouteront des hélicoptères Dauphin (35F), plusieurs Caïman des 31F et 33F étant embarqués sur le Charles de Gaulle et les FREMM. La flotte sera, enfin, soutenue depuis des bases terrestres par des avions de patrouille maritime Atlantique 2 des 21F et 23F, spécialisés dans le contrôle des espaces maritimes, la lutte antinavire et la lutte anti-sous-marine.

La TF 473 sera commandée à la mer par le contre-amiral Christophe Cluzel, qui dirige la FRMARFOR, et placée sous le commandement opératif du vice-amiral d’escadre Gilles Boidevezi, préfet maritime et commandant de la zone Méditerranée.

Pour ce déploiement, elle aura principalement des points d’appui en Grèce et à Chypre, comme la base de La Sude, en Crête, et le port de Limassol.

Rencontre prévue avec le Cavour et l’USS Harry S. Truman

En matière de coopération, ce déploiement va aussi être marqué par des interactions avec le groupe aéronaval italien emmené par le porte-aéronefs Cavour, qui commence à embarquer ses nouveaux F-35B (succédant aux vieux Harrier) et celui du porte-avions USS Harry S. Truman, que les Américains maintiennent pour le moment en Méditerranée en raison des tensions actuelles avec la Russie à l’est de l’Europe.

Les trois porte-avions et leurs escortes travailleront de manière coordonnée, notamment pour sécuriser leurs opérations aériennes respectives et doivent même, l’espace de quelques jours, évoluer ensemble en Méditerranée centrale. Ce qui sera l’occasion, d’abord, de renforcer l’interopérabilité entre les différentes marines et, au passage, d’envoyer un message politique quant à la détermination de l’OTAN et de l’UE à protéger les frontières européennes et garantir la stabilité de la région.

L’instabilité croissante du bassin méditerranéen

Le déploiement méditerranéen du Charles de Gaulle illustre le fait que les menaces pensant sur l’Europe, pour l’essentiel lointaines pendant des décennies, ont tendance à se rapprocher à nouveau du « Vieux continent ». Car au-delà du bras de fer actuel entre Russes et Occidentaux autour de l’Ukraine, le bassin méditerranéen s’apparente de plus en plus à une poudrière. Les crises s’y succèdent, de la Libye au Levant avec des ramifications loin dans les terres et qui se reportent en mer, la persistance de la menace terroriste et le développement de trafics en tous genres, la pression migratoire souvent instrumentalisée et source de chantages, mais aussi des prétentions territoriales qui ne sont pas sans rappeler celles de la mer de Chine. En particulier en Méditerranée orientale, où les rivalités entre Etats sont attisées par les convoitises autour d’importants gisements gaziers, qui conduisent à de fortes tensions entre pays riverains (Turquie, Grèce, Chypre), que l’on retrouve aussi en mer Noire. L’instabilité chronique de certaines zones de la région se double de nouvelles luttes d’influence, dans le sillage d’une présence accrue de certains acteurs, comme les Russes et les Turcs qui cherchent à s’entendre sur le pourtour méditerranéen et en Afrique, ainsi que les Chinois et certains pays du Moyen-Orient. On assiste concomitamment au réarmement de nombreux pays, comme l’Egypte qui a considérablement renforcé son appareil militaire ces dernières années, ou encore l’Algérie dont les relations avec le Maroc se sont passablement dégradées.

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Un espace stratégique pour la sécurité et l’économie de l’Europe

Cela, alors que la Méditerranée et ses mers voisines sont un espace stratégique non seulement pour la sécurité des flancs sud et est de l’Europe, mais aussi pour les échanges commerciaux, les approvisionnements énergétiques et les infrastructures de communication. « La Méditerranée est une petite mer, c’est moins de 1% de la surface des océans donc rien à voir avec l’immensité de l’Indopacifique. Mais compte tenu des activités maritimes et de la proximité du territoire national, c’est une zone très importante pour notre sécurité. C’est 25% du trafic maritime mondial qui passe par la Méditerranée, 30% du transport pétrolier et cela représente 65% des flux énergétiques des pays de l’Union européenne », a expliqué jeudi dernier, à l’occasion de la présentation de la mission Clemenceau 22, l’amiral Boidevezi, qui avait justement accordé en octobre dernier une interview à sur la situation dans la région.

Ce dernier a aussi insisté, au-delà du trafic maritime, sur l’importance de la protection des câbles sous-marins de télécommunication, qui présentent un intérêt crucial pour l’Europe et la France : « Marseille est un hub important pour les câbles, on est aujourd’hui au septième rang mondial et nous sommes en train de monter avec les projets de câbles en cours au cinquième rang mondial ». Des infrastructures qui constituent un point de vulnérabilité encore plus critique pour le fonctionnement des sociétés modernes que les approvisionnements en matières premières dont une éventuelle rupture n’aurait pas des effets aussi immédiats que la neutralisation des réseaux par lesquels circulent Internet. D’où, d’ailleurs, la volonté du ministère des Armées de développer une stratégie pour la surveillance et la sécurité des grands fonds, qui sera prochainement présentée. 

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Une position ferme face aux Russes mais « pas de volonté d’escalade »

C’est donc dans un contexte géostratégique très compliqué que le groupe aéronaval va bientôt appareiller de Toulon. Certains verront dans son cantonnement en Méditerranée une conséquence des tensions autour de l’Ukraine. Ce qui n’est pas le cas puisque cette mission est planifiée depuis de nombreux mois et, dans la haute hiérarchie militaire, on souligne qu’il n’y a dans ce déploiement « aucune volonté de participer à une escalade » dans cette zone. Cela dit, et c’est justement son avantage grâce à sa souplesse d’emploi, le GAN peut à n’importe quel moment, en cas de nécessité, être employé pour appuyer telle ou telle décision politique ou posture stratégique.

Alors que les Occidentaux jouent la carte de la fermeté avec Moscou, sa simple présence dans la zone et les activités qu’il va y conduire constituent donc un message puissant, et une capacité militaire disponible au besoin, quand bien même cette mission fut programmée il y a des mois.

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Appontage d’un Rafale marine équipé de bombes AASM sous le regard de la frégate de défense aérienne Chevalier Paul pendant la mission CLEMENCEAU, le jeudi 29 avril 2021, à bord du porte-avions Charles de Gaulle, en mer d’Arabie.

Les différentes séquences programmées

Clémenceau 22 va toucher d’une manière ou d’une autre à la plupart des problématiques actuelles de sécurité de l’Europe sur le bassin méditerranéen. Des éléments du GAN viendront, ainsi, en soutien associé à l’opération européenne Irini chargée notamment de faire respecter l’embargo sur les armes à destination de la Libye et lutter contre les trafics, de surveiller la situation dans le secteur et les flux migratoires.

Des interactions auront également lieu avec l’OTAN qui mène par exemple en Méditerranée l’opération Sea Guardian. Le groupe aéronaval sera, comme à son habitude, engagé dans Chammal, volet français de l’opération internationale Inherent Resolve de lutte contre le terrorisme au Proche et au Moyen-Orient. Sa présence en Méditerranée orientale sera par ailleurs l’occasion de manifester le soutien français et européen à Chypre, l’un des pays de l’UE confrontés aux appétits turcs. Il en sera de même pour la Grèce, avec laquelle la France a conclu un nouveau partenariat stratégique fin 2021, qui se matérialise par des achats d’équipements (Rafale, frégates) et une coopération militaire accrue. En plus de s’appuyer sur la base crétoise de La Sude, le GAN devrait d’ailleurs réaliser une escale très symbolique à Athènes.

Pour la mer Noire, si la convention de Montreux (1936) interdit aux porte-avions et sous-marins appartenant à des pays non riverains de franchir les détroits turcs, des éléments aériens et navals de la TF 473 devraient s’y rendre. La Roumanie, avec laquelle la France renforce aussi sa coopération, a en effet invité le GAN à participer à l’exercice Sea Shield qu’elle organise début avril et qui réunira d’autres nations de l’UE et de l’OTAN. Et puis le Charles de Gaulle va aussi évoluer en Adriatique, que les porte-avions français n’ont guère fréquentée depuis les opérations en ex-Yougoslavie à la fin des années 90. Une présence liée cette fois aux tensions dans la partie occidentale des Balkans autour de la Bosnie, où l’UE dispose d’une force de stabilisation (mission Althea depuis 2002). Différents exercices et échanges sont enfin prévus avec d’autres pays partenaires du bassin méditerranéen, par exemple l’Egypte (exercice Ramsès en mars).

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Cinq grandes missions

Toutes ces séquences s’inscrivent dans les cinq grandes missions qui ont été fixées pour Clémenceau 22 et que l’amiral Boidevezi a détaillées le 20 janvier : « D’abord la lutte contre le terrorisme avec la participation à l’opération Chammal dans le cadre plus vaste de l’opération Inherent Resolve. En Syrie et en Irak, Daech a été défait militairement mais au niveau territorial il est toujours actif. Il est donc important, en particulier dans le cadre du soutien que nous apportons à l’Irak, de maintenir la pression sur les organisations terroristes dans la zone, notamment en recueillant du renseignement. Cette opération montre d’ailleurs que si le porte-avions reste en Méditerranée, son action ira bien au-delà puisqu’elle couvrira aussi la zone Proche et Moyen-Orient ».

La flotte sera aussi les yeux et les oreilles de la France et de ses alliés dans la région, où des moyens sont déployés en permanence, mais pas souvent dans de telles proportions : « Le déploiement d’un nombre significatif de moyens, qu’ils soient sous-marins, navires ou aériens, renforce sensiblement pendant ce déploiement la capacité d’appréciation autonome de situation sur l’ensemble de la zone, aussi bien en Méditerranée qu’en mer Noire, qu’au Proche et au Moyen-Orient ». La mission aura aussi vocation à « affirmer la liberté de circulation » dans l’espace aérien et les eaux internationales. « C’est bien parce que l’on se déploie avec des moyens, que l’on vole, que l’on navigue, que l’on peut garantir la capacité de nos moyens militaires à opérer dans toutes les zones où ils peuvent être amenés à conduire des opérations ». Il s’agira, aussi, comme on l’a vu, d’« appuyer l’effort de défense européen ».

Ainsi, l’amiral Boidevezi met en avant « la contribution du groupe aéronaval à renforcer l’esprit de défense européen et à promouvoir l’interopérabilité » du fait que le GAN « agrège des moyens d’un certain nombre de nos partenaires ce qui permet de faire progresser notre capacité à travailler ensemble ». De la même manière, le cinquième objectif de Clémenceau 22 est de renforcer la coopération avec d’autres alliés et partenaires : « Cette interopérabilité dépasse le cadre européen puisqu’elle concerne des alliances, comme l’OTAN, un certain nombre d’activités seront conduites dans le cadre de l’OTAN et s’inscrivent dans le cadre de mesures de réassurance ; et un certain nombre de partenaires du bassin méditerranéen avec lesquels nous aurons des interactions durant ce déploiement ».

Article paru dans Mer et Marine le 24/01/2022 et rédigé par Vincent GroizeIeau

 

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